L'univers de Dragons
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1Le souvenir du combat fanfiction Empty Le souvenir du combat fanfiction Ven 16 Mai 2014 - 14:11

Zaphir

Zaphir
Ma passion pour ce film a tellement pris de l'ampleur que ça fini par dériver vers un milieu que je n'affectionnais pas particulièrement à l'origine, l'écriture.
A force de rêver de dragons et de faire chou blanc dans la rechercher de fanfictions en français, j'ai eu l'idée de mettre mes idées sur papier.
Ce qui a donnée ma première fanfiction sur Dragons  que vous pouvez découvrir sur fanfiction.net ici : https://www.fanfiction.net/s/7798311/1/Le-souvenir-du-combat

Pour l'heure il y a 9 chapitres de publiés et il me faut en général plus d'un mois pour faire un chapitre, enfin dans le meilleur des cas....

Remerciement :
Je suis très reconnaissante pour le travail de ma bêta Tigrou19, qui prend le temps de corriger mes   fautes que j'ai le tallant de faire. Vraiment à grand merci à toi Tigrou, dont vous pouvez retrouver le profil ici : https://www.fanfiction.net/u/1111726/Tigrou19

Note :
L'histoire principale se situe quelques semaines après la bataille.
Elle est principalement centrée sur Harold, mais met en valeur des personnages secondaires  comme Krokmou, Stoïck, Gueulfor, Astrid. L'histoire met en avant les relations entre les personnages, illustrée par des moments de leur vie sur différentes périodes (enfance, présent...). Et enfin des scènes du film passées sous silence seront racontées.
Bien entendu l'univers du film « Dragons » appartient à DreamWorks et à Cressida Cowell.

=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-==-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

~LE SOUVENIR DU COMBAT~

Les souvenirs de l'enfance d'Harold et la vie qui mène juste après la bataille, rythme l'histoire. Maintenant pour le village, les dragons sont sources de prospérité, mais aussi de problèmes. Harold se doute qu'arrêter le combat ne veut pas dire arrêter la rancœur dans le coeur des gens.


.~.✾.~.  
Chapitre 1 : La recherche du bougeoir
Krokmou se trouve avec Harold lorsqu'il tombe sur un objet spécial, mais avant tout c'est l'organisation de la maison qui est racontée.
.~.✾.~.  

La décision d'installer la chambre d'Harold au rez-de-chaussée avait conduit à réaliser plusieurs aménagements dans la maison du chef. Ainsi, Stoïck avait laissé sa chambre à son fils et s'était simple aménagé un espace pour dormir

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis la bataille. Harold vivait désormais avec sa nouvelle jambe. Bien qu'il ait réussi son adaptation avec sa prothèse, le jeune viking avait compris qu'une jambe artificielle, aussi sophistiquée soit-elle, ne remplacerait jamais son véritable pied. En effet, se déplacer avec une prothèse était plus difficile que ce qu'il avait pu imaginer.

Bien sûr, Harold ne montrait jamais à ses proches les souffrances et les difficultés de sa convalescence. Il n'y avait que Krokmou que le garçon ne pouvait duper sur ses souffrances, c'était peine perdue comme si le dragon pouvait voir à travers lui et vice-versa.

Pour qu'Harold n'ait plus à monter les escaliers qui conduisent à l'étage trop souvent, l'ancienne chambre de son père, située au rez-de-chaussée, serait désormais la sienne. Stoïck avait pris cette décision car il trouvait l'équilibre de son fils sur sa nouvelle jambe encore fragile. Il était vrai que gravir régulièrement cet escalier exigu et escarpé était vraiment délicat, surtout avec une prothèse. Pour faciliter l'accès à l'étage, une rampe avait été installée pour Harold elle était la bienvenue, comme elle l'était pour Stoïck, même s'il ne l'avouerait jamais. Le chef des Berk tenait à sa fierté, particulièrement devant son garçon.

Stoïck n'avait pas pris l'ancienne chambre de son fils, il avait préféré aménager un espace pour dormir au rez-de-chaussée. Désormais, la maison comprenait une nouvelle pièce : la chambre, nouvellement installée, avait pris l'emplacement du garde-manger. Rien de compliqué n'avait été fait pour les travaux : des cloisons avait simplement été installées pour créer un espace intime. La pièce n'était pas grande et ne contenait que le strict nécessaire.

Stoïck avait eu la possibilité de donner la nouvelle chambre à Harold, mais son fils était jeune et avait besoin de place pour entreposer une partie de ses petites affaires, ou une grosse bête mangeuse de poissons. Bien que le dragon dormît la plupart du temps à l'extérieur, en particulier sur le toit, il aimait certains soirs dormir auprès de son ami. Mais son coin préféré dans la maison était devant le feu. Il pouvait passer des heures à se prélasser devant les flammes à se faire rôtir les écailles.

.~.§.~.

Ce jour-là, Harold monta à l'étage pour récupérer un bougeoir qui devait normalement se trouver sur une étagère. Mais les étagères étaient remplies à ras bord d'objets divers et ne facilitaient pas la tâche. On pouvait y trouvait un tas de choses sans aucune utilité telles que des coquillages, des jouets ou encore des pierres. Il y avait aussi des livres, des feuilles jaunies par le temps... Bref tout un tas de petites bricoles qu'un enfant entasse facilement au fil des ans.

Harold, devant les étagères, se gratta la tête.

- Mais où est passé ce maudit bougeoir ? Je suis sûr que je l'ai vu il y a pas longtemps…

Harold était frustré, sa mémoire lui disait une chose alors que ses yeux en disaient une autre. Il décida de reculer de quelques pas pour avoir une vue d'ensemble des étagères et ses yeux finirent par se poser sur l'objet qui jouait à cache-cache.

- Enfin ! Le voilà celui-là !, déclara-t-il satisfait.

Malheureusement le bougeoir se trouvait sur la deuxième étagère donc hors de portée pour lui.

- C'est pas grave, je vais monter sur le bureau comme d'habitude, expliqua-t-il d'un ton serein à son ami.

Krokmou se tenait devant l'encadrement de la porte, installé sur les marches de l'escalier, il regardait avec curiosité ce que bricolait Harold. Très vite, le dragon comprit que quelque chose chagrinait son ami. En effet, le garçon fronçait les sourcilles constatant que le tabouret et le bureau avaient disparu de la pièce. Pour l'aménagement de sa nouvelle chambre, on les avait descendus pour les installer au rez-de-chaussée.

- Et zut ! J'aurai dû descendre ce bric-à-brac avant !

Par chance son lit demeurait encore dans la pièce puisqu'il en disposait d'un nouveau.

- De toute façon c'est le bougeoir que je veux, je m'occuperai du reste plus tard. En montant sur la tête de lit, je pense que j'ai une chance de l'attraper.

.~.§.~.

Harold mis au point son idée et essaya d'attraper l'objet en montant sur la tête de lit. Il se retrouva dans une position que Krokmou jugeait bancale et très risquée. Il avait sa bonne jambe sur la tête de lit, l'autre pendue dans le vide, l'une de ses mains accrochée à une étagère et l'autre essayant désespérément d'attraper l'objet récalcitrant. Malgré tous ses efforts, le bougeoir était toujours hors de portée. Alors, Harold prit le risque de se pencher davantage. A force de tendre le bras toujours plus loin, il frôla le bougeoir du bout des doigts et sentit son plan aboutir.

- Ha ! J'y suis presque, presque..., bredouilla-t-il.

Plus Harold se penchait et plus Krokmou écarquillait les yeux, effrayé. Ne pouvant plus y tenir, il poussa un cri d'angoisse.

- Krokmou ! Ne me déconcentre pas, s'il te plaît !

Ses efforts finirent par payer, le bougeoir se rapprocha d'avantage et Harold réussit enfin à le saisir.

- C'est bon !, annonça-t-il heureux de sa victoire.

Mais au même moment Harold perdit l'équilibre et s'étala à plat ventre sur le sol dans un fracas épouvantable. Dans sa tentative désespérée d'arrêter sa chute, il s'accrocha aux étagères emportant une partie de leur contenu dans sa dégringolade. Bam! Bim! Bom! Certains des bibelots tombèrent sur son dos, mais d'autres choisirent sa tête pour atterrir.

Le jeune viking, avec le bougeoir dans sa main, déterminé à ne pas le lâcher, était étalé à plat ventre sous un monticule d'objets. Krokmou inquiet, se précipita vers son ami. Harold accueillit avec plaisir, la tête de son ami dragon qui se colla contre lui pour l'aider à se relever.

- Ca va mon grand, c'est pas comme si c'était ma première chute surtout ces derniers temps, dit-il d'une voix cajoleuse à son ami.

Il s'empressa de lui gratter le cou pour le rassurer et lui faire comprendre que tout allait bien.

.~.§.~.

Notre petit Viking, doté d'un grand talent pour mettre la pagaille, rangeait tant bien que mal les objets tombés des étagères, quand ses yeux se posèrent sur une petite boîte en métal. Harold se figea un instant et prit la petite boîte, lourde d'émotions et de souvenirs, dans ses mains.

C'était une petite boîte en métal un peu cabossée et poussiéreuse. Elle n'était pas très rectangulaire mais robuste. Harold se souvenait de l'avoir lui-même fabriquée à la forge il l'avait conçue pour qu'elle supporte la chaleur. Quand sa maison avait été ravagée par les incendies, la boîte ainsi que son contenu avaient bien tenu. Harold ouvrit la boîte en métal, constatant avec soulagement que son contenu était toujours là. Il prit l'objet dans sa main, puis déposa la boîte sur le lit. Afin de bénéficier d'une meilleure lumière pour regarder sa trouvaille, il sortit de son ancienne chambre et commença à descendre les escaliers.

C'était une toupie en bois poli avec de petites décorations sculptées tout autour de son axe, elle n'avait pas changé : la même que dans ses souvenirs ! Il s'assit sur la dernière marche et s'apprêta à faire tourner la toupie. Le coeur d'Harold se serra un bref instant, dans ses souvenirs la toupie tournait toujours de façon parfaite. Mais maintenant pourrait-elle le faire encore après être restée si longtemps enfermée dans la boîte ? Malgré certaines craintes, il prit l'extrémité de la toupie avec ses doigts et la lança pour la faire tourner, chose qu'elle fit sans problème.

- Ouf ! Elle tourne..., murmura-t-il.

Harold était ravi et soulagé de retrouver sa toupie qui parvenait encore à tourner aussi parfaitement. Décidément, il ne se lasserait jamais de la voir tourner sur elle-même encore et encore. Krokmou regarda avec attention cet étrange objet qui bougeait tout seul. Le dragon intrigué ne put se retenir, c'était plus fort que lui, il se risqua à renifler la toupie sans la toucher. Il remarqua que l'objet était constitué de bois, mais surtout qu'il portait l'odeur de son ami. Le dragon tourna la tête pour regarder Harold qui lui adressa un petit sourire. Néanmoins le garçon reposa aussitôt son attention sur la toupie qui tournait, sans se préoccuper du regard curieux du reptile.

Mais rien n'est éternel, l'énergie cinétique se dissipa et la toupie retomba sur le sol.

- C'est triste, chuchota Harold.

C'était toujours ce qu'il pensait quand la toupie s'arrêtait de tourner, car il aurait aimé qu'elle tourne éternellement.

-~.ooOoo.~-

Cet objet, enfermé dans la boîte en métal depuis si longtemps, était un cadeau de son père. Par contre, il ne se souvenait plus où son père avait pu avoir cette toupie. Il était en revanche sûr qu'il était très jeune quand son papa avait déposé ce cadeau entre ses petites mains d'enfant. Impossible de savoir dans sa tête si c'était pour une occasion particulière, ou un jour parfaitement banal. Mais il se souvenait encore des heures qu'il avait passées à la faire tourner que ce soit sur une table, le sol de la hutte, ou même dans une minuscule flaque d'eau... Néanmoins, cette toupie était surtout rattachée à un jour particulier et tous les autres jours qui avaient suivi, quand il avait croisé la route de... Bom !


-~.ooOoo.~-


Un bruit de chute avait retenti derrière la porte de la maison. Krokmou se redressa les yeux grands ouverts, pupilles rétrécies et les battants de sa tête au garde-à-vous. Harold se leva aussi vite que son ami et prit le soin de mettre la toupie dans sa poche. La porte s'ouvrit avec son grincement habituel et laissa apparaître Stoïck qui fit tomber un gros poisson sur le sol, mais Harold n'en voyait qu'une partie qui dépassait de l'encadrement de la porte. Son père tâchait visiblement de reprendre son souffle après s'être trimbalé le poisson jusqu'à la maison.

- Maudit escalier, brailla-t-il pour lui-même, les années commencent à se faire sentir...

Le chef du village réalisa à cet instant que son fils et son dragon étaient dans la grande pièce. Harold et Krokmou le regardèrent un peu interloqué, à cause du vacarme qu'il avait causé en arrivant devant la maison.

- Harold ! Tu es rentré de ta promenade dans les airs avec Krokmou ? Ça s'est bien passé ?

- Oui très bien, nous sommes tombés sur plusieurs courants chauds forts agréables. Au fait, j'ai retrouvé un vieux bougeoir qui traînait dans ma chambre, comme ça je n'utiliserais plus un des tiens.

Tout en brandissant l'objet sans préciser que récupérer le bougeoir lui avait sûrement coûté quelques bleus, voire même quelques bosses sur la tête.

- Très bien, ha ! Regardez ce que je vous ramène pour le déjeuner, ça vous va ?

Stoïck affichait un visage radieux en révélant entièrement le poisson qui, il fallait le reconnaître, était drôlement impressionnant. Certes, Stoïck adorait ramener de belles prises à la maison, ça avait toujours été un vrai plaisir pour lui, mais son fils n'étais jamais arrivé à comprendre une telle passion...

Quand Harold et Krokmou découvrirent le poisson dans son intégralité, ils écarquillèrent les yeux, mais pas pour les mêmes raisons.

- Tu n'as pas trouvé plus petit dans l'immensité de l'océan ?, lança-il sur un ton sarcastique.

Harold était sidéré par la taille du poisson alors que son père se contenta simplement de hausser les épaules.

- Aujourd'hui non, c'est ça qui s'est pris dans mes filets, et puis il était hors de question que je rejette à la mer un morceau pareil ! Donc je te laisse le soin de commencer à le préparer mon garçon.

