L'univers de Dragons
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26Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Mer 29 Juil 2015 - 22:12

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
Oui c'est vrai je fais ca comme ca c'est clair et précis (je fais un plan pour tous mes chapitres de toute manière)

http://dragonsforeverhiccstrid.kazeo.com/

27Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Lun 31 Aoû 2015 - 16:11

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
CHAPITRE 10


– Et si tout se passe bien, Harold sera sauvé, dis-je confiante.

La couleur était donnée, à eux maintenant de me suivre ou non.

– Ton plan tient la route Astrid mais j'ai une question : comment tu comptes t'y prendre pour retrouver le schéma de l'aileron du furie nocturne ? interrogea Gueulfor.

– Je me débrouillerai, répondis-je avec sang-froid.

Je savais que je mettrai du temps mais j'y arriverai, je le retrouverai, pour Harold. Les jumeaux, quand à eux, restaient visiblement perplexes vis-à-vis du plan, en particulier Kranedur.

– Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandai-je.

– Y a un truc que je pige pas dans ton plan ! s'exclama-t-il. Le truc de l'aileron pour que Krokmou puisse voler tout seul et aller chercher Harold et tout ça, ok, mais pourquoi envoyer Krokmou alors que c'est le seul dragon qui sache pas voler tout seul ?! C'est vrai, quoi… c'est complètement débile !

Je m'avançai vers lui tout en le foudroyant du regard et une fois arrivée bien à son niveau, je le considérai, sourcils froncés, prête à lui sauter dessus.

– Krokmou est le seul à pouvoir le retrouver, répliquai-je sèchement.

Kranedur avait levé les bras en l'air s'avouant vaincu.

– Bon, qui est avec moi ? (Ils levèrent tous le poing fièrement en me témoignant leur agrément) Je préfère ça.


Cela faisait maintenant un mois qu'Harold se trouvait entre les mains de Drago, un mois que je n'avais aucune nouvelle de lui, un mois que nous étions séparés, un mois qu'il me manquait, un mois que je cherchais les plans de l'aileron autonome de son dragon. Et toujours rien. C'était vraiment surprenant de voir à quel point les jours ne passaient pas aussi vite quand il n'était pas là…

Je me trouvais dans la forge, assise devant le bureau d'Harold, la tête posée dessus. J'avais cherché partout, dans tous les recoins que j'avais pu trouver et je n'avais rien trouvé. Alors je restais là, songeant à tout ça, seule dans l'ancien refuge d'Harold, du moins c'était ce que je pensais jusqu'à ce qu'on vienne frapper à la porte. Je relevai la tête instantanément, c'était Gueulfor, évidemment.

– Astrid… lâcha-t-il en secouant la tête.

– Mmh…

– Il se fait tard… tu devrais aller te reposer un peu, tu as encore cherché toute la journée aujourd'hui. Allez viens.

Il me tendit la main, je la pris. Comment lui expliquer que cet endroit était le seul lien qu'il me restait avec Harold ? Seul cet endroit avait le pouvoir de me réconforter. A la maison, je faisais des cauchemars, d'horribles cauchemars. Toutes les nuits depuis qu'Harold n'était plus là, je me réveillais en sueur, paniquée et les cauchemars reprenaient mais je ne pouvais pas le dire à Gueulfor, il s'occupait déjà assez de moi comme ça. Il finit par me raccompagner chez moi, je le remerciai d'une accolade affectueuse.

– Merci Gueulfor, soufflai-je.

Je poussai la lourde porte de notre hutte et pénétrai à l'intérieur sans faire de bruit, Valka était revenue coucher dans son ancienne maison depuis que j'étais seule. Elle dormait dans notre chambre, anciennement celle de Stoïk, tandis que j'avais décidé de passer mes nuits dans l'ancienne chambre d'Harold où je pouvais ressentir son unique présence. Erik, quand à lui, logeait dans la petite hutte aménagée de Valka. Je me dirigeai vers l'étage tout en faisant attention à ne pas la réveiller et me jetai sur le lit. Et là, je pleurai. Toute la pression des journées accumulées se déversait sous cette forme chaque soir avant mes cauchemars. Je n'avais pas l'habitude de pleurer mais l'absence d'Harold avait tout changé.

