Dragons est une innovation je trouve avec tous ce qu'on a dit ^^
L'univers de Dragons
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Dreamworks souffle ses 20 bougies avec un film sublime qui mêle aventure débridée et intimisme lyrique.
Ca y est. Troisième jour de Cannes et on tient enfin un chef-d’œuvre. Un vrai. L’ennui c’est qu’il se trouve hors compète et que c’est un film d’animation qui met une claque à tout ce qu’on a vu jusque là… Mais Dragons 2 a mis tout le monde d’accord. Et au tapis. La dernière fois qu’on a pleuré devant un dessin animé, c’était devant Là-haut. A Cannes, précisément. Bon. Soyons honnêtes : on n’a pas vraiment chialé devant Dragons 2, mais c’était limite et notre voisine, elle, séchait ses larmes et se mouchait dans sa manche pendant tout le film. On la comprend : en termes d’émotion et de spectacle le film de Dean DeBlois se pose là. En termes de splendeur visuelle aussi. On passe d’embardées miyazakiennes (l’apparition de la mère, inouïe, les suspensions dans les nuages ou le nid de Dragons qui évoque autant Mononoke qu'Avatar) à l’épopée viking digne d’un Richard Fleisher. La beauté de l’animation ici, n’a d’égale que l’audace d’un récit qui flirte constamment avec le mythologique, le sous-texte psy et surprend toujours par des choix hallucinants (remerciez nous de ne rien spoiler). On pourrait citer des dizaines de visions démentes. Le héros qui cartographie le monde sur des portulans avant de comprendre qu’il doit d’abord se connaitre pour dompter l’univers. Les chevauchées aériennes, moments de glisse qui consolident l’amitié entre Harold et Krokmou, ou cette belle idée de la gémellité entre les humains et leurs montures, devenant progressivement une incarnation du surmoi des personnages.Le plus dingue dans cette histoire, c’est que Dreamworks ait réussi à tenir les promesses du premier Dragons, accident industriel (dans le bon sens du terme) qui avait fait comprendre que le studio pouvait aussi s’envoler à des hauteurs de poésie et de subtilité qu’on pensait à l’époque réservées à Pixar. Prenant prétexte des retrouvailles entre Harold et sa mère disparue depuis 20 ans, Dragons 2 révèle une aptitude encore plus folle à l’aventure. Chaque plan embrasse le gigantisme visuel d’un monde où se croisent léviathans, dragons et guerriers furieux. Mais au milieu des jeux sur les échelles, sur la vitesse et la fluidité, au cœur d’une ivresse chatoyante et d’un univers tumultueux, DeBlois réussit à insuffler un mélo freudien. Un rêve de cinéma grand public, généreux, pudique et émouvant qui s’attaque à des thèmes comme l’héritage, le passage à l’âge adulte (avec le sang à verser) et la transmission. Dans le parcours de ce gamin qui devient roi et doit assumer ses responsabilités, il n’est pas interdit de voir une métaphore industrielle. La fin d’une ère (celle du grand patron et co-fondateur Jeffrey Katzenberg ?) et le passage à l’acte 2 d’un studio qui s’ouvre à de nouveaux horizons. La barre est haute. Rappelant que chez Dreamworks aussi, the sky peut être the limit.Gaël GolhenDragons 2 de Dean DeBlois est présenté aujourd'hui hors compétition à Cannes, et sort dans les salles le 2 juillet prochain
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