Stoïck déposa le poisson sur la table et reprit le chemin de la porte pour prendre le panier de nourriture de Krokmou.

.~.§.~.

Harold s'apprêta à dire quelque chose, mais son père était déjà parti en fermant la porte derrière lui. Le garçon tourna la tête et découvrit que Krokmou agitait la queue comme un véritable toutou. Le dragon regarda son ami avec des pupilles rondes de bonheurs, car il savait que il y aurait des restes.

- Plus qu'à se mettre au travail mon grand gourmand.

Il prit un couteau et voulut commencer à dépecer le poisson, mais – à croire que le poisson avait senti la mort arrivée – d'un seul coup, il s'agita comme un déchaîné et en profita pour éclabousser la tunique d'Harold avec l'eau qui lui restait sur ses écailles.

- Génial, papa tu n'as... C'est vrai il est déjà parti, soupira Harold.

Krokmou regarda avec des yeux amusés le poisson qui s'agitait dans tous les sens sur la table. On pouvait dire que son père avait ramené un poisson frais, car plus frais cela aurait été difficile.

- Attends, calme-toi petit poisson, dit-il d'une voix calme.

Tu parles d'un petit morceau que m'a encore ramené mon père,songea Harold.

- Rends-toi à l'évidence, tu es foutu ! Qui plus est il n'y a pas d'eau ici.

Néanmoins, le poisson n'était pas du tout décidé à capituler, il avait de l'énergie à revendre.

- Et bien aux grands mots les grands remèdes, c'est que je commence à avoir une petite faim.

Harold balaya la pièce du regard dans l'espoir de voir un objet capable de l'aider dans sa tâche. Il finit par poser son attention sur l'une de ses béquilles rangée le long d'un mur. Harold s'empressa de la saisir, comme si le poisson était susceptible de l'attaquer.

- Ne me rends pas la tâche plus difficile, c'est la loi de la nature les plus gros mangent les plus petits, sauf quelques exceptions...

Cependant, le poisson ne l'entendait pas de cette oreille, il s'accrochait désespérément à la vie. Harold prit son courage à deux mains, il brandit la béquille au-dessus de sa cible et tambourina sur le pauvre poisson pour l'assommer. Malgré les coups qu'il subissait le poisson n'arrêtait pas de bouger, à croire que ses écailles étaient en acier, car elles étaient costauds, même plus costaud que sa béquille puisque. Crak ! Elle se brisa en deux.

- C'est pas vrai ! J'avais vraiment pas besoin de ça.

.~.§.~.

A force de taper sur le poisson, la béquille s'était brisée en deux. Tuer un poisson était certes loin d'être son utilité première, mais pour le garçon elle semblait être largement capable de le faire, vu tous les services qu'elle lui avait rendu avant.

Harold consterné, se retrouva avec la moitié de la béquille dans la main et l'autre sur le sol. Il constata que cela n'avait absolument rien changé au problème, le poisson s'agitait toujours autant et pour couronner le tout, il finit même par dégringoler de la table. C'était à présent sur le sol qu'il continuait son manège, au grand désespoir d'Harold... Voyant que son ami ne s'en sortait pas avec la nourriture, Krokmou décida de lui venir en aide en infligeant plusieurs grands coups de queue sur le poisson. Une fois que les redoutables coups de queue du dragon s'étaient abattus sur le résultat de la pêche de Stoïck, le poisson cessa enfin de bouger, visiblement parti rejoindre ses ancêtres.

- Qu'est-ce que je ferais sans toi, mon reptile inutile…

Il gratta le dos noir de Krokmou qui répondit par un grognement satisfait.

- Mais maintenant que le poisson est tombé, je fais comment pour le remettre sur la table ?

En effet, après avoir achevé le poisson, il fallait bien le préparer. Alors, avec l'aide de Krokmou, Harold réussit à le remettre sur la table puis coupa la tête du poisson et s'empressa de la donner à son dragon.

- Tiens, tu l'as bien mérité mon grand !

La tête était le morceau préféré de la furie nocturne. Naturellement il l'engloutit en un clin d'œil. Pendant que le poisson cuisait sur le feu, Harold reposa son attention sur la béquille brisée qu'il tenait entre ses mains, criblées de taches de rousseur. Il était attristé qu'elle soit fichue... Il pouvait en refaire une autre, ce n'était pas le problème, mais cette petite béquille faisait partie de celles qu'il avait beaucoup utilisées après la bataille contre la Mort-Rouge.

La béquille entre sa main, Harold se remémora le jour où Gueulfor les lui avait remises.

-~.ooOoo.~-

Bien que sa prothèse fût censée lui permettre de marcher, Harold avait eu du mal à le croire les premiers temps. Il essayait pourtant, mais au bout de quelques pas, même sur un terrain plat, la chute semblait inévitable. Une fois de plus ce scénario s'était produit à la forge, Harold avait chuté près du four, faute de ne pas avoir su trouver l'équilibre sur ses jambes. Fatigué d'enchaîner les chutes les unes après les autres, il avait collé son dos contre la paroi du four éteint, néanmoins encore chaud du travail de la veille.

Excédé, il avait parlé tout haut sur un ton exaspéré sans se préoccuper des personnes qui pouvaient l'entendre.

- Maudite jambe ! Mais bon sang, comme fait Gueulfor avec sa jambe ?

Harold revoyait parfaitement comme Gueulfor marchait avec aisance sur sa jambe de bois. Contrairement à lui qui n'arrivait pas, ne serait-ce qu'enchaîner deux pas ! Pendant cette petite pause pendant laquelle il avait calmé sa colère, Harold avait observé d'un regard envieux les gens qui déambulaient sur la place du village. Il n'aurait jamais cru qu'il serait à ce point jaloux de personnes qui ne faisaient que marcher naturellement, en mettant un pas devant l'autre. Pour ces gens marcher était un simple mouvement, cela ne ressemblait en rien au parcours du combattant qu'Harold avait souvent le sentiment de mener.

Gueulfor s'était dirigé vers Harold qui avait fait mine de ne pas l'avoir remarqué.

- Du temps Harold, du temps, avait-il dit avec compassion. Mais surtout des béquilles, car là tu vois, tu veux aller trop vite.

Gueulfor avait tendu une paire de béquilles à son jeune apprenti qui les avait saisies avec hésitation.

- Mais je t'ai jamais vu avec des béquilles ?

- Ca ne veut pas dire que j'en ai pas utilisé et que j'en possède pas. Harold, il faut que tu comprennes : tu as une partie de ta jambe en moins, c'est donc sur ton moignon que repose le poids de ton corps, malheureusement ton moignon n'est pas ton pied. Du coup pour marcher, c'est plus difficile de mettre le poids sur le reste de ta jambe que sur ton pied, étant donné qu'à l'origine ça ne marche pas comme cela. Sans compter que les réflexes naturels que tu as eu toute ta vie pour marcher, sont complètement chamboulés. Il faut donc que tu te réadaptes, il faut que tu rééduques ton corps et même ta tête avec ce membre en moins que tu complètes avec ta prothèse.

- Ca va prendre du temps ?, demanda-t-il d'une voix inquiète.

Gueulfor l'aida à se relever.

- Pour toi oui ! Vu comme tu es pressé, mais ça va finir par venir, tu verras. Surtout si tu écoutes mes conseils, car je parle d'expérience mon garçon, avait-il exprimé avec humour.

Gueulfor avait pris une fausse position hautaine, affichant une tête haute avec une main droite sur son torse gonflé. Ce qui avait réussi à détendre l'atmosphère et Harold avait même laissé échapper un rire léger.

- Mais surtout des exercices, avait-il poursuivi, que tu devras faire régulièrement, viens je vais te montrer.

.~.§.~.

Après cette discussion, Harold, au plus grand étonnement de tout le monde, avait suivi les conseils de Gueulfor au pied de la lettre, ou presque. Durant sa convalescence Harold n'était pas seul, il avait son père et Astrid pour l'aidaient. D'ailleurs Harold avait espéré qu'Astrid ne remarquerait pas que les chutes se produisaient le plus souvent quand elle était là. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour être dans les bras de la femme qu'on aime. Après tout une jambe en moins pouvait bien avoir quelques avantages, mais l'aide la plus importante restait celle de Krokmou.

Au fond cela était normal puisque ces deux êtres ne se quittaient quasiment jamais. Cependant, Harold avait remarqué que Krokmou était souvent là au bon endroit et au bon moment. Devant certaines difficultés qu'Harold rencontrait, la tête de la furie nocturne apparaissait comme par magie. Harold ne croyait pas que cela soit dû au fruit du hasard mais qu'importe pour le jeune garçon, c'était quelque chose de rassurant et de motivant. Avec soulagement, il avait constaté que plus les semaines passaient et moins le besoin de prendre les béquilles se faisait ressentir. Sûrement grâce à l'aide et aux conseils qu'Harold avait reçu, mais aussi d'un dragon qui avait pris une habitude naturelle d'être là quand il fallait. Tout cela avait accru d'autant plus les liens qui les unissaient.

Harold avait passé des semaines à aider Krokmou pour qu'il puisse voler de nouveau comme un dragon. Puis paradoxalement, Krokmou avait mis des semaines à aider Harold pour qu'il puisse se déplacer comme un homme.

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Chapitre n°2 : Les paroles de Monika.
Stoïck doit gérer les déboires de son fils qui n'est qu'un petit garçon.



N'hésitez pas à donner votre avis ça fait toujours plaisir.^^
Je posterais les chapitres suivants dans les prochains jours sur le forum. Wink



Dernière édition par Zaphir le Sam 17 Mai 2014 - 22:48, édité 1 fois

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2Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Sam 17 Mai 2014 - 22:45

Zaphir

Zaphir
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Chapitre 2 : Les paroles de Monika
Stoïck doit gérer les déboires de son fils qui n'est qu'un petit garçon.
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Aussi loin que remontaient les souvenirs d'Harold, Monika fut sa seule nourrice. On confia le petit garçon à la jeune femme avant même qu'il ne sache marcher ; c'était une femme douce qui prit une grande place dans la vie d'Harold. Mais lorsqu'il eut neuf ans, elle se maria et quitta le village Berk. En effet, son mari, un brave homme, faisait partie d'une autre communauté, ce qui poussa le couple à faire un choix sur le lieu de leur foyer. Pendant longtemps, ils hésitèrent pour savoir dans quel village ils construiraient leur maison. Durant tout ce temps, le petit garçon pria tous les dieux vikings pour que Monika choisisse la communauté de Berk. Il essaya également de la persuader de faire ce choix, en lui vantant les piètres avantages de son village, mais au final ce choix si difficile se porta sur l'autre communauté, où l'on trouvait une terre excellente pour l'élevage, peuplée de dragons moins destructeurs.

Le problème du remplacement apparut très vite à Stoïck. Bien sûr, pour Harold, c'était inenvisageable. Ce qui conduisit malheureusement à de nombreuses tensions au cours des semaines qui suivirent entre le père et le fils. Stoïck avait absolument besoin d'une personne pour s'occuper de son fils quand il était absent, mais Harold refusait catégoriquement qu'une autre personne remplace Monika. La tension entre les deux personnes n'en finit pas de monter, elle atteignit son summum le jour du départ de la nourrice.

A quelques heures du départ du drakkar, Harold et Stoïck se réunirent dans la hutte pour mettre un point final sur cette discorde qui régnait depuis plusieurs semaines. Étant donné que le père et le fils se retrouvaient au pied du mur, c'était maintenant ou jamais que la décision devait être prise. Finalement une dispute éclata, ce n'était pas la première et ça ne serait certainement pas la dernière pourtant cette dispute était plus violente qu'à l'accoutumer.

.~.§.~.

Père et fils restaient fermement campés sur leurs positions. Les bras croisés, la mâchoire serrée, les yeux déterminés, tout cela montraient à quel point ni l'un ni l'autre ne souhaitaient lâcher prise. Pour Harold, les choses étaient claires : il ne voulait pas d'une nouvelle nourrice qui remplacerait Monika, surnommée Méné, au grand désespoir de Stoïck qui n'arrêtait pas d'expliquer à son fils qu'il était encore trop jeune et qu'il avait besoin qu'on s'occupe de lui.

- C'est Méné ou personne d'autre !, avait-il sans cesse répété à son père avec détermination. Puis j'ai presque l'âge de me passer d'une nourrice, Papa, et surtout je t'ai toi.

L'homme commençait à sentir la fatigue monter en lui. Son fils était encore trop jeune pour prendre pleinement conscience de la lourde responsabilité d'être chef de village, en particulier le village Berk régulièrement attaqué par les dragons.

- Harold, je te l'ai déjà dit à plusieurs reprises. Je ne peux pas m'occuper de toi à plein temps...

Un silence s'installa dans la hutte familiale. Harold, à court d'arguments sur le moment, finit par baisser la tête d'un air vaincu. Stoïck prit espoir que cette longue conversation, un peu mouvementée, prendrait fin. Cependant, même si c'était difficile pour le petit viking, il décida de repartir à la charge en relançant la conversation. Après avoir résisté aussi longtemps, il était hors de question pour lui de lâcher l'affaire aussi facilement. Seulement il rétorqua bêtement ce qu'il avait dans le coeur.

- Alors empêche Méné de partir, déclara-t-il une voix brisée.

- Là tu m'en demandes beaucoup trop et tu le sais très bien.

- Mais je t'en demande pas autant quand je te dis que je ne veux pas d'une autre nourrice !, lança-t-il avec rage.

L'agacement de Stoïck monta de plus en plus, sans le vouloir il répondit à son fils en lui hurlant presque dans les oreilles.

- Veux-tu arrêter de te comporter comme un enfant ou comme un bébé capricieux ?

Cette fois-ci, il espérait que ses paroles rentreraient bien dans le crâne de son fils.

Par contre, le jeune viking ne parut pas le moins du monde impressionné par le volume des paroles de son père. Il ne flancha pas, mais il se préparait à se prendre une tourniole à tout instant.

- C'est de ta faute Papa, parce que tu me considères encore comme un enfant !

Le petit garçon était à mille lieues d'être un adule. Cependant, Stoïck était conscient que son fils devait apprendre à grandir vite. Comme pour tous les enfants, c'était quelque chose de primordial dans la vie des vikings.

- Très bien, maintenant ça va être de ma faute, s'offusqua Stoïck. Alors explique-moi en quoi je te considère comme un enfant ?

- En voulant m'imposer une nourrice !