– Non ! hurlai-je.

Je haletai, j'étais complètement perdue. J'analysai la pièce dans laquelle je me trouvais, la chambre d'Harold. Je finis par me calmer et reposai ma tête doucement sur l'oreiller. Je ramenai la couverture à moi pour la sentir, l'odeur d'Harold émanait de l'étoffe. Je me remis en boule tout en serrant les épaisses couvertures contre moi et me rendormis.

Lorsque j'ouvris les yeux, le soleil était déjà bien présent dans la pièce, la matinée était donc déjà bien avancée… Je m'en voulais de me réveiller si tard. Je me levai d'un bond hors du lit et m'habillai en vitesse puis sortis de la hutte sans prendre de petit déjeuner. Krokmou et Tempête m'attendaient dehors pour leur ballade matinale. Je grimpai alors sur le dos de Krokmou et plaçai mon pied sur la pédale permettant de faire fonctionner son aileron artificiel, Harold me l'avait montré tellement de fois qu'à présent je savais exactement comment le faire marcher. Nous nous envolâmes suivis de Tempête et partîmes faire notre petit tour. Voler sans Harold, ça n'était pas la même chose… A chaque fois que nous partions voler, on vivait toujours de nouvelles aventures, on expérimentait toujours des choses encore jamais tentées, on aimait ça tous les deux mais il n'était pas là et les jours se faisaient monotones, j'avais l'impression de revivre inlassablement la même journée et de ne pas pouvoir me défaire de ce cercle vicieux. Sans Harold, ma vie n'avait pas de sens, mon univers tournait autour de lui et lui seul. Cela faisait maintenant près d'un quart d'heure que nous volions, il était temps de rentrer surtout que le temps commençait à s'asssombrir. Je fis pencher Krokmou sur la gauche pour nous diriger vers Beurk et nous rentrâmes au village. Nous nous posâmes sur la terre ferme et j'eus à peine le temps de poser un pied au sol que déjà il se précipitait à toute vitesse chez Valka, où se trouvaient Erik maintenant… et Lifa. Je le suivis dans sa course pour saluer Erik et sa dragonne, suivie de près par Tempête, mais lorsque nous arrivâmes à la hutte, Lifa n'était pas là. Erik se tenait sur le seuil de la porte, un sourire au coin des lèvres.

– Qu'est-ce qui se passe ? Où est Lifa ? m'étonnai-je.

– Elle est partie avec ses œufs dans les hauteurs de l'île, ça va être le moment…

– Comment ça ? Elle va avoir ses petits ? Là, tout de suite ? dis-je, de plus en plus surprise.

– Les furies nocturnes sont des dragons très spéciaux, tu sais. Contrairement aux autres dragons, leurs œufs n'explosent pas, la ponte a lieue peu après l'accouplement et les bébés furies nocturnes naissent seulement par grand orage… comme aujourd'hui. Ils doivent se faire frapper par la foudre pour éclore.

– Ah oui ? Leurs œufs n'explosent pas ? Je me disais aussi… Bon je crois que je vais être obligée de conduire Krokmou jusqu'en haut alors ! A toute à l'heure !