- De toute façon, je ne te demande pas ton avis, Harold. Tu auras une nouvelle nourrice et ça sera Cléma.

L'homme se retourna brusquement et prit le chemin de la sortie pour faire comprendre que la conversation était finie et sa décision prise.

- Non, pas elle !, hurla Harold avec un regard entêté.

Stoïck revint de nouveau vers son fils.

- Alors, qui ?, demanda-t-il exaspère.

- Méné !

Décidément, cette conversation ne menait nulle part, pensa-t-il.

- Harold, dit-il d'un ton calme.

Stoïck avait remarqué que le garçon écoutait mieux quand on lui parlait calmement. Mais par tous les dieux, que cela pouvait être dur parfois, surtout dans une telle situation... Alors, il décida de garder son calme et de reprendre la conversation du début.

- Tu es trop jeune pour prendre soin de toi. Je suis amené à être régulièrement absent durant la journée, surtout pour des affaires concernant le village, mais aussi pour nous procurer de la nourriture, mon fils. Comprends-tu, Harold ? Que les parties de pêche et de chasse, sans compter qu'il faut s'occuper des moutons, sont nécessaires pour que tu puisses avoir quelque chose dans ton assiette tous les jours et des habits pour te tenir chaud ?

- Il faut vraiment une grande personne pour s'occuper d'autres grandes personnes ?, demanda son fils d'un ton radouci.

- Oui, parce qu'il faut une personne pour diriger ce village pour que l'ordre et l'organisation puissent exister.

- Dans ce cas, laisse la gestion du village à quelqu'un d'autre, suggéra-t-il.

- Non. C'est à moi que revient cette responsabilité et il faut bien qu'elle aille à quelqu'un.

- Mais cette charge ne pourrait pas revenir à quelqu'un d'autre ?

- Tu le sais, c'est le devoir de notre famille depuis longtemps et ce n'est pas maintenant qu'elle changera. Toi aussi, Harold, tu devras prendre un jour la relève.

Cette image angoissait Stoïck constamment. Il redoutait le jour où son petit garçon devrait prendre la relève. Que les dieux m'accordent de vivre assez longtemps pour que j'aide mon fils à devenir le prochain leader du village. Je veux au moins savoir Harold capable d'une telle responsabilité avant de partir au Walhalla, songea Stoïck en son for intérieur. Mais l'être chétif et têtu qui se tenait devant sa stature imposante ne lui donnait guère d'espoir.

- Et bien, je ne suis pas aussi gros qu'un village, répliqua Harold. Il doit bien avoir une petite place pour moi. Non ?

- En effet, fiston, tu n'es pas bien gros mais ce n'est pas le cas de tes bêtises qui conduisent trop souvent à des catastrophes plus grosses que toi.

Le garçon soupira en baissant les épaules.

- Et si je te dis que je ne ferai plus de catastrophes ?

- Je doute fort que tu en sois capable, d'où la nécessité d'une personne qui veille sur toi.

- Mais je ne veux pas d'une nourrice !, insista son fils avec rage.

- Désolé de te décevoir mais ça sera le cas, pourtant. Maintenant, j'ai du travail, il faut...

Avec vivacité, Harold coupa la parole de son père.

- Je peux te promettre que je vais rendre la vie de cette nourrice impossible !, rugit-il d'une voix remplie de détermination. Et les catastrophes que je produis, je te l'ai déjà dit, je ne les fais pas exprès. Mais si tu m'imposes une nourrice, je te promets que les catastrophes seront pires !

- Quoi ?, rétorqua son père sur un ton scandalisé. Du chantage ? Tu es vraiment impossible*, Harold ! Et bien je ne m'y plierai pas, fin de la discussion !, finit-il sur un ton péremptoire.

Stoïck se retourna et prit le chemin de la sortie à grands enjambées.

- Laisse-moi une toute petite chance, s'il te plaît papa..., supplia le jeune viking au fond de la pièce.

Le chef du village baissa les épaules et finit par capituler.

- Je vais y réfléchir, conclut-il avec lassitude.

Là je suis trop épuisé pour continuer avec lui dans cette voie, songea Stoïck. Il ferma la porte dans un fracas qui fit trembler armes et boucliers accrochés au mur, ainsi que son fils au fond de la pièce.

.~.§.~.

Le jeune garçon était partagé, il avait peut-être gagné au sujet de la nourrice mais, il était conscient que sa victoire rajoutait une nouvelle charge sur les épaules de son père dont il pouvait bien se passer. Il était loin de souhaiter plus de problèmes à son père, en plus ces disputes répétées n'amélioraient pas leurs relations. Pour Harold, cette victoire avait comme un goût amer.

.~.§.~.

Le père et le fils sortirent de la hutte pour quitter cette atmosphère chargée d'électricité. Ils subissaient une telle tension qu'ils avaient besoin de prendre l'air et de s'aérer la tête. Sous prétexte de fausses excuses, Harold et son père partirent chacun de leur côté pour prendre de la distance. Ils prirent peut-être trop de distance car, au final ils n'arrivaient pas à se retrouver.

Très vite, Stoïck se mit à la recherche de son fils introuvable. Ignorer où se trouvait Harold était toujours quelque chose d'angoissant pour le grand viking, si en plus le temps était compté c'était encore pire. Le chef de Berk arpenta le village et assaillit les passants de questions. On lui répondit qu'Harold avait été vu déambulant dans les rues sans but précis. De toute évidence son fils était dans les parages ce qui était rassurant. En outre Harold n'avait pas encore dit ses adieux à Monika, donc il devrait normalement refaire surface près du port. Il ne restait plus à Stoïck que de prendre le chemin du port pour avoir une chance de retrouver son fils.

Avant de se diriger vers le port, l'homme se positionna sur l'un des points de vue les plus hauts du village. Il se tenait immobile au bord de la falaise, ses yeux bleus dirigés sur Berk dans l'espoir d'apercevoir son garçon. Quand Monika vit cette grande silhouette, qui était visiblement à la recherche de quelque chose, elle partit à sa rencontre.

- Bonjour Stoïck, avez-vous vu Harold ? Le départ est pour bientôt et je ne veux surtout pas partir sans lui dire au revoir.

- Je le cherche également, pour les mêmes raisons. Il a simplement dit qu'il allait faire un tour. Je l'ai pourtant prévenu qu'il n'avait pas beaucoup de temps, votre drakkar est pratiquement chargé mais avec lui...

- Oui, il n'écoute que trop rarement, confirma-t-elle.

- Je me demande ce qu'il a dans la tête, ronchonna-t-il.

- Plus de choses qu'il pourrait ne laisser croire. Ne vous en faites pas Stoïck, votre fils est aussi très intelligent.

L'homme plissa les sourcils.

- D'accord, ce n'est pas l'intelligence que les Vikings utilisent le plus souvent. Mais ça ne veut pas dire qu'elle ne lui sera pas utile et je crois que ça sera à vous, Stoïck, de l'aider dans cette voie.

- Oui, comme celle de devenir chef, précisa mollement le viking.

- N'est-ce pas un peu tôt pour vous préoccuper de ça ?

- En parler maintenant semble tôt Monika, mais nous savons tous deux que le temps passe très vite.

Le chef du village de Berk regardait l'horizon avec des yeux attristés.

- En réalité, poursuit-il, aujourd'hui je ne vois pas en Harold l'étoffe d'un chef. C'est malheureusement mon seul fils et je pense que ça restera ainsi. Vous savez que Valhallarama nous a quittés suite à des complications après la naissance de mon fils et je sais que je n'aurais jamais le coeur de refaire ma vie avec une autre femme.

Monika s'apprêta à dire quelque chose, mais Stoïck l'arrêta d'un geste de la main.

- Je sais. Ce n'est pas ce qu'aurait voulu Valh, elle me l'a dit. Elle tenait à ce que je refasse ma vie mais, même si je l'avais vraiment voulu, le temps me manquait cruellement, entre le village, les attaques de dragons, Harold et ses bêtises...

- C'est normal de faire des bêtises, à son âge, rassura la jeune femme.

- Mais avec mon fils… La normalité, soit il la dépasse par la quantité de sottises qu'il réussit à faire, soit il ne l'atteint pas par la hauteur de sa taille.

- Attendez que les années passent, bien qu'il y ait de fortes chances que vous ne pensiez pas toujours ça, laissez le temps à Harold de grandir. Il n'est pas en avance, je vous l'accorde. Par contre, il peut très bien atteindre votre taille à l'âge adulte. Cela pourrait déjà l'aider à tenir tête aux personnes les plus réfractaires. Puis son manque d'assurance pourra se dissiper avec les années. Je peux déjà vous certifier qu'il possède votre entêtement.

- Oui, ça je l'ai remarqué.

Une personne au loin appela la jeune femme.

- Désolé, mais je dois vous laisser, Stoïck bonne chance pour tout !

- Bonne chance à vous aussi, Monika.

- Merci.

Le grand viking regarda la jeune femme se diriger vers le port, mais point d'Harold en vue.

.~.§.~.

Le jour du départ de Monika, il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Pourtant, il soufflait un vent glacial à vous geler les os. La lumière du crépuscule rayonnait déjà de l'autre côté de la falaise, signe que la nuit n'allait pas tarder à montrer son visage. Harold près des falaises, regardait le soleil se coucher et pensa que cette journée s'était écoulée beaucoup trop vite.

Il s'avança doucement sur les passerelles qui menaient aux quais. En tournant la tête il vit le port de son village, les bateaux, les gens, ainsi que les odeurs marines qui arrivaient jusque dans ses narines. Il entendit aussi les mouettes qui volaient au-dessus des quais en faisant leur vacarme habituel. Il y avait toujours de l'activité au port de Berk, des bateaux arrivaient et repartaient, déchargeaient ou chargeaient des marchandises. C'était un endroit qui grouillait d'activité. Harold, d'humeur mélancolique, était loin d'être très enthousiaste à l'idée de croiser l'animation du port.

En effet, notre petit Viking haut comme trois pommes avançait lentement à travers la foule. Tellement lentement que ces pieds finirent par traîner sur les planches de bois. En réalité, il espérait retarder l'inévitable même s'il était conscient que cela ne retarderait rien. Tout à coup, il vit une silhouette familière qui s'avançait clairement vers lui : celle de son père. Avec sa haute taille et sa large carrure, il lui barra le passage, et s'adressa à son fils sur un ton rude.

- Harold ! Mais où étais-tu passé encore ?

- J'ai fait un petit tour pour me détendre. Rien d'autre, raconta-t-il d'une voix atone.

Le garçon tourna la tête vers le port et évita ainsi les yeux contrariés de son père. Sentant l'accablement de son fils, Stoïck n'insista pas.

- Monika t'attend sûrement, vas lui dire au revoir et dépêches-toi avant qu'elle ne parte !

- Oui, Papa...

Harold reprit sa route en traînant les pieds sur le sol encore plus fort.

.~.§.~.

Monika était en train de charger le reste de ses affaires sur son drakkar. Elle était tellement concentrée sur son travail et la conversation qu'elle entretenait avec une personne qu'elle ne remarqua pas la présence d'Harold, qui se tenait un peu plus loin sur le quai. C'est vrai qu'il était difficile de repérer une si petite forme au milieu de si grands Vikings. Avant de la rejoindre, le jeune garçon prit le temps de l'observer. Le plus horrible pour lui c'était qu'elle était heureuse et enthousiaste de partir. Sans doute dû au fait qu'elle était une femme mariée et que maintenant elle allait fonder son propre foyer. Ce bonheur de partir se lisait sur son visage et déprimait le pauvre garçon. Il pensa que si elle ne le voyait pas elle ne partirait pas. Cependant, il était inutile d'espérer qu'elle ne partirait pas. Maintenant qu'Harold voyait la joie de Monika, il se rendit à l'évidence que, demain, elle ne serait plus là.

Le chagrin qu'il réussissait à contenir derrière le mince espoir qui lui restait le submergea. Ses yeux se mirent à pleurer et sa gorge se serra sans qu'il ne puisse rien y faire. Il essuya les larmes qui allaient couler sur son visage avec le revers de sa manche. Quand Monika posa enfin ses yeux sur le petit garçon, ses yeux noisette qui rayonnaient de joie, se transformèrent en un regard grave. Elle s'avança vers lui à toutes jambes, les bras tendus pour le serrer fort contre elle. Harold ne refusa pas ce dernier gros câlin de sa nourrice. Il goûta pour une dernière fois le parfum de fleur de ses cheveux châtains.

.~.§.~.

- Harold, mais où étais-tu passé ? On t'a cherché partout, ton père et moi.

- Pour Papa ne t'en fais pas, je l'ai vu juste avant de descendre au port. Je suis simplement parti faire un petit tour, je n'ai pas vu le temps passer et j'avais peur que tu sois déjà partie.

- Il est hors de question que je parte sans t'avoir dit au revoir, assura-t-elle.

- Merci, Méné, dit-il d'une voix coupée sur son épaule.

- C'est tout à fait normal... Mais est-ce que tout va bien ?

- J'ai peur d'être seul maintenant..., hésita-t-il à dire.

- Tu ne seras pas seul, voyons. Tu auras toujours ton père, car il t'aime énormément.

Elle le sera encore plus fort entre ses bras.

- Ouais...

- Harold !, lança-t-elle d'une voix ferme.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- Ne remets jamais l'amour de ton père en question, quoi qu'il arrive.

- Suis-je vraiment le fils qu'il mérite ?

- Quoi ? Bien sûr que oui ! Tu sais de nombreux enfants pensent ne pas être dignes de leurs parents.

- Alors, dans la liste je dois être en tête ! marmonna-t-il.

Le plus terrible pour la jeune femme ce n'étaient pas les paroles qu'il prononçait, mais la conviction avec laquelle le jeune garçon les avait dites. Sans parler du regard qui ne démentait pas. La jeune femme déglutit.

- Pourquoi dis-tu cela ? murmura Monika avec peine.

- Méné, tu me vois vraiment chef plus tard, comme mon papa ?

Cette conversation pouvait s'annoncer longue et elle ne disposait pas de beaucoup de temps.

- Mais qu'est-ce qui te faire croire ça ?

- Un tard de choses Méné tu veux que je commence par quoi ?

Inutile de le raisonner, il n'écoutera pas vu dans l'état où il est, il vaut mieux le rassurer, pensa sa nourrice.

- Tu ne sais pas ce que l'avenir te réserve. Il n'est pas impossible que tu deviennes quelqu'un de plus redoutable que le chef d'une petite communauté comme celle de Berk.