Contente que ces œufs n'explosent pas… ça fait un problème de moins à gérer ! Je m'envolai donc avec Krokmou à la recherche de Lifa, sous la tempête. Avec les torrents de pluie qui tombaient, je parvenais difficilement à distinguer quoi que ce soit. Même Tempête avait pris la décision de ne pas venir… Krokmou finit par utiliser son onde plasma pour localiser la présence de Lifa. Il se dirigea alors à toute vitesse vers un point culminant de Beurk. Nous atterrîmes près de la furie nocturne et je laissai Krokmou aller la rejoindre. Son côté protecteur qu'il avait longtemps manifesté pour Harold apparaissait dès lors dans toute sa splendeur auprès de sa famille qui était tout juste en train de se former. La pluie et le vent se déchaînaient tout autour de moi, j'étais trempée mais cette scène me rendait si heureuse que je n'en avais rien à faire. Tout à coup, le tonnerre gronda et quelques secondes plus tard, la foudre frappa les trois petits œufs et ce fut la chose la plus magnifique qu'il m'eut été donné de voir. Trois petits furies nocturnes sortirent des œufs et se firent lécher par leur parents, ils étaient adorables et j'avais la chance d'assister à ça. Krokmou avait l'air tellement heureux… Il leva la tête vers moi et je lui souris, émue. Ce fut à cet instant là qu'il comprit que son maître lui manquait terriblement, parce qu'il n'était pas là, à côté de moi.

Deux mois s'étaient écoulés depuis qu'Harold n'était plus là. Les bébés furies nocturnes avaient bien grandi, ils volaient avec leurs parents à présent. Quand à moi, je gardais espoir, j'avais retrouvé un des plans de l'aileron autonome de Krokmou, c'était déjà un bon début. J'étais donc à la forge en train d'essayer de déchiffrer le plan d'Harold pour savoir ce que j'avais besoin pour mettre en forme l'aileron.

– Vingt tonnes d'acier… Heu… non vingt kilos ! Vingt kilos d'acier ! m'exclamai-je. Je vais jamais y arriver… soupirai-je, la tête dans les mains, les bras accoudés sur une table.

Je me remis dans mon déchiffrage difficile quand soudain j'entendis des voix acclamatives s'élever de la grande place. Je bondis de ma chaise et me dirigeai à grands pas vers les acclamations des vikings de Beurk. Une jeune femme à la chevelure ébène tressée descendit de son razolame pour venir me saluer.

– Astrid ! cria-t-elle en me sautant dans les bras.

– Ingrid ? Mais qu'est-ce tu fais ici ? demandai-je, déconcertée.

– Et bien je suis venue pour vous voir toi et toute la bande ! s'exclama-t-elle.

– Tu n'es pas en guerre contre quelqu'un en ce moment ? m'étonnai-je.

– Et non, mes derniers conflits ont pris fin il y a quelques semaines déjà ! Alors, je suis en vacances en quelque sorte. C'est pour ça que je suis venue vous passer le bonjour !

– Tu es ici chez toi Ingrid, tu peux rester autant de temps que tu le souhaites.

– Merci Astrid, c'est très gentil de ta part. Sinon, tout se passe bien à Beurk ? Je n'ai pas vu la bande accourir pour me saluer… Où sont-ils tous passé ? me questionna-t-elle sur le ton de l'humour avec néanmoins une pointe d'inquiétude dans la voix.

– Euh… Suis moi jusqu'à la forge, tu veux ? J'ai deux, trois choses à t'apprendre…

Elle me suivit donc jusqu'à la forge, je l'invitai à prendre une chaise et je m'assis à côté d'elle devant ma table de travail. Je lui pris la main.

– Ingrid, ce que je vais te dire est dur à entendre alors…

– Astrid, qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur…

Je pris une grande inspiration.

– Harold est gardé en otage par Drago Poinsanklan.

Son visage se décomposa et elle mit sa main devant sa bouche.

– Quoi ? Mais comment ? s'étrangla-t-elle.

– On a été fait prisonniers tous les deux mais Drago voulait Harold pour lui tout seul mais Harold a refusé d'aller avec lui alors Drago a dit que s'il ne lui obéissait pas, il s'en prendrait à moi…

– Alors Harold est resté pour te protéger… C'est lui tout craché… Mais qu'est-ce que vous attendez pour aller le chercher ?

– On ne peut pas, Gueulfor et Valka ont fait un marché pour me sauver des hommes de Drago. Et de toute façon, on aurait aucune chance, on est pas assez nombreux pour les battre… La flotte de Drago est gigantesque et Göteborg est une ville commerciale, trop peu de gens connaissent l'existence des dragons là-bas.