- Je suis content que tu penses ça de moi, mais pour un tel avenir je ne parierais pas sur moi.

- Harold, protesta-t-elle sur un ton fatigué.

- Je sais, je ne dois pas être défaitiste. Après tout si je peux tuer un dragon comme tout bon viking, ça sera probablement le début du chemin pour être un homme. Comme Papa ! Si seulement il n'y avait pas ces sacs d'écailles qui viennent régulièrement nous attaquer, on aurait tous beaucoup moins de problèmes.

- Quoi, tuer un dragon ?, dit-elle médusée.

Son intuition lui disait que ça ne lui correspondait pas, elle n'aurait pas su l'expliquer. Peut-être à cause de la sensibilité du garçon, car Monika savait qu'Harold était un garçon très sensible contrairement à ce qu'il voulait montrer. Pourrait-il tuer ? Après tout elle ne savait pas comment aller évoluer le jeune viking.

- Oui ! Je serai un tueur de dragons, annonça-t-il avec conviction.

- Monika !

C'était la voix de son mari qui l'appelait.

- Oui ?

- Nous sommes prêts, on n'attend plus que toi ma chérie.

- J'arrive dans un instant.

Elle serra de nouveau Harold dans ses bras et le mit en garde sur la voie qu'il souhaitait prendre.

- Mais surtout il faut que tu attendes bien d'être prêt pour ce type de combat. On ne rigole pas avec les dragons...

- On ne rigole pas pour grand-chose ici, signala le garçon avec une pointe d'humour.

- Oui ce n'est pas faux, sourit sa nourrice. Mais je ne veux pas que tu disparaisses à cause d'un dragon. Tu sais, qu'on les nomme les tueurs de viking. D'accord ?

- D'accord, acquiesça Harold, mais il est temps que tu partes ils t'attendent depuis un moment.

.~.§.~.

Elle embrasa le garçon sur la tête et monta à bord de son drakkar. A peine les voiles libérées et l'ancre levée, le vent s'engouffra dans la voilure et fit partir le bateau du port de Berk. Elle regarda avec des yeux remplis de larmes, s'éloigner tout doucement la petite forme sur les quais. En voyant les yeux tristes de sa nourrice, Harold regrettait presque sa joie de tout à l'heure. Soudain elle monta sur l'arrière du bateau et cria de toutes ses forces.

- Je reviendrais à Berk pour te voir je le promets !

Le garçon répondit avec toute la force de ses petits pommons.

- Merci ! Mais je comprendrais que tu ais des choses plus importantes à faire avant. Prends bien soin de toi ma nourrice préférée !

- Toi aussi mon garçon, mais surtout fait très attention à t...

Le vent emporta le reste de ses paroles. Harold regarda pendant longtemps le drakkar s'éloigner, jusqu'à qu'il ne soit plus qu'une petite tache noire parmi le bleu de l'océan. Quand il ne distingua plus rien, il leva la tête pour regarder le ciel. Les étoiles apparurent dans le bleu nocturne de la nuit. Il était temps de rentrer à la maison.

.~.§.~.

En longeant les quais pour regagner le village, il vit Kognedur et Kranedur en train de se chamailler à cause d'un casier à homards. Nul ne sut comment, mais ils perdirent tout deux l'équilibre et firent un magnifique plongeon dans l'océan.

Plouf !
Harold, qui passait pas loin, ne put s'empêcher de leur demander :

- Alors l'eau est bonne ?

- La ferme !

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Chapitre n°3 : Merci la forge
Stoïck essaie de trouver une solution aux problèmes que peut parfois créer Harold.

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3Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Dim 25 Mai 2014 - 22:09

Zaphir

Zaphir
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Chapitre 3 : Merci la forge
Stoïck essaie de trouver une solution aux problèmes que peut parfois créer Harold.
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Sans nourrice, Stoïck se retrouvait avec un fils errant en toute liberté et sans surveillance. Une situation qui n'enchantait pas le chef du village, surtout qu'Harold avait toujours eu des idées folles qui avaient bien failli le rendre fou de nombreuses fois. S'il ne trouvait pas très vite une occupation à son fils, les problèmes ne tarderaient pas à arriver.

Après avoir réglé pendant des heures un différend entre deux éleveurs de moutons, Stoïck décida de se ressourcer à la grande salle. C'était le lieu idéal pour un viking assoiffé ou ayant simplement envie de manger un morceau : il y avait toujours de la nourriture à disposition pour remplir les ventres affamés. Quand c'était le chef du village qui y venait, la coutume voulait qu'on lui remette les meilleurs morceaux.

Stoïck entra dans une salle étonnamment calme, à l'exception d'un groupe de personnes qui riait au sujet de filets de pêche qui s'étaient accrochés. On lui annonça qu'il y avait du sanglier sur la broche prêt à être découpé. Cette nouvelle donna l'eau à la bouche à Stoïck qui s'en frotta les mains de plaisir. Il s'installa à une table pour déguster une belle cuisse de sanglier bien juteuse. Il était content d'avoir réussi à résoudre l'affaire des clôtures pour les montons, seulement, il allait devoir s'atteler très vite à un autre problème plus compliqué à résoudre : comment gérer Harold pendant la journée.

Pour répondre cette question, des tas d'idées se bousculaient dans tous les sens dans la tête de Stoïck, lui donnant presque mal au crâne. Certaines de ses idées étaient plausibles mais difficilement réalisables, d'autres étaient simplement des rêves utopiques. Parmi toutes les idées qui lui traversaient l'esprit, une sortait du lot. La forge était éventuellement une des solutions que Stoïck pouvait utiliser. Puisqu'il ne lui restait pas grand-chose à perdre, pourquoi ne pas demander un petit service à son vieil ami ?

Stoïck sortit de la grande salle en se léchant les doigts pour récolter les dernières saveurs de la cuisse de sanglier. Il ouvrit grand les oreilles et mit sa main près d'une pour mieux entendre. Pour savoir si Gueulfor travaillait à la forge il fallait tendre l'oreille et voir si on entendait des bruits de marteau qui cognait sur le fer. C'était bien le cas en ce moment, le forgeron était en plein travail et croulait littéralement sous les commandes. Cependant, Gueulfor était loin de se douter de la venue du chef, qui était aussi son ami.

.~.§.~.

Stoïck s'approcha de l'entrée de la forge et fut frappé par la chaleur du four, qui lui monta au visage, et les odeurs de fer et de charbon qui envahissaient les lieux. Gueulfor, concentré sur son travail, n'avait pas remarqué qu'il avait un visiteur et continuait à faire un raffut infernal avec son marteau. Pour être sûr d'être entendu Stoïck se mit à hurler.

- Comme vas-tu, Gueulfor ?

Les épaules de ce dernier se soulevèrent de surprise. Gueulfor se précipita de plonger son travail d'une couleur rouge ardent dans le tenon d'eau froide, qui laissa place à un crépitement puis à un jet de vapeur. Le forgeron se retourna vers Stoïck.

- Très bien, mon ami : j'ai du boulot à la pelle. Que demander de mieux ?

- Je n'en doute pas vu les derniers dégâts sur la tourelle du port, sans parler des portes défoncées de l'une des granges... Enfin ! Mais ce n'est pas trop dur, d'être seul à s'occuper de la forge ? Surtout pour un village entier et régulièrement endommagé…

- Mais non, déclara-t-il d'un ton serein, je me débrouille. Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici ? Une petite commande ?

- Non je souhaiterais seulement parler, dit-il d'une voix fatiguée.

Stoïck prit appui sur l'un des piliers de la forge.

- C'est à propos d'Harold. Il refuse une nouvelle nourrice et si je lui en impose une de force, il lui mènera la vie impossible. Le pire c'est qu'il a assez d'énergie pour ça. S'il pouvait utiliser cette énergie autrement, ça me faciliterait la vie.

- Il faut le comprendre, il était très attaché à Monika, son départ doit être difficile pour lui.

- Le comprendre !, répondit Stoïck sur un ton irrité. Mais je le comprends Gueulfor, mais lui pourrait-il comprendre un peu son père ? Tu sais, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vais pas pouvoir m'occuper tout le temps d'Harold. Le laisser seul n'est pas envisageable, je ne sais pas ce que je pourrais retrouver à la fin de la journée.

Étant conscient que le motif de sa venue était délicat, Stoïck essaya d'amener le sujet en douceur. Seulement, Gueulfor commençait à voir clairement la chose arriver.

- Stop ! Je t'arrête tout de suite !, s'écria-t-il avec un soupçon de panique.

Gueulfor fit de grands mouvements de mains pour stopper les paroles de Stoïck.

- Écoute, je n'ai rien contre Harold, au contraire je l'aime bien ce petit bonhomme, mais la forge... Non, si tu... Euh, je crois p..., bafouilla-t-il.

Il essayait de trouver les bons mots, mais c'était comme si toutes les bonnes raisons de dire non voulaient sortir en même temps, donnant un résultat inintelligible à son interlocuteur. Stoïck, préparé aux refus, avait anticipé ses arguments.

- Je t'en prie !, protesta-t-il. Ne me dis pas que la forge n'est pas un endroit sûr, Gueulfor, je le sais déjà. Mais crois-moi, le village est encore moins sûr que ta forge. Et puis, ton atelier n'est pas gigantesque, tu peux facilement l'avoir à l'œil ici.

Gueulfor avait finalement réussi à mettre de l'ordre dans ses idées, mais il n'avait toujours pas changé d'avis.

- Je regrette mais ça ne va pas être possible, s'exprima-t-il sur un ton désolé. Il faut que je m'occupe de l'atelier et comme tu l'as dit, il y a une forge pour un village en entier, c'est donc beaucoup de boulot.

- Hum ! Je comprends, mais je ne te demande pas de t'occuper de mon fils comme tu le penses. Je voudrais que tu prennes Harold comme apprenti.

A cet instant le forgeron manqua d'avaler sa salive de travers et de s'étouffer. Il avait vu la demande de Stoïck arrivée à des kilomètres, mais l'idée de l'apprenti ne lui avait pas effleurée l'esprit.

- Quoi ? Heu non, je n'ai pas besoin d'un apprenti..., expliqua Gueulfor confus.

- Pourtant, c'est toi qui me disais tout à l'heure qu'il avait beaucoup de travail dans cette forge. Alors pourquoi ne prends-tu pas un apprenti ? De toute façon, tu devras le faire un jour.

- Je ne sais pas, ton fils est jeune et ne semble pas encore bâti pour un tel travail. Quitte à prendre un apprenti, pour tout te dire, j'avais déjà songé à Varek. Il est plus âgé et possède une meilleure corpulence pour le travail à la forge. Tu sais Stoïck, un apprenti, ça ne se choisit pas sur un coup de tête ou à la va-vite. Prendre un apprenti c'est une lourde responsabilité, car j'en aurais pour des années à lui apprendre le métier. Je ne peux pas me permettre de me tromper. De plus, s'il ne prend aucun plaisir dans son travail, il ne fera jamais un bon forgeron. Ce serait comme si je donnais mon savoir à une personne qui s'en moque et ce savoir risquerait d'être perdu. Je refuse de permettre une chose pareille.

- Très bien, mais accorde au moins une chance à Harold. S'il ne fait vraiment pas faire l'affaire je reprendrai mon fils, mais ça m'aura au moins permis de gagner un peu de temps. Gueulfor peux-tu me l'accorder ?

- Allez, envoie-moi le garçon. Je vais voir ce que je peux faire.

Une expression de soulagement passa sur le visage de Stoïck. Il avait l'impression qu'on lui enlevait un poids colossal des épaules. En plus de cela, Stoïck était aussi rassuré. Il savait qu'il remettait son fils à une personne digne de confiance. Il remercia Gueulfor en tapant sur son épaule.

- Merci, je te revaudrai ça.

.~.§.~.

On peut dire que Stoïck ne perdit pas de temps, dès le lendemain matin, avant même que le soleil soit levé, il envoya son fils à la forge. Harold traversa un village silencieux, la plupart des habitants dormaient encore à cette heure. Gueulfor était un des rares à devoir se lever aussi tôt, étant donné qu'il devait allumer le four de bonne heure afin qu'il puisse atteindre une bonne température pour transformer le bois en braises ardentes.

Harold se tenait devant la forge avec un air boudeur, il n'était pas pressé de pénétrer dans cet endroit sombre. Gueulfor n'avait pas encore eu le temps d'allumer le feu qui chassait habituellement l'humidité de la nuit. Seules les bougies éclairaient l'atelier. La seule autre source de lumière était la pâle lueur bleue du crépuscule.

Malgré le fait qu'Harold connaissait la forge, il regardait l'atelier différemment ce matin-là. Sa tête n'arrêtait pas de pivoter de gauche à droite comme s'il voyait l'endroit pour la première fois. En réalité, il essayait simplement de comprendre comment il était possible de travailler du matin au soir dans cette forge, sans craquer. Gueulfor qui avait vu Harold avec des yeux perdus lui fit signe de s'approcher.

- Alors, prêt, Harold ?, ironisa le forgeron en lui ébouriffant les cheveux.

- Ai-je le choix ?, ronchonna-t-il sur un ton fataliste.

- Non, on ne te laisse pas le choix, c'est vrai. Il faut dire que tu n'as pas laissé beaucoup de choix à ton père et Stoïck ne me l'a pas laissé non plus. Allez, sois rassuré : ça va bien se passer, je vais commencer par te montrer comment on aiguise une lame.

Après plusieurs semaines à travailler avec Harold, Gueulfor remarqua que son apprenti n'avait pas causé des cataclysmes à la forge. Bien sûr, Harold faisait quelques petites erreurs ou bêtises mais rien d'anormal. En fait, le garçon faisait principalement le travail qu'on lui demandait sans rechigner, mais sans non plus montrer le moindre plaisir. C'était justement ce qui préoccupait Gueulfor, ce manque d'intérêt que lui suscitait ce métier. Si Harold n'aimait pas le travail d'un forgeron il ne pourrait pas le garder comme apprenti. Cependant, quand le jour du travail du fer arriva, la curiosité dans les yeux d'Harold apparue et donna comme un parfum de chance.

.~.§.~.

Stoïck avait réussi à faire entrer son fils comme apprenti à la forge. Néanmoins, ce n'était pas parce que Harold travaillait avec Gueulfor qu'il en avait pour autant perdu son imagination.

Pour lutter contre les dragons Harold avait une idée qui lui trottait depuis un moment dans la tête. Cette grande idée concernait un endroit qu'il fréquentait souvent : la forge, et plus précisément sa cheminée. Le jeune Viking voyait tellement de dragons voler autour d'elle durant les raids, qu'il trouvait dommage de ne pas l'utiliser autrement qu'en simple conduit d'évacuation de fumée.

Harold avait imaginé un système de bouchon à placer au sommet de la cheminée qui devrait exploser lorsqu'un feu serait allumé. Ce qui, par conséquent, abattrait les dragons qui volaient autour de la forge. Naturellement, quand Harold passa à la pratique, ce ne fut pas une réussite.

- Harold !, s'écria Stoïck avec un soupçon de frayeur dans sa voix. Est-ce que tu te rends compte que tu as failli faire exploser la forge, ET TOI AVEC !?

Stoïck avait haussé le ton sur la fin, pour insister sur la gravité de l'acte de son fils. Harold, quand à lui, se contenta de hausser les épaules, mal à l'aise. Devant une telle réaction, Stoïck sentit le désarroi l'envahir. Mais est-ce qu'un jour je vais savoir m'y prendre avec lui? Une chose restait toutefois mystérieuse : comment Harold avait réussi à faire une chose pareil sur la cheminée de la forge ?

- Mais par tous les dieux !, vociféra Stoïck. Comment as-tu réussi à mettre cette chose sur la cheminée ? Qui t'a aidé ?

- Personne..., répondit son fils d'une voix tout juste audible.

Seulement le chef du village ne le croyait pas.

- Ha oui ! Alors comment as-tu fait, explique ?

Stoïck espérait qu'on ne le remarque pas mais il avait l'impression qu'il était sur le point d'exploser.

- Je suis monté sur le toit avec l'échelle..., commença timidement Harold en regardant partout sauf dans les yeux de son père.

- Hein ! Quoi ! Quelle échelle ?, interrompit brusquement Stoïck en recherchant l'objet en question.

- Il parle sûrement de cette échelle derrière la forge, expliqua Gueulfor.

De là où ils étaient, Stoïck ne pouvait voir que le bout de l'échelle dépassant du toit.

- J'ai demandé au couvreur de faire des réparations sur le toit, à la dernière pluie on a eu des fuites.

- D'accord pour l'échelle, rumina Stoïck en tapant du pied et en croisant les bras, juste avant de pointer la cheminée avec un doigt accusateur. Mais comment as-tu fait pour monter jusqu'en haut de la cheminée ?

- Un grappin.

- Quoi ?

Stoïck écarquilla les yeux, incrédule, et resta coi. Surpris par ce silence, Harold jeta un coup d'œil à son père qui était resté la bouche entrouverte, comme s'il n'arrivait plus à parler. Le petit garçon prit une profonde inspiration, il savait pertinemment que la suite allait encore moins plaire à son père.

- J'ai fabriqué un petit grappin il y a longtemps. Je l'ai utilisé pour l'enrouler autour de la tête de la cheminée.

- Et tu as réussi du premier coup ?, demanda Stoïck, abasourdi.

Sa voix était devenue calme et sa colère avait fait place à l'effroi devant les explications de son fils.

- Non...

Harold se pinça les lèves et baissa un peu plus la tête.

- Je l'ai lancé à plusieurs reprises, il a failli me retomber sur la tête plusieurs fois, mais à la quatrième fois il s'est finalement accroché...

Malgré la folie dont il avait fait preuve, il y avait une certaine fierté dans la voix du garçon. Harold savait qu'accrocher un grappin n'était pas chose aisée. Alors, le fait qu'il ait réussi - même si c'était un peu dû à la chance - était pour lui la preuve qu'il était un viking. Cependant, face au regard froid de son père qui ne l'avait pas quitter des yeux ou même battu des paupières, cette fierté qu'il avait ressentie un instant plus tôt s'envola.

- Et je me suis hissé jusqu'en haut et ensuite j'ai bricolé la cheminée..., finit-il péniblement son récit.

A la fin, sa voix s'était réduite à un faible murmure. Il avait mis ses mains dans le dos et s'amusait à creuser un trou avec son pied. S'il y avait eu un trou de souris dans les parages, Harold se serait engouffré à l'intérieur à toute vitesse.

- Tu aurais pu te briser le cou ou te fracasser le crâne, en es-tu conscient ?, s'exclama Stoïck presque désemparé.

Stoïck s'était accroupi et avait saisi les épaules de son fils pour s'assurer qu'il n'avait rien. Il pensait qu'il aurait mieux fait d'écouter Gueulfor. La forge recelait plus de dangers qu'il ne l'avait cru.

- Oui papa, dit son fils avec sa petite voix.

Non je necroispas, songea Stoïck en fermant les yeux.

- Et quand as-tu fait ça ?, demanda-t-il d'une voix posée.

- La nuit, quand tu dormais.

- Je ne t'ai pas entendu sortir de la maison, s'étonna l'homme sur un ton septique.

- J'ai fait attention de ne pas faire trop de bruit. Et puis, quand tu ronfles, c'est un peu le top départ pour partir sans que tu le remarques.

Stoïck leva les yeux au ciel, pensant qu'il aurait pu se passer de ce détail en public. Le chef du village se redressa et lança un regard acéré à la foule qui se tenait devant lui. Il tendit le bras vers la forge et s'exprima sur un ton furieux.

- Ne me dites pas que personne n'a vu cette chose sur la cheminée ?

Tout le monde se lançait des regards interrogateurs. Apparemment, personne n'avait remarqué le bricolage du fils du chef sur la cheminée.

- Euh... Papa, tu es le premier à n'avoir rien vu, intervint Harold.

Son père prit une tinte rouge écarlate.

- Rentre tout de suite à la maison !

La colère de Stoïck était revenue devant l'insolence de son fils.

-~.ooOoo.~-

Cette époque de combat entre dragons et vikings avait fait place à une ère de paix que tous espéreraient longue.

Stoïck était en train d'aiguiser sa hache quand Harold passa devant lui avec Krokmou et son attirail de vol.

- On part faire une petite balade, à tout à l'heure !

Son père fronça les sourcils.

- Attends, Harold !

- Quoi ?, demanda-t-il inquiet devant la porte.

Stoïck pencha la tête sur le côté et observa Harold d'un œil attentif.

- Tu n'es pas un peu bancal ?

- Je ne comprends pas.

- Je veux dire… Ta démarche, je la trouve bancale, tu n'as pas de problème avec ta jambe au moins ?

Pour vérifier les paroles de son père Harold fit quelques pas dans la pièce et ne constata rien d'anormal.

- Non, rien de dérangeant pourtant.

- Hum, murmura Stoïck en se caressant la barbe. Alors, tu as sûrement un peu grandi, ce qui expliquerait ton allure bancale.

Stoïck vit les yeux de son fils pétiller de joie. Grandir, avait été parfois une hantise pour Harold. Il avait toujours regardé la taille de son père avec envie, mais sa croissance lui semblait tellement lente qu'il pensait devoir rester un nain toute sa vie. Malgré son excitation, c'était sur un ton clame et sérieux qu'il répondît à son père.

- Possible, je vais voir avec Gueulfor pour régler ma jambe. Je sais bien que je vais devoir faire des réglages sur ma jambe régulièrement, sans compter qu'il faudra que je la change plusieurs fois. Mais on s'en occupe...

Le grognement d'un dragon impatient de rejoindre les nuages avec son cavalier se fit entendre au fond de la pièce.

- Allez-y ! Je ne vous retiens pas plus longtemps, bon vol à tous les deux.

- Merci !

Harold et Krokmou disparurent illico sans demander leur reste. En regardant son fils partir, Stoïck réalisa qu'Harold grandissait, ce qui voulait aussi dire que son garçon devenait petit à petit un homme. C'était une idée qui réjouissait le chef Viking même s'il aurait bien aimé garder son petit garçon un peu plus longtemps. Le temps où Harold le dérangeait la nuit pour des cauchemars semblait déjà bien loin.

Comme une de ces fois où Harold l'avait dérangé en pleine réflexion. A cette époque, son fils n'était qu'un enfant qui avait parfois besoin d'être rassuré.

-~.ooOoo.~-

Stoïck était assis devant la table en train de réfléchir à la gestion des denrées alimentaires quand il entendit des buis de pas venant de l'étage. L'homme se retourna et vit son fils descendre les marches entouré de sa couverture.

- Papa.

- Oui, fils ?

- J'ai fait un cauchemar..., frissonna Harold d'une voix angoissée.

- Je sais qu'un cauchemar n'a rien d'agréable, fils, je comprends, mais il faut aussi que tu apprennes à surmonter tes peurs. Maintenant, il est tard et on a tous besoin de dormir.

Stoïck se leva pour reconduire Harold dans sa chambre.

- J'ai rêvé que tu te faisais tuer par un gros dragon. Est-ce que ça va arriver ?

Stoïck s'arrêta et regarda Harold, embarrassé. Comme beaucoup de parents, Stoïck n'était pas pressé de raconter la cruauté du monde dans lequel ils vivaient. En outre, ça n'allait sûrement pas aider Harold au sujet de ses cauchemars. Cependant, cacher la vérité n'était pas la meilleure chose à faire.

- C'est une possibilité comme une autre, mais ne crains rien : ton papa est fort !, rugit-il en levant le poing. Il est largement de taille contre les créatures les plus féroces. Ne t'inquiète pas les dragons les plus forts renonceront à se frotter à moi, terrifiés par mon puissant marteau !, exagéra-t-il.

Harold assis sur les dernières marches d'escalier, avait écouté le discours de son père avec de grands yeux. L'inquiétude qui se lisait sur son visage avait finalement disparue devant cette mise en scène. Stoïck prit alors son fils dans ses bras pour le mettre au lit. Harold ne manqua pas de se blottir dans les gros bras de son papa qui étaient sources de chaleur et de sécurité.

- Ce cauchemar est terminé maintenant, dors à présent, dit Stoïck d'une voix cajoleuse.

Stoïck déposa Harold dans son lit et remonta les couvertures pour qu'il n'attrape pas froid.

- Mais demain, le cauchemar va revenir.

- Hum ! Tu fais souvent ce cauchemar Harold ?

- Oui...

- Et bien, je peux demander à Gothi qu'elle essaye de chasser ces cauchemars avec l'une de ses incantations.

- C'est possible ?, demanda le garçon plein d'espoir.

- Disons qu'elle peut faire en sorte que ces cauchemars reviennent moins souvent, mais le plus gros du travail pour chasser ces cauchemars viendra de toi. Maintenant, dors et, cette fois-ci, fais de beaux rêves.

- D'accord !

Aussitôt Harold s'emmitoufla dans les couvertures.

.~.§.~.

Après s'être assuré qu'Harold dormait paisiblement, Stoïck retourna dans la pièce centrale et contempla les flammes avec des yeux songeurs. Il comprenait très bien les cauchemars de son fils, étant donné que lui non plus n'échappait pas à ce type de tourments. Il aurait bien aimé s'en débarrasser, mais comme tout le monde il vivait avec.

Ses rêves les plus récurrents concernaient souvent son fils et les dragons, qui en règle générale ne faisaient jamais bon ménage quand ils étaient réunis. Dans ses pires rêves, Stoïck voyait toutes les espèces de dragons connus et tous les dangers ou les situations les plus horribles pour Harold.

Seulement même les cauchemars les plus affreux de Stoïck, n'avaient pas réussi à prévoir ce qu'Harold allait affronter comme créature. En effet, ce n'était pas le père qui avait failli se faire tuer par un gros dragon, mais le fils.


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Chapitre n°4 : Le ciel et les nuages
Petite balade parmi les nuages avec Krokmou et Harold.

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4Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Sam 31 Mai 2014 - 22:18

Zaphir

Zaphir
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Chapitre 4: Le ciel et les nuages

Petite balade parmi les nuages avec Krokmou et Harold.

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Chaque jour, Harold et Krokmou quittaient le monde des Vikings pour rejoindre leur univers.

Le ciel était un monde en perpétuel renouvellement. Mais ce qui fascinait le plus le jeune viking était la splendeur des nuages et la richesse des couleurs du crépuscule. De l'île, les couchers de soleil étaient magnifiques à voir. En particulier quand le disque solaire, sur le point de disparaître à l'horizon, illuminait le ciel d'une teinte rouge-orange qui se reflétait sur l'océan, rendant la distinction entre le ciel et la mer difficile.

Regarder le soleil se coucher avait quelque chose de reposant mais aussi de vivifiant comme si l'astre du jour transmettait sa force en offrant des spectacles sublimes et des atmosphères envoûtantes. Harold et Krokmou le comprenaient très bien : ils avaient l'impression que la beauté du ciel était capable de leur donner assez d'énergie pour voler jusqu'au bout du monde.

Cependant, voir le crépuscule à dos de dragon était quelque chose d'inimaginable pour le jeune garçon tant qu'il ne l'avait pas vu de ses propres yeux. Vu du ciel, les couchers de soleil n'avaient rien à voir avec ceux visibles depuis le sol. En un seul instant, le mouvement de vol de Krokmou lui donnait l'impression de voir plusieurs crépuscules, à chaque battement d'ailes, à chaque fois qu'il surgissait d'un nuage ou qu'il tournait la tête, émerveillement était le maître mot devant ce paysage en perpétuelle mutation. Les cumulus prenaient des formes fascinantes qui ne cessaient de changer pour le plus grand plaisir de l'imagination.

Dans le ciel, le monde était complètement différent, le paysage s'étendait à l'infini, il y avait ni frontière, ni d'obstacle. Survoler toute cette infinité sans limite donnait une sensation de force puisque rien ne semblait pouvoir arrêter la course d'un dragon. Pourtant, Harold se sentait également tout petit, car face à la grandeur du monde il savait qu'il ne représentait pas grand-chose.

Pour Krokmou et son cavalier, les premiers essais en vol furent d'abord centrés sur la direction et l'altitude. Rien que cela causa plusieurs sueurs froides à nos deux aventuriers. Or, au fil du temps, le jeune garçon comprit instinctivement les règles du ciel. Il pouvait par exemple deviner les courants aériens rien qu'à la forme des nuages, et aussi adapter sa direction quand les courants contraires étaient trop forts. Harold savait que son dragon avait un faible pour les courants chauds qui naissaient souvent près des falaises, quand le soleil réchauffait la roche. Ces vents étaient formidables car ils gonflaient les ailes du reptile et les portaient sans effort très haut dans l'atmosphère. Le jeune viking savait que voler nécessitait toute une technique qu'il était important de connaître sur le bout des doigts, s'il voulait échapper à l'accident et profiter pleinement de la balade. Il fallait dire qu'Harold avait un bon professeur, Krokmou savait plus que jamais se faire comprendre en vol.