– Drago est à Göteborg ? Mais qu'est-ce qu'il fabrique là-bas ?

– J'en sais rien mais le fait qu'il nécessite l'aide d'Harold dans son plan ne présage rien de bon…

– Je te connais Astrid, tu n'es pas du genre à baisser les bras aussi facilement alors qu'est-ce que tu as prévu pour lui ?

– Le marché était que nous ne revenions jamais à Göteborg mais… il n'a jamais parlé des dragons. Je vais envoyer Krokmou chercher Harold.

– Le seul dragon qui ne sache pas voler tout seul ? Harold détint vraiment sur toi, je ne vous suis plus avec votre tactique de l'effet de surprise !

– Krokmou est le seul à pouvoir le retrouver, il est aussi très discret contrairement aux autres dragons et ne t'en fais pas pour ce qui concerne son vol en solo, regarde.

Je lui indiquai les croquis sur la table. Elle les regarda, perplexe puis leva les yeux vers moi, m'interrogeant du regard.

– Hum… Qu'est-ce que c'est ?

– Harold avait fait un aileron à Krokmou pour qu'il puisse voler tout seul et il n'en a pas voulu mais il reste des croquis et des plans dans son atelier que j'essaye de retrouver pour lui refaire cet aileron afin qu'il aille sauver Harold.

– Bon plan. Et tu en es où exactement ?

– Et bien, j'ai seulement trouvé la liste des matériaux que j'aurais besoin pour la faire. J'étais en train de la déchiffrer avant que tu n'arrives.

– Et les autres, qu'est-ce qu'ils font ?

– Ils sont aux renseignements. Valka et Gueulfor essayent de rallier les autres tribus à notre cause pendant que le reste de la bande surveille de loin ce qui se trame à Göteborg.

– Astrid, dit-elle dans un sourire, je vais tout faire pour t'aider à retrouver Harold, tu as ma parole.

Elle me serra fort dans ses bras et je craquai. C'était trop, elle débarquait à peine qu'elle me proposait déjà son aide. Je tentai de retenir mes sanglots mais je n'y parvenais pas.

– Il me manque… soufflai-je.

Elle caressa mes cheveux pour tenter de me consoler mais j'étais inconsolable.

– Oh… Astrid… Ça va aller… Tu es forte… On va réussir à le sauver, ensemble, bredouilla-t-elle.

J'étais forte, oui, mais là je n'y arrivais pas.

Nous finîmes la journée dans la forge à déchiffrer ensemble la liste des choses dont nous aurions besoin pour réaliser l'aileron de Krokmou. Nous parvînmes à déchiffrer entièrement la liste et on commençait même à comprendre un peu le schéma de l'aileron présent sur la liste. Ingrid avait promis de m'aider et elle le ferait. La bande finit par arriver et fut surprise de voir Ingrid à mes côtés. Rustik accourut dans sa direction et la prit dans ses bras.

– Ingrid ! Ça faisait longtemps ! s'exclama-t-il.

Elle s'empressa de se dégager de son étreinte mais ce fut au tour des jumeaux de se jeter sur elle.

– Alors Ingrid ? Quel bon vent t'amène sur Beurk ? questionna Kranedur.

– Est-ce qu'il y aurait une raison particulière à ta présence ici ? renchérit Kognedur.

Varek s'approcha timidement d'Ingrid pour venir la saluer à son tour et venir apaiser la situation.

– Salut Ingrid, comment ça va depuis la dernière fois ?

– Très bien, merci Varek, répondit-elle d'une voix mielleuse.

– Le village organise un banquet pour ton arrivée Ingrid, rendons nous à la grande salle, annonçai-je.

– Varek, tu m'accompagnes ? demanda Ingrid.

– Qui ? Moi ?

– Qui d'autre ? sourit-elle.

– Heu oui, bien sûr…

Ils se dirigèrent donc tous les deux, main dans la main, vers le grand Hall, je commençai à les suivre quand j'entendis les lamentations de Rustik derrière moi.

– Comment elle a pu préférer ça à ça ?! clama-t-il.

– Et il se demande toujours pourquoi il ne m'intéresse pas ? soupira Kognedur à l'intention de son frère.

Nous finîmes par pénétrer à l'intérieur de l'imposant bâtiment. La fête battait son plein à l'intérieur, tout le monde appréciait beaucoup Ingrid sur Beurk et puis ça changeait de l'ambiance habituelle qui régnait depuis quelques temps sur le village. Nous nous assîmes tous ensemble à une table et nous commençâmes à discuter de tout et de rien, cela faisait longtemps que je n'avais pas passé du temps avec tous mes amis et ça aussi, ça m'avait manqué.

– Tu sais Ingrid, tu peux rester dormir dans ma hutte pour ce soir si tu n'as nulle part où aller ? Bien sûr ça ne serait que temporaire enfin je veux dire… proposa maladroitement Varek à Ingrid.

– Je serai ravie que tu m'accueilles chez toi Varek, répondit Ingrid doucement, le sourire aux lèvres en le regardant amoureusement.

Elle devenait incroyablement niaise quand il s'agissait de Varek, il faudrait que je lui en parle un de ces jours… J'avais à présent une véritable amie prête à m'aider et qui me soutenait. Ingrid était mon amie et j'étais contente qu'elle soit là, à mes côtés.

Un mois avait passé depuis l'arrivée d'Ingrid sur Beurk. Nous étions parvenues à retrouver tous les plans de l'aileron de Krokmou malgré l'excellente cachette qu'avait choisi Harold. Grâce à Ingrid, j'avais réussi à tout déchiffrer et nous avions commencé la réalisation du prototype avec l'aide de Gueulfor, il nous manquait encore quelques éléments pour la fabrication mais nous devrions réussir à le terminer bien assez tôt pour pouvoir sauver Harold. Ingrid m'avait redonné espoir, un espoir qui grandissait chaque jour. J'avais même repris les expéditions, j'étais en pleine forme. J'étais d'ailleurs en plein raid accompagnée d'Ingrid, Varek et Rustik. Nous nous dirigions vers Göteborg afin d'en savoir un peu plus sur les intentions de Drago et sur ses projets. Nous allions donc surveiller les trafics de bateaux de la ville. Pour la première fois depuis qu'Harold n'était plus là, j'étais confiante et je me sentais utile. A peine étions nous arrivés que Rustik avait déjà repéré un navire.

– Il me paraît louche ce bateau… lâcha-t-il.

– Il ne me dit rien qui vaille non plus, approuva Varek. Allons voir de plus près !

Nous suivîmes donc les garçons pour approcher la chaloupe afin de mieux voir ce qui se tramait à l'intérieur. Nous étions dissimulés derrière des rochers pour que nous ne nous fassions pas repérer et nous observâmes le bateau.

– Eh ! Regardez vous autres ! Il y a des dragons en cage sur le pont ! s'écria Rustik.

– Oh mon Thor ! Oh mon Thor ! Oh mon Thor ! répéta Varek, paniqué.

– Mais ils sont en armures ces dragons ! constatai-je.

– Et ces cages, ces chaînes… Elles ressemblent à celles que Dagur avait utilisées ! remarqua Ingrid.

Nous nous regardâmes simultanément.

– Drago ! nous écriâmes.

Rustik et Varek nous dévisagèrent, perplexes.

– Depuis le début, c'est Drago ! Il a commencé sa vengeance bien plus tôt qu'on ne se l'imaginait… C'est lui qui a vendu les bateaux résistants aux dragons à Dagur ! s'exclama Ingrid.

– Et maintenant, ces dragons en armures ! Il prépare une guerre par tous les dieux !

– Heu… Les filles, c'est pas que je voudrais vous interrompre mais… je crois qu'on s'est fait repéré ! lança Rustik.

– Fichons le camp d'ici ! cria Ingrid.

Nous nous éloignâmes le plus vite possible du navire mais les hommes avaient déjà commencé à nous tirer dessus.

– Allez plus vite Chouchoute ! gémit Varek.