L'un de leur passe-temps favori était de voler entre les rochers et les falaises de l'île qui semblaient jouer avec la gravité par leurs formes bancales et insolites. Ils adoraient également frôler la cime des sapins pour pouvoir toucher leurs ramure. Mais ce qu'ils aimaient le plus, c'était réaliser de magnifiques chutes libres à travers les nuages, ainsi que d'autres choses que Stoïck, s'il l'apprenait, n'apprécierait pas forcément, mais ils se gardaient bien de lui dire.

.~.§.~.

Aujourd'hui, Krokmou et son cavalier volaient du côté est de l'île qui était propice aux courants chauds. Mais ce jour-là, les vents étaient changeants et incertains, signe probable que le mauvais temps allait s'abattre ou qu'une tempête allait éclater.

À cause de ce temps capricieux, l'adolescent et son dragon étaient sans cesse bousculés de gauche à droite par un vent qui semblait se moquer de leur tentative à voler droit. Harold, secoué dans tous les sens par des rafales de vent, devait s'accrocher fermement aux poignées pour rester en selle. Immédiatement, le garçon eut le réflexe de ne pas s'approcher trop près des rochers ou de la montagne, par peur qu'une bourrasque de vent ne les rabatte brutalement sur la roche. Un peu comme un navire pris dans une tempête qui devait prudemment rester loin des côtes, pour ne pas s'écraser sur les récifs.

- Sale temps mon pote, dit Harold dans les oreilles du reptile, mais raison de plus pour en profiter, n'est-ce pas ?

Le dragon secoua la tête pour approuver l'idée de son cavalier. Dès qu'ils avaient l'occasion de s'échapper de la terre ferme, il était hors de question pour ces deux-là de perdre une seule seconde de vol et cela quel que soit le temps.

Krokmou et Harold aperçurent un groupe d'oiseau en train de persécuter un ban de poisson. En voyant toute cette agitation le dragon prit l'initiative de se joindre à la fête. Il plongea à toute vitesse sur le groupe d'oiseaux avec une seule envie, celle de jouer. Dans ces moments-là, son cavalier ne pouvait faire qu'une seule chose : se plaquer le plus possible sur la selle et accepter la prise de vitesse du dragon. La volée d'oiseaux, effrayée par le bruit de l'arrivée du furie nocturne, se dispersa dans tous les sens pour laisser passer le dragon qui rasa l'eau à une vitesse folle. Krokmou, pas mécontent d'avoir semé le chaos chez les oiseaux, reprit très vite de l'altitude en laissant derrière lui les cris de mécontentements des volatiles dérangés pendant leur partie de pêche.

- Content de toi, j'imagine ?

Le dragon tira la langue, signe qu'il était fier de sa petite blague. Harold sourit devant ce côté joueur qu'avait parfois le furie nocturne.

Le tour de l'île se poursuivit tranquillement, mais petit à petit, le temps changea. Le ciel dégagé dans lequel Harold et Krokmou jouaient avec les mouettes, se couvrit de nuages poussés par le vent qui agitait déjà leur balade. En peu de temps, ils se retrouvèrent presque encerclés par des nuages cotonneux et épais. Dans ce monde de gris et blanc, le dragon zigzaguait entre les cumulus toujours plus nombreux qui réduisaient la visibilité pour voler. Les nuages, d'un blanc éclatant, contrastaient avec de gros cumulus gris foncé presque menaçants. La mer faisait écho à ce paysage nuageux en revêtant la même couleur terne que le ciel. Elle se recouvrait également d'un brouillard laiteux cachant l'eau et les rochers.

Mais entre deux bourrasques de vent et surtout avant que le temps ne se dégrade de trop, le garçon était résolu à s'amuser autant que possible avec son ami. C'était comme un jeu entre lui et le vent, mais il était inutile de pousser le jeu trop loin car Harold savait qui serait le gagnant, le vent. On avait le droit de le défier, mais jamais de gagner. Un peu comme la mer qui l'emportait toujours sur les marins et les navires malgré leurs efforts pour la vaincre. Parfois les conversations des marins semblaient familières au jeune viking, notamment quand ils évoquaient les vents et les courants ainsi que la puissance de la mer quand elle se réveillait. Les discussions qu'il entretenait avec son père sur la navigation, lui apparaissaient sous un jour nouveau. Avant le monde de la navigation ne le passionnait pas, mais ce n'était plus le cas et le garçon écoutait désormais attentivement tout ce qui y touchait. Le ciel et la mer étaient deux mondes différents, mais ils avaient aussi leurs points communs.

Harold avait parfois l'impression que voler était comme une drogue pour lui. Il se demandait d'ailleurs comment il avait fait pour vivre quand il ne volait pas avec le furie nocturne. En effet, l'adolescent avait constaté que s'il n'avait pas eu son quota d'heures avec Krokmou, à faire les fous dans les cieux, il ne se sentait pas en grande forme. Il faut dire que maintenant Harold savait ce que ça faisait d'être aussi libre qu'un oiseau et cela avait changé beaucoup de choses dans sa vie. Avec le temps, le garçon se demandait s'il n'était tout simplement pas devenu dépendant de sa liberté aérienne.

.~.§.~.

Harold et Krokmou estimèrent qu'il était temps de rentrer au bercail. Ils longèrent l'île ennuagée en effectuant un virage gracieux, puis ils entamèrent leur décente pour rejoindre le village. Sur leur chemin se dressa un gros nuage gris argenté impossible à éviter. Ils n'eurent pas le choix, s'ils voulaient continuer leur route ils devaient plonger dans ce brouillard. Une fois à l'intérieur le nuage leur apparut comme jamais prendre fin. Pendant cette traversée aveugle, durant laquelle Harold voyait à peine la tête de Krokmou, le garçon reçut de plein fouet d'innombrables gouttes d'eau glaciales. Heureusement la traversée ne dura pas longtemps et le jeune viking échappa de peu à la douche froide. Une fois sorti du nuage, Harold essuya l'eau de son visage et put enfin voir le village ainsi que ses magnifiques maisons, qui, d'en haut, paraissaient minuscules.

Nos deux maîtres du ciel réalisèrent un cercle autour de la haute place du village pour voir si elle était suffisamment dégagée et dans le cas contraire pour dire à tout le monde, faites place ! Ils finirent par trouver un endroit dégagé et atterrirent en douceur. Passer du ciel à la terre faisait toujours un drôle d'effet au garçon, comme si l'excitation du vol raisonnait encore en lui. Une fois à terre, Krokmou rabattit ses ailes et attendit que son cavalier descende de son dos. Malgré le fait qu'ils étaient tous les deux sur la terre ferme, Harold, qui était toujours sur sa selle, avait comme souvent cette sensation étrange d'être bercé par les ailes de son ami comme s'ils volaient encore. Mais la balade était finie et il était temps de retrouver le plancher des vaches. Le garçon mit pied-à-terre et fut comme d'habitude déstabilisé par l'inertie du sol les premières secondes.

Harold commença à enlever l'équipement de vol du dos du Krokmou qui condamnait le reptile à rester au sol sans lui. Il s'attela à défaire les sangles mais il s'aperçut vite qu'elles lui donnaient du fil à retordre. En effet, ses doigts étaient ankylosés par le froid et par la pression qu'il avait exercée pour tenir les poignées. En plus de ses mains glacées, son corps tremblait de partout et ses dents claquaient tellement forts qu'il n'entendait plus que leur incessant claquement. Il ne savait pas si c'était la fatigue ou le froid qui arrivait avec la nuit, mais Harold comprit qu'il était frigorifié. Ce froid l'avait pris par surprise arrivé à terre, car dans le ciel il n'avait absolument rien remarqué.

Une fois qu'il eut fini de ranger le matériel dans la forge, Il saisit son gilet de fourrure et s'empressa de le mettre sur ses épaules pour arrêter le froid de l'assaillir. Il ne rêvait que d'une chose : un bon feu pour se réchauffer et un bon bol de ragoût bien chaud dans ses mains. Mais juste avant de sortir de la forge le garçon s'arrêta et constata qu'il avait quelque chose d'encombrant dans l'une de ses poches. Il tâtonna et la forme familière d'une toupie s'en dégagea. Mais oui ! C'estmatoupieque j'ai misedans ma poche ce matin. J'ai complètement oublié de la ranger. Au moins, elle n'était pas perdue et en plus elle était bien au chaud, la chanceuse, pensa-t-il.

Harold sortit l'objet de sa poche et regarda attentivement les motifs qui décoraient la toupie. Il se demanda comment l'artisan avait réussi à créer des décorations aussi belles et si petites sur cet objet. Il n'avait jamais véritablement prêté attention enfant, mais désormais il était lui aussi un artisan - en pleine phase d'apprentissage comme le lui répétait toujours Gueulfor - mais ça ne l'empêchait pas de reconnaître un bon travail quand il en voyait un. D'ailleurs, il se promit de s'en inspirer un jour sur l'un de ses travaux, peut-être même pour plusieurs.

A force de regarder la toupie, il fut pris d'une envie irrésistible de la faire tourner. Il s'avança devant la fenêtre de la forge, un lieu où il avait déjà fait tourner la toupie de nombreuses fois.

- Combien de fois j'ai pu la faire tourner ici cette toupie, se murmura-t-il à lui-même.

Dès lors que la toupie se mit à tourner, Krokmou eut l'impression que l'esprit d'Harold était en quelque sorte parti loin d'ici.

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Chapitre n°5 : L'apprenti et Rolane
Gueulfor a un jeune apprenti forgeron, un peu tête en l'air.

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5Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Dim 1 Juin 2014 - 11:15

Deadlynadder

Deadlynadder
J'adore ta fanfic zaphir !
J'aime bien ta manière d'écrire, tu explique bien sans y mettre trop de détails.

6Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Jeu 5 Juin 2014 - 23:27

Zaphir

Zaphir
Merci beaucoup Deadly ça fait énormément plaisir.
Je suis trop contente que cela te plaise.  sunny

http://actu-dragons-dreamworks.over-blog.com/

7Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Jeu 5 Juin 2014 - 23:32

Zaphir

Zaphir
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Chapitre 5: Rolane et l'apprenti

Gueulfor a un jeune apprenti forgeron, un peu tête en l'air.

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C'était une fin de journée de printemps banale dans le grand nord.

Le ciel était recouvert de nuages gris presque noirs qui menaçaient une nouvelle fois de déverser des trombes d'eau sur le petit village déjà trempé et embourbé dans la boue. Le bon côté de ce temps de chien, c'était que les dragons restaient tranquillement chez eux et n'attaquaient pas les vikings pour voler de la nourriture ou brûler leurs maisons.

Un petit garçon appuyé sur le bord de la fenêtre de la forge laissait vagabonder ses pensées. Harold s'accordait une petite pause bien méritée - ainsi qu'à ses bras. Il s'était tellement acharné à frapper sur le fer rouge que ses muscles hurlaient de douleur. Il était certain, les courbatures seraient au rendez-vous le lendemain matin et le jeune garçon savait qu'il ne pourrait pas y échapper. Ce type de douleur faisait désormais partie de son quotidien.

Petit à petit, Harold prenait ses marques et ses repères à la forge. Il s'était finalement résolu à y avoir sa place, surtout que Gueulfor avait annoncé à son père qu'il le prenait définitivement comme apprenti.

Lorsque cette nouvelle était parvenue à Stoïck, ça avait été une véritable fête à la maison du chef. Voir son père aussi heureux réjouissait Harold, mais le garçon savait qu'il lui restait à faire le plus dur ; son apprentissage.

Cette journée le démontrait bien : avant de prendre une pause, son maître lui confia une tâche loin d'être facile pour lui. Le travail du fer était une tâche éprouvante, surtout pour un enfant. Taper sur le métal sans relâche demandait clairement des muscles solides. Or, Harold n'en possédait pas, ou du moins pas encore.

Pourtant, lorsque Gueulfor déposa sur l'enclume une épée toute tordue et demanda à son apprenti d'y remédier, Harold donna tout ce qu'il avait dans les bras pour donner la forme souhaitée au fer. Il s'arrêta finalement lorsque ses muscles, pris dans une douleur trop intense, refusèrent de soulever le marteau.

.~.§.~.

Gueulfor se pencha sur le travail de son apprenti et se tira les moustaches de satisfaction. Certes, l'épée n'était pas terminée et le fer avait besoin d'être retravaillé, mais c'était déjà de l'excellent travail. De par son expérience, le maître forgeron savait qui fallait posséder une certaine endurance pour réussir à donner ce résultat. Qui a dit que mon apprenti n'était pas fort, pensa-t-il avec un petit sourire en coin.

- C'est du bon travail Harold, s'adressa-t-il avec fierté au garçon qui regardait toujours par la fenêtre. Maintenant, range ces haches et ces épées dans la pièce du fond, j'ai besoin de place demain pour préparer la commande de... Harold ? Est-ce que tu m'écoutes ? Harold ?

Mais rien, aucune réaction de la part de son apprenti ne lui parvint. A croire que le garçon était sourd. Gueulfor souffla, l'écoute et la concentration de ce gamin de neuf ans étaient parfois déplorables. Rien d'étonnant à ce que Stoïck se sente dépassé parfois, se dit le forgeron.

- Harold !, reprit-il sur un ton agacé. Si tu ne me réponds pas tout de suite, tu vas aller chercher du bois sec, car la dernière fois tu as oublié de le rentrer. Résultat, il est...

Gueulfor ne prit pas la peine de terminer sa phrase, sachant éperdument que personne ne l'entendrait et surtout pas le principal intéressé. C'était comme si Harold avait les oreilles fermées : il ne prêtait aucune attention à ce que disait le forgeron ou à ce qui se passait dans l'atelier.

Le garçon préférait regarder tranquillement la place du village et l'agitation qui y régnait. Parmi la foule, il aperçut son père. Delà, rien d'anormal à l'exception des personnes avec qui le chef discutait. C'était visiblement des étrangers et d'après leurs vêtements, ils venaient de loin. Harold plissa les yeux pour mieux les voir et essaya de déterminer d'où ils venaient. Mais ils étaient trop loin pour reconnaître quoi que ce soit et la brume qui faisait son apparition ne l'aidait pas.

Aucun étranger n'arrivait à passer inaperçu sur l'île de Berk car tout le monde se connaissait. Harold était bien tenté d'en apprendre davantage sur ces personnes mais il fut rappelé à l'ordre par le hurlement du maître des lieux.

- Harold ! cria Gueulfor.

Harold décolla du sol, surpris. L'homme avait crié tellement fort que sa voix résonnait encore dans sa tête.

- Oui, Gueulfor ?, demanda-t-il timidement.

- Est-ce que tu pourrais me répondre quand je t'appelle ?, brailla-t-il sur un ton de reproche.

- Oui, bien sûr, mais il faut d'abord que je t'entende.

- Et bien tâche de te nettoyer les oreilles demain, car je ne compte pas t'appeler quinze fois pour que tu me répondes.

- D'accord. Désolé, Gueulfor.

- Et bien maintenant que tes tympans sont de nouveaux actifs, range ces haches qui traînent dans la pièce du fond et commence donc par ces deux-là !

Gueulfor lâcha deux grosses haches dans les bras d'Harold qui précipitèrent le garçon droit vers le sol, emporté par le poids des armes.

- Ah oui ! Attention, elles sont lourdes, précisa-t-il d'un ton innocent.

- Ah bon !, lança ironiquement Harold, le nez dans la poussière. Je n'avais pas remarqué, mais merci de m'avoir prévenu, Gueulfor, c'est gentil. J'espère que la prochaine fois, je tomberais avec plus d'élégance !

- Quand tu auras fini avec le rangement, tu en profiteras pour aller chercher du bois sec car, mon jeune apprenti, demain, on a du pain sur la blanche. Il faut savoir être prévoyant si on manque de bois au moment qu'on bat le fer, vois-tu...

Harold roula les yeux de lassitude. Il avait hâte que cette journée se termine tellement il se sentait fatigué. Il n'écouta pas les leçons d'organisation de Gueulfor et reporta très vite son attention ailleurs, mais cela n'échappa pas au forgeron.

- Harold ! Si tu ne le fais pas tout de suite, râla-t-il, ce soir tu vas astiquer le plancher ainsi que...

Comprenant que d'autres tâches risqueraient de lui tomber dessus, le jeune viking reporta immédiatement son attention sur Gueulfor.

- D'accord, d'accord, j'ai compris ! Je pars chercher du bois…

Et il sortit précipitamment de la forge au pas de course.

- Non, non ! Ce sont les haches que tu dois d'abord ranger, Harold !

Mais le garçon était déjà parti trop loin pour pouvoir l'entendre.

.~.§.~.

Quelques jours plus tard, Harold choisit comme terrain de jeux les marches d'escalier qui menaient à la grande salle. Il n'avait pas choisi ce lieu par hasard : les marches, usées par les siècles, étaient devenues lisses et certaines malmenées par le temps s'étaient retrouvées penchées ou cassées.

C'était justement ce que recherchait Harold. Il s'assit sur l'avant-dernière marche en veillant à ne pas gêner le passage et sortit de sa poche l'un de ses jouets favoris : sa toupie. Au début, il fit tourner l'objet sur une marche plate. Puis, en jouant, lui vint l'idée de la faire tourner sur une marche bancale, en espérant qu'elle descende la pente en tournant, mais ce fut sans succès. En effet, le garçon trouvait monotone que sa toupie fasse toujours du surplace et rêvait de la voir se déplacer, même sur une courte distance.

Tout en haut des escaliers, un couple et leur enfant sortirent de la grande salle. Ils discutèrent sur le palier de la porte avec un habitant du village. Ces personnes, arrivées depuis quelques jours au village, avaient bientôt fini l'installation de leur nouveau foyer et commençaient maintenant à sympathiser avec les personnes de l'île. La discussion tournait autour de petits tracas au sujet de leur voisinage. Nordin, leur voisin de droite, avait la mauvaise habitude de chanter à des heures impossibles et ses talents de chanteur étaient réputés pour faire rougir les oreilles.

Ces nuisances embarrassaient visiblement le couple, mais pas leur enfant. Rolane était davantage préoccupé sur le nombre d'enfants de son âge dans le village que par Nordin, qui le faisait plus rire qu'autre chose. Le jeune garçon avait bien des amis, mais ils étaient tous restés dans son autre village, par-delà de l'océan. Il savait éperdument qu'il ne les verrait pas ou très peu et qu'il était bien obligé de recommencer du début en amitié.

Rolane avait déjà entamé des repérages, mais sans résultat. On l'avait même présenté à certaines personnes, mais aucune n'était susceptible de se lier d'amitié avec lui. En effet, soit la personne était trop petite soit elle était trop grande. Il y avait bien un groupe d'enfants qui était proche de son âge, mais ils semblaient brutaux.

Mais peut-être que les dieux avaient fini par entendre ses prières. Il demanda à ses parents s'il pouvait faire un tour au village avant de rentrer et ses parents lui autorisèrent. Rolane ne comptait pas aller loin : il avait vu un enfant au pied des escaliers. Un enfant qu'il n'avait jamais croisé avant. Il s'empressa de partir à sa rencontre, avec une approche discrète pour prendre le temps de l'observer, car de loin et de dos difficile de se faire une première impression.

La joie était au rendez-vous chez Rolane, depuis qu'il était arrivé au village, il se sentait enfin prêt à parler avec une personne de son âge.

- Bonjour !, dit-il timidement derrière le dos du garçon.

Harold fut surpris. Il se retourna et découvrit un garçon aux yeux bleus et aux cheveux noirs, qu'il n'avait jamais vu avant. Il était penché sur son épaule, lui donnant l'impression d'expier ses gestes, mais le garçon ne faisait que regarder. Concentré sur son jeu, il n'avait pas entendu l'enfant s'approcher derrière lui. Rolane, qui avait observé sa façon étrange de jouer, l'interrogea sur ce qu'il faisait.

- Euh... Pourquoi tu tournes ta toupie de cette façon-là ?

- Je voudrais que la toupie se déplace quand elle tourne, et pour cela je la fais tourner sur un terrain penché, afin qu'elle se déplace sur la descente, expliqua Harold.

- Tu crois que c'est possible ?, demanda Rolane d'un air sceptique.

- Je ne sais pas, je fais des tests pour savoir.

Le nouvel arrivant avait du mal à comprendre en quoi consistait le jeu et particulièrement son intérêt. D'autre part, il était clairement impossible que la toupie puisse réussir à faire ça. Mais Rolane n'était pas habitué, contrairement au reste du village, aux idées étranges du fils du chef. Puis, à la façon dont le garçon aux taches de rousseur le regardait, Rolane comprit qu'à la moindre critique moqueuse, une réplique méchante lui tomberait dessus et c'était la dernière chose qu'il souhaitait. Alors, il se prêta simplement au jeu et essaya d'apporter son aide et une réponse au problème.

- C'est peut-être que ta toupie n'est pas adaptée, indiqua Rolane.

- Oh ! Et quel genre de toupie pourrait faire ça ? Tu en as une, toi ?, lança Harold.

- J'ai une toupie, mais j'ignore si elle est capable de faire ça. Attends, je vais la chercher.

Rolane partit en courant en direction de sa maison. Il se dépêcha de revenir le plus vite possible par peur de trouver l'endroit vide. En le regardant partir, Harold se demanda s'il n'avait pas un rapport avec les étrangers. Il se souvint qu'il avait essayé d'en parler avec son père. Or la fatigue était tellement écrasante ce soir-là qu'il n'engagea pas la conversation.

Quand le garçon réapparut, le fils du chef prit le temps de le regarder plus attentivement. C'était un garçon de son âge un peu plus grand que lui, il portait une tunique de couleur crème, avec un gilet de fourrure en poile de mouton. Il s'installa au côté d'Harold qui commençait à avoir mal aux fesses à force de rester assis sur les marches froides de l'escalier. Mais il s'en moquait, trop heureux de pouvoir jouer avec quelqu'un.

- Voilà, j'ai ma toupie. Voyons voir si elle capable de faire ce que tu dis.

Après plusieurs tentatives infructueuses, les garçons se rendirent à l'évidence que cela ne fonctionnait pas.

- Peut-être que les toupies sont autant faites pour se déplacer, que nous à marcher sur les mains, suggéra Rolane.

- Je suis d'accord… J'aurais pensé qu'en la faisant tourner plus fort ça aurait été possible, mais non…, se résolut Harold, un peu déçu.

- Au fait, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Rolane.

- Moi, c'est Harold. Est-ce que tu fais partie des étrangers qu'ils sont arrivés au village ?

- Oui, ma famille a décidé de s'installer à Berk pour les eaux poissonneuses, car mon père est pécheur et là d'où je viens, les poissons se font de plus en plus rares. Harold ? Attends, ce nom me dit quelque chose. Je crois que c'est le nom du fils du chef... Euh non, ce n'est pas ça, se reprit-il confus.

C'était pourtant bien ce qu'il avait entendu dans une conversation. Il avait forcément mal compris quelque chose, car Harold ne ressemblait pas du tout à l'image qu'il se faisait d'un fils d'un chef. Mais son camarade de jeux hocha la tête, les lèvres pincées, pour confirmer ses informations. Il ne le montrait pas, mais il redoutait ce que le garçon avait pu apprendre ou entendre sur lui. Mais Rolane avait surtout du mal à croire que la première personne avec qui il sympathisait, habitait dans la maison du chef juste derrière lui.

- Whoua !, s'exclama-t-il avec des yeux ébahis, tu es donc le fils de Stoïck la Brute. Ça doit être génial ! Mais dans ma tête je t'imaginais plus grand. J'ai entendu des gens parler de toi, je crois que c'était au sujet d'une cheminée, mais j'avoue que je n'ai pas très bien compris l'histoire.

- Ah oui je vois, ne t'acharne pas trop à comprendre, c'est rien d'important.

- C'est quand même dingue que je ne t'ai jamais vu avant. Pourtant, entre les visites et le déménagement de ma maison, j'ai arpenté un nombre incalculable de fois les rues et les passerelles de ce village.

- C'est peut-être que la plupart du temps je suis à la forge ou à la maison. Dans le cas contraire, je dois être sûrement caché par la carrure de mon père, conclut Harold avec humour.

- Ca expliquerait tout, approuva Rolane avec un sourire.

- Juste pour savoir : est-ce que tu viens de la région des plaines vertes ?

- Oui, c'est exact. Comment tu l'as deviné ?

- Aux cornes sur ton casque. Ce sont des cornes d'animaux rependus dans cette région. Par chez moi, les gens portent des cornes de dragons, en général.

- J'ai remarqué, ça m'a impressionné la première fois que je suis arrivé ici. Maintenant, je trouve que porter des cornes d'animaux, c'est nul.

- Ne dis surtout pas ça, tout le monde ici ne porte pas uniquement des cornes de dragon. Regarde mon père, son casque est fait avec des cornes de yak, il n'en reste pas moins impressionnant. En fait, ici, les gens portent des cornes de dragon parce que ces créatures sont plus nombreuses que les animaux.



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Chapitre n° 6 : Inquiétudes.
Gueulfor tachera de rassurer le fils de son meilleur ami, sur les changements qui s'opèrent avec les nouveaux habitants du village, les dragons.

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8Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Mer 11 Juin 2014 - 23:26

Zaphir

Zaphir
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Chapitre 6 : Inquiétudes


Gueulfor tachera de rassurer le fils de son meilleur ami sur les changements qui s'opèrent avec les nouveaux habitants du village, les dragons.



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Harold passait régulièrement outre les recommandations de Gueulfor, ce qui exaspérait ce dernier. Mais le garçon brava une fois de trop les consignes de l'homme qui devint tout rouge, envoyant son apprenti se promener seul au village, alors qu'il devait impérativement se reposer. Il agrippa solidement le col de la tunique du garçon et le ramena de force à la maison. Devant la porte, il lui ordonna de rejoindre son lit sur-le-champ et de ne plus en bouger. Cependant, l'adolescent n'avait aucune envie de suivre les prescriptions de l'ami de son père, qu'il jugeait complètement absurdes. Mais Gueulfor ne partageait pas cet avis : devant Harold, il tapotait son pied valide sur le sol, montrant ainsi son mécontentement.

- Quand on te dit de te ménager et de te reposer, comme d'habitude t'en fais qu'à ta tête !, réprimanda le viking.

- Oui, j'avoue, mais j'ai aussi beaucoup de choses à faire et...

- C'est non !, cria-t-il à son apprenti qui se ratatina entre ses épaules.

Gueulfor ne comptait pas écouter toutes les bonnes raisons d'Harold pour sortir. Il craignait, en écoutant le garçon, de finir par céder à ses demandes alors que, pour son bien, il savait qu'il devait se montrer ferme.

- Tu sais, reprit-il avec douceur, je ne remercierai jamais assez les dieux de t'avoir épargné, de ne pas t'avoir envoyé au Valhalla parmi nos valeureux guerriers et de t'avoir donné la chance de faire toutes ces choses dont tu me parles. Mais il faut également que tu comprennes que tu viens juste de te réveiller de ton long sommeil. Tu n'imagines pas à quel point ton état nous a inquiétés ; l'angoisse et la peur ont été notre quotidien pendant des jours. Alors s'il te plaît, ne nous fais pas revivre ça, à moi et à ton père. Compris ?

- J'ai compris, mais il faut vraiment que je...

- J'ai dit non !, s'étrangla-t-il.

Harold sut que c'était inutile d'insister, sauf s'il voulait attiser la colère de son maître. Malgré tout, il continua la conversation en prenant soin d'éviter le sujet sensible.

- Mais la guérisseuse a dit que je devais faire des exercices, indiqua l'adolescent sur un ton innocent.

Gueulfor souffla : il avait compris la petite manœuvre de son apprenti.

- Je ne dis pas le contraire, ronchonna-t-il dans ses moustaches. La guérisseuse a parfaitement raison, mais le problème, c'est toi : tu en fais trop. En tout juste quelques jours, il faut déjà te rappeler à l'ordre. Vraiment, je ne comprends pas ton acharnement.