– Astrid, mais qu'est-ce que tu fais ? Faut y aller là ! m'interpella Ingrid.

Tout à coup, je ne me sentis pas bien, tout tournait autour de moi… Ce devait être à cause de toutes ces révélations, nous étions encore plus en danger maintenant ! Il allait falloir que j'entreprenne une multitude de démarches et je… Je me sentis tomber, je tombais de ma dragonne. J'entendis au loin la voix d'Ingrid crier mon nom et celle-ci se diriger vers moi en pique pour me rattraper, puis plus rien.

Lorsque j'ouvris les yeux, Ingrid était penchée sur moi, elle avait l'air émue et me souriait, elle avait dû avoir très peur pour moi. Je scrutai les environs tout en me passant une main sur le visage, j'étais allongée dans un lit, visiblement chez Gothik. Je tournai la tête vers Ingrid.

– Qu'est-ce qui s'est passé ?

– Tu as fait un malaise. Tu es tombée de ton dragon et je t'ai rattrapé, de justesse…

– Oh non… Je vous ai pas fait repérer au moins ?

Ingrid éclata de rire, elle ne me prenait pas au sérieux ?

– Astrid tout va bien… En faite, j'ai quelque chose à t'annoncer…

Elle persistait à garder ce sourire radieux aux lèvres, je ne comprenais pas.

– Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me fixes comme ça ? demandai-je, déconcertée.

Elle sourit de plus belle puis prit une grande inspiration.

– Astrid… Tu es enceinte ! s'écria-t-elle.

– Quoi ? Mais comment ? m'étranglai-je.

– C'est pour ça que tu étais aussi lunatique ces derniers temps !

– Et moi qui ne me suis rendue compte de rien… soufflai-je.

J'étais submergée par tant d'émotions en même temps… mais la peur dominait, j'étais effrayée à l'idée de refaire une fausse couche… Je ne pourrais pas supporter ça une nouvelle fois, encore moins si Harold n'était pas là.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Ça va pas ? s'inquiéta Ingrid.

– Non… c'est juste que… Ingrid, la dernière fois que je suis tombée enceinte… j'ai… perdu le bébé… sanglotai-je.

– Je suis désolée.

– Tu ne pouvais pas savoir, ajoutai-je.

– Mais c'est quand même une bonne nouvelle… Je veux dire, tu es enceinte ! Tu vas avoir un bébé, c'est pas merveilleux ça ? s'exclama-t-elle.

Je lui souris, au bord des larmes.

– Si ! acquiesçai-je, émue.

Elle m'entoura de ses bras et me serra très fort contre elle. J'étais remplie de joie et à la fois de craintes mais j'étais tellement heureuse d'être retombée enceinte que je ne songeais plus qu'à ça.

– Je suis tellement heureuse pour vous deux… souffla-t-elle au creux de mon oreille.

Harold. Son retour sur Beurk était désormais primordial.

xXx

– Tiens, régale-toi… lâcha ironiquement l'homme qui venait me donner à manger dans ma cellule une fois par jour afin que je reste en vie.