- Parce que tu crois que c'est gagné ?, déclara Harold.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- De la paix ! Tu crois vraiment que les vikings et les dragons vont s'entendre en un claquement de doigts ? Ça va faire quelque temps que je regarde dehors alors n'essaye pas de me dire que tout va bien, ce n'est pas le cas. D'accord, ils ont arrêté de s'entretuer et c'est déjà beaucoup leur demander, mais j'ai peur que ça ne suffise pas. Il y a eu trop de haine et de douleur pendant des siècles. Ça ne sera pas effacé ou oublié facilement. Je sais de quoi je parle, Gueulfor, j'ai vu cette haine profonde dans les yeux de mon père...

Le forgeron se rendit compte qu'il avait mal jugé les intentions du garçon. Il pensait qu'Harold voulait simplement s'amuser avec les dragons en toute liberté. Mais c'était en réalité pour des raisons beaucoup plus sérieuses que le jeune viking insistait pour sortir.

- Je... je ne t'avais pas compris, annonça Gueulfor d'une voix gênée.

L'homme s'assit sur le lit au côté du garçon en lui tapotant l'épaule affectueusement.

- Au sujet de la haine que tu as vue dans les yeux de ton père, je peux te rassurer sur ce point. Elle s'est volatilisée lorsqu'il t'a vu t'envoler sur le dos de ton dragon. Puis cette haine a fait place à une fierté envers toi, fierté qui n'a jamais cessé de grandir depuis cet instant.

C'était difficile pour Harold de dissimuler l'émotion que suscitaient les paroles de Gueulfor, ses grands yeux verts brillaient littéralement.

- Je ne savais pas, déclara-t-il d'une voix troublée.

- Donc tu n'as pas à t'en faire. Détends-toi un peu, mon garçon.

- Mais concernant les autres personnes, tu crois que ça sera aussi simple ?, demanda-t-il, toujours pas convaincu.

- Comment ça ?

- Disons que je suis inquiet, bafouilla-t-il

- Inquiet ?, s'exclama le forgeron. A propos de quoi, exactement ?

- Eh bien, de l'entente entre les vikings et les dragons. Car si le cercle de la haine reprend… On devient quoi, moi et Krokmou ?

De pire en pire, se dit le forgeron. Il se demandait s'il n'avait pas un peu forcé sur la bière, pour ne pas arriver à comprendre plus vite ce qui angoissait véritablement son apprenti. Harold soulevait certaines vérités. Il n'était pas sorti beaucoup, mais suffisamment pour constater qu'il y avait de graves problèmes entre les vikings et les dragons. Il avait compris que le vent pouvait tourner et, si cela se produisait, Krokmou et lui seraient les premiers affectés.

- En effet, rien n'est simple, avoua Gueulfor, même maintenant que la guerre soit terminée il y aura toujours un risque que la paix vole en éclats. Mais, pour le moment, les choses sont en bonne voie. Ne te tracasse pas autant.

Il blottit Harold contre son épaule pour le rassurer, mais le garçon semblait toujours aussi tendu.

- Puis il faut que tu saches que Stoïck a décrété quelque chose de radical et d'indiscutable. Pour ton père, soit on accepte les dragons, soit on quitte les lieux sur-le-champ. Et crois-moi, ton père est très doué pour appliquer l'autorité parmi les membres du village. Donc les personnes qui sont ici tolèrent ou acceptent les dragons.

- Et tu crois que ça suffira ?, demanda le garçon d'un ton septique, sachant bien qu'il faudrait davantage qu'un haussement de ton de son père pour éviter les problèmes.

- Pour l'heure, tout ce que je vois c'est que ça marche. Mais il n'y a pas que la décision de ton père qui nous aide, les dragons eux-mêmes ont changé. Ils n'ont plus le même comportement destructeur et agressif qu'avant. Je sais que je parle pour moi, mais je n'ai pas l'impression d'avoir devant moi les mêmes créatures que j'ai combattues toute ma vie.

- Tu veux dire que, pour l'instant, aucun dragon ne t'a choisi comme petit déjeuner ?, blagua Harold avec un sourire taquin.

Gueulfor éclata de rire.

- Il faut croire que le poisson a meilleur goût que moi, gloussa l'homme dans ses moustaches. De là à te dire qu'il n'y a pas de problème, ça serait te mentir. Le vol de nourriture reste notre principal souci, mais rassure-toi : comparé à avant, ce n'est pas grand-chose. Ils causent également des dégâts matériels, souvent par maladresse, mais on n'a plus le droit aux incendies que l'on devait tout le temps éteindre. Mais Harold, il faut que tu fasses un peu confiance aux gens. Les vikings savent qu'ils détiennent une opportunité unique que leurs ancêtres n'ont pas eue. Ils ont la chance de vivre en paix, un rêve que tout le monde a au fond de son coeur. Notamment les parents, qui souhaitent toujours le meilleur pour leurs enfants. L'intérêt pour les dragons a aussi changé. Désormais, on ne cherche plus à les connaître pour les tuer mais pour les comprendre. Et dans ce domaine, on a du pain sur la planche, malgré le bon de géant que l'on a fait grâce à toi. Tu sais voir un furie nocturne chevauché par un cavalier, c'est un spectacle fascinant, personne ne pourra l'oublier. On a tous été hypnotisé par ta prouesse et ce que tu as réussi à accomplir, je suis sûr que cela restera à jamais dans les mémoires. Sache également que beaucoup de vikings sont montés sur un dragon et une fois que l'on a touché le ciel...

- On n'a plus envie de redescendre, termina Harold avec un sourire.

- Oui, c'est tout à fait ça. Sous la persuasion de Dagmar, je me suis risqué à monter sur un gronckle et je ne regrette rien, ça était une expérience extraordinaire. J'ai même rêvé dans mon lit que des ailes me poussaient sur le dos et que je m'envolais avec les dragons. Un truc de fou Harold, un truc de fou... Par pitié, ne dis pas ça à ton père, il pourrait bien se moquer de moi.

Le garçon se mit à éclater de rire en imaginant Gueulfor avec des ails sur le dos.

- C'est promis, je ne dirai rien, mais ça va être dur, s'esclaffa-t-il avant de s'écouler sur son lit en se tenant le ventre tellement il rigolait.

L'image de son maître avec des ailes sur le dos passait en boucle dans sa tête et c'était à chaque fois plus drôle.

- Ouf me voilà rassuré, réussit à dire Gueulfor avant de partir dans un fou rire avec son apprenti.

Les deux occupants de la pièce réussirent à se calmer lorsque leur mal de ventre devint insupportable. Leurs visages étaient rouge écarlate et ils trouvaient qu'ils faisaient étonnamment chaud dans la pièce. Cette partie de rigolade fit un bien fou à Harold. Il se sentait mieux et plus détendu. Mais la conversion n'était pas pour autant terminée, et elle reprit sur un ton plus sérieux.

- Pour en revenir à la situation au village, reprit le forgeron sur un ton posé, c'est vrai qu'elle n'est pas des plus stables. Pourtant, je ne sais pas si tu es au courant, mais il y a des gens qui sont prêts à se battre pour que la paix soit maintenue.

- Juste par curiosité… Qui sont ces personnes prêtes à garder la paix entre vikings et dragons ?

- Te faire une liste serait difficile car il y a pas mal de monde, mais tes amis sont en tête et avec leurs dragons, ils montrent un magnifique exemple. Puis après, leur leader - c'est une jolie jeune fille blonde qui se bat avec acharnement pour que la paix soit maintenue.

- Et qui est leur leader ?, demanda bêtement Harold.

- Toi, crétin !, déclara-t-il en lançant une tape sur la tête du garçon. Ça, c'est le signe qu'il est temps que tu te reposes, tu commences à divaguer et à demander n'importe quoi.

- Mais je n'ai aucune envie de me reposer et encore moins de dormir. Tout ce que je vais faire, c'est de tourner et virer dans mon lit, expliqua-t-il en se pinçant les lèvres.

- Disons que c'est ton corps que tu dois reposer, mais rien ne t'empêche de faire travailler ta tête. Je vais te chercher du papier dans ta chambre, pour que tu puisses griffonner.

- D'accord, dit le jeune viking sur un ton résolu, mais demain vous allez quand même me laisser sortir, hein ?

- Qu'est-ce que tu peux être têtu quand tu t'y mets… Oui, tu pourras sortir !, craqua Gueulfor.

- Tu sais, je vais bien. Toi et papa vous n'avez pas à vous inquiéter à ce point.

- Oh Harold ! dit-il avec compassion, on est peut-être un peu trop protecteurs, je te l'accorde, mais il faut dire que tu nous as foutu une peur bleue sur l'île des dragons.

-~.ooOoo.~-

Sur l'île des dragons, un homme se sentait impuissant devant ce paysage de désolation. Le combat était terminé, mais Stoïck savait que plus rien ne serait comme avant. Tout avait été chamboulé en l'espace de quelques instants, de quelques heures ou de quelques secondes. Des évènements inimaginables s'étaient produits : voir un Furie nocturne, savoir que son fils protégeait un tel montre, trouver le nid des dragons, être devant une créature monstrueuse, voir des vikings chevaucher des dragons...C'était beaucoup trop en peu de temps.

Mais ce qui angoissait le plus le chef de Berk c'était l'état de son fils. Harold était toujours inconscient dans ses bras. Il semblait simplement dormir, la tête collée contre sa poitrine. Stoïck s'en voulait d'avoir laissé son garçon affrontait seul un monstre, tel que la mort rouge. Mais son garçon était encore en vie, un espoir auquel s'accrochait désespérément le grand viking pour ne pas sombrer. Pourtant, un drame s'était produit et personne ne pouvait rien y faire. Harold était grièvement blessé à la jambe. Gueulfor avait émis plusieurs hypothèses pour arriver à une blessure aussi grave. Il supposa que le dragon n'avait pas pu protéger la jambe du garçon qui s'était malheureusement retrouvée exposée aux flammes. Mais il y avait également des chances que la jambe se soit brisée lors d'un choc violent.

- Tu veux dire que la jambe de mon fils a d'abord été brisée puis ensuite brûlée ?

- Ou l'inverse, difficile de savoir ce qui s'est réellement passé. Tout ce que je sais c'est que ton fils a besoin de soins au plus vite. On a fait ce que l'on pouvait avec les moyens du bord ici, pour l'instant il faut veiller à ce qu'il n'attrape pas d'infection.

Gueulfor disait vrai, un nouveau danger guettait Harold : l'infection. Et le risque augmentait dangereusement si les secours tardaient à arriver. Stoïck était tourmenté à l'idée que son fils, qui avait réussi à échapper à la mort, succombe au final à une fièvre meurtrière. Il était donc d'une importance capitale qu'ils regagnent le village sans plus attendre. L'ennui, c'était qu'aucun bateau n'était en état de naviguer. Le monstre avait eu la délicatesse de détruire tous les navires. Conséquence, qu'ils le veuillent ou non ils étaient tous coincés sur place. Les dragons, qui étaient chez eux, étaient restés après la bataille et chose étonnante ils ne montraient pas de signes d'agressivité. A croire qu'ils étaient simplement ici par curiosité.

L'attente des secours était interminable, mais personne ne s'en étonnait. La flotte de combat avait mis de longues heures pour arriver jusqu'au nid et les secours seraient de toute évidence aussi longs à venir. Les vikings avaient envoyé les adolescents et leurs dragons pour prévenir leur village de leur difficulté. Il n'avait dorénavant plus rien de choquant à voir des reptiles cracheurs de feu chevauchés par des hommes.

Stoïck commençait à regretter de n'être sur le dos d'un dragon pour conduire son fils au plus vite à la maison. Mais plusieurs personnes l'en dissuadaient fortement à cause des blessures du garçon, qui pouvaient s'aggraver durant le vol. Il était préférable vu son état qu'il soit transporté sur un bateau même si cela devait prendre plus de temps. Il avait aussi le fait qu'il n'ait pas repris connaissance, sûrement dû à un coup à la tête, dans ce cas moins il bougeait mieux c'était.

Mais à plusieurs reprises l'affolement gagna Stoïck qui crut que la respiration de son fils s'était arrêtée. A chaque fois ce fut une peur froide qui s'enfonça dans son coeur à l'idée que son garçon était mort dans ses bras. Mais Harold respirait toujours, faiblement mais régulièrement, il était dans un état stable qui pouvait soit s'améliorer soit s'aggraver. Krokmou qui était à ses côtés, épuisé et meurtri par le combat, veillait coûte que coûte sur son ami en gardant toujours un œil ouvert sur lui.

Des voiles blanches finirent par apparaître à travers la brune opaque. A leur apparition des hurlements de joie et de soulagement raisonnaient dans toute l'île. Le cauchemar était terminé et tous allaient pouvoir renter chez eux. Gueulfor s'empressa de rejoindre Stoïck pour lui prêter main-forte.

- Ca y est, les bateaux sont enfin arrivés. On va pouvoir quitter cette île de malheur. Dis, comment va le petit ?, demanda-t-il d'une voix anxieuse à son meilleur ami.

- Aucun changement.

Gueulfor s'agenouilla près du garçon, toujours porté par les bras de son père.

- Il n'a toujours pas repris connaissance ?

- Non, rien. Et ça commence à m'inquiéter sérieusement.

- Les bateaux sont là, c'est déjà une bonne chose. Allons, partons de cet endroit.

- Avec plaisir...

Astrid, qui avait guidé les bateaux à travers le labyrinthe, descendit de son dragon vipère, le coeur lourd. Elle était au courant des blessures du garçon sans pour autant arriver à imaginer encore leurs conséquences sur leur vie. Lorsqu'elle s'était envolée pour Berk, Harold était toujours inconscient et semblait impossible à réveiller. Avec un mauvais pressentiment elle courut à toutes jambes en direction de Stoïck, redoutant les nouvelles qu'on lui rapporterait. Mais, en voyant le chef de Berk tenir son fils inerte dans ses bras, Astrid n'eut nul besoin de paroles pour comprendre la gravité de la situation.


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Chapitre n°7 : Guérisseuse
Stoïck pense à tort qu'arriver au village les problèmes s'arrêteront.

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9Le souvenir du combat fanfiction Empty Re: Le souvenir du combat fanfiction Mar 24 Mar 2015 - 22:11

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Il m'est d'avis que tu n'en n'est pas à ton coup d'essai dans l'écriture d'une fic. Je partage l'avis de Deadly, c'est très agréable à lire, les détails sont bien expliqués sans plomber le rythme de l'histoire.

Bref, une histoire qui se laisse dévorer et dans laquelle on plonge sans hésitation Wink

A quand la suite ?

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