Il me lança mon pain à travers les barreaux et fit glisser un bol de soupe entre ces mêmes barres puis il partit. Je mangeai mon pain doucement afin de faire durer ce moment devenu si précieux depuis ces quatre derniers mois. Je trempai mon pain dans le bouillon afin de lui rendre un peu de goût mais il restait toujours aussi fade et rassie. Cependant, cette simple action de manger me rendait la vie sauve et je gardais espoir. Je savais que je sortirais d'ici tôt ou tard. Je n'avais pas reçu d'autres corrections aussi violentes que lors de mon premier jour ici, j'avais été frappé quelques fois mais rien de plus. Ils se servaient de moi pour autre chose, pour dresser leurs dragons en armures. Drago les avait visiblement maltraités et maintenant, ils étaient incontrôlables. Ces dragons étaient devenus complètement dingues et n'écoutaient absolument rien, je passais donc quelques heures par jour avec eux afin de tout leur réapprendre. Je devais les amener à me faire confiance et à ce qu'ils m'écoutent et c'était extrêmement compliqué. Lorsque je n'étais pas avec eux, Drago me recevait dans ses quartiers et il me parlait de ses projets funestes, il était persuadé que j'allais mourir avant que la guerre ne commence et que personne ne viendrait me sauver. Je devais discuter avec lui et nous débattions sur de grands sujets, il écoutait attentivement mes arguments mais les siens lui donnaient toujours raison, il n'avait jamais tord selon lui. En échangeant avec lui, j'avais compris quel personnage était Drago, un homme sans pitié, imbu de sa personne, se croyant au-dessus de tout le monde et persuadé d'être le chef que tout le peuple viking attendait. En clair, Drago était mentalement atteint, un homme traumatisé de voir sa famille enlevée par les dragons et voulant assouvir une vengeance n'étant plus d'actualité aujourd'hui. Malgré tout ça, j'avais appris des éléments importants sur sa tactique militaire qui me permettraient de préparer Beurk au mieux si cette guerre avait effectivement lieue.

Au bout d'un moment, on vint finalement me chercher pour m'amener dans l'arène d'entraînement du château. J'arrivai donc dans l'arène et retrouvai un des dragons en armure que j'avais nommé Raspar. Drago était contre le fait que je donne des noms aux dragons mais je lui avais expliqué l'importance d'un nom dans le rapport de confiance entre les dragons et moi et il n'avait pas insisté, c'était le seul domaine où il m'écoutait parce que c'était le seul domaine dans lequel je l'impressionnais. J'approchai alors Raspar avec qui j'avais lié une confiance plus ou moins stable (du fait de sa récente arrivée à Göteborg) et lui caressai affectueusement la tête. Je commençai donc l'entraînement en lui indiquant les diverses exercices à réaliser, tout se passait bien jusqu'à ce qu'il refuse catégoriquement que je lui passe une selle sur le dos. Je tentais tranquillement de le calmer quand Drago intervint en m'ordonnant de le frapper s'il ne m'écoutait pas.

– Je refuse de le faire, ce dragon a déjà été assez maltraité comme ça, répondis-je.

Drago pesta d'une colère noire.

– Comment oses-tu désobéir à mes ordres ?! Gardes ! Amenez-le-moi, tout de suite ! ordonna-t-il.

Je n'eus pas le temps de réagir que deux de ces hommes me saisirent par les bras et m'amenèrent devant Drago. Il sortit son couteau et demanda aux hommes de retirer mon haut.

– Retournez-le ! Tu vas voir ce qu'on fait aux gars comme toi qui ne respectent pas les ordres !

Il planta son couteau dans la chair de mon omoplate, je hurlai.

– Ça fait mal hein ? lâcha-t-il.

Il continua de graver ma chair avec son couteau, à chaque nouveau trait, il m'interpellait.

– Alors tu crois que tu vas recommencer ?

– Non… répondis-je, d'une voix à peine audible.

– J'ai pas entendu, non qui ?

– Non, Maître, parvins-je à articuler.

Il déchira de nouveau mon omoplate, laissant se déverser des torrents de sang sur mon dos. La douleur devenait de plus en plus insupportable.

– Qui est-ce qui commande Harold ? demanda-t-il finalement.

– C'est toi, Drago.

xXx

Je n'en revenais pas. Au bout de cinq mois acharnés, nous y étions enfin parvenus : l'aileron de Krokmou était enfin terminé ! J'étais dans la forge avec Gueulfor et Ingrid, en train de les serrer chaleureusement dans mes bras.

– Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous suis reconnaissante, sans vous je n'y serai jamais arrivée ! m'exclamai-je. Merci.

– Allons, c'est bien normal, c'est pour sauver le chef ! rétorqua Gueulfor avec humour.

– Astrid qu'est-ce que t'attends ? Va lui le mettre ! ajouta Ingrid.

Je leur souris et m'éclipsa dehors, l'engin dans les bras, à la recherche de Krokmou. Il ne fut pas difficile à trouver, je m'approchai de lui mais il eut un mouvement de recul lorsqu'il reconnut l'objet.

– Attends ! Tu sais bien, je t'en ai déjà parlé… Je sais que tu ne voulais plus l'utiliser mais là, c'est pour Harold. Je veux que ça soit toi qui aille le sauver mon grand, souris-je, les yeux emplis d'espoir.

Il finit par se rapprocher et frotta sa tête contre moi, je lui caressai affectueusement la tête puis le serrai fort dans mes bras.

– Merci mon grand, soufflai-je.

Je lui retirai son ancien aileron et lui fixai le nouveau à sa place.

– Allez, vas-y, essayes le ! fis-je.

Il vola au-dessus de moi en essayant plusieurs manœuvres afin de vérifier la fonctionnalité de l'aileron puis redescendit me voir.

– Et bien, tout à l'air de fonctionner parfaitement…

Je posai une main rassurante sur le haut de sa tête en le regardant droit dans les yeux.

– Je compte sur toi mon grand, tout le monde compte sur toi et je crois en toi. Je t'en pris, ramène-moi Harold, Krokmou.

Il me lécha entièrement la tête, signe d'acquiescement chez lui, et s'envola vers Göteborg.

xXx

Je ne tiendrais plus encore très longtemps ici. J'avais perdu beaucoup de poids, je ne sortais plus aussi souvent de ma cellule depuis que j'avais refusé d'obéir à Drago. Je passais mes journées entières, enfermé dans ma cellule, à attendre et à dépérir. Je devais faire peur à voir, de plus, les hommes de Drago avait recommencé à me battre et leur instrument de prédilection était le fouet. Je n'en dormais plus, j'avais l'impression de vivre une torture sans fin, aussi bien mentale que physique. La seule chose à présent qui me maintenait en vie, c'était Astrid. L'image de son sourire. Elle m'attendait.

Contre toute attente, des hommes vinrent me trouver dans ma cellule.

– Drago souhaite te recevoir, dans l'arène, annonça l'un deux.

C'était à peine si je tenais sur mes jambes, je finis par réussir à me lever et suivis les hommes à travers les couloirs étroits des souterrains du château. Lorsque nous arrivâmes aux côtés de Drago, celui-ci m'expliqua qu'il voulait me voir pour une certaine raison quand tout à coup un bruit sourd se fit entendre, j'aurais reconnu ce cri entre mille. Une projection plasma précéda le cri bien reconnaissable d'un furie nocturne. Je n'en croyais pas mes yeux.

– Krokmou !

Dans la fumée produite par le tir, il m'attrapa et m'extirpa en dehors de l'arène, bientôt, nous survolions le château. J'entendis au loin les cris mécontents des hommes de Drago mais je n'en avais plus rien à faire, j'étais de nouveau libre. Krokmou se posa un instant afin que je monte sur son dos et il décolla aussitôt en s'envolant à toute vitesse, sans aucune aide de ma part. Je me penchai sur lui et lui entourai le cou de mes bras.

– Merci mon grand… soufflai-je. Tu m'as sauvé…

Je lui tapotai affectueusement l'échine avant de sombrer dans le néant, j'avais besoin de me reposer et puisqu'il réussissait à voler tout seul, je me laissai tomber d'épuisement.

Lorsque j'émergeai de mon sommeil, nous n'étions pas encore arrivés sur Beurk. Il fallut encore plusieurs minutes avant que je n'aperçoive les statues imposantes du village, situées un peu en avant de l'île. Je finis par apercevoir la place du village et je commençai à entendre les voix des villageois… acclamer mon retour ? Nous étions tout près, je voyais tous ces gens heureux, soulagés mais je cherchais quelqu'un au milieu de toute cette foule. Et je finis par la trouver. Krokmou se posa rapidement au milieu de la place, je descendis et courus à toute vitesse dans sa direction pour aller la rejoindre.

– Astrid ! m'écriai-je.

– Oh mes dieux, Harold ! s'exclama-t-elle.

Nous atterrîmes brutalement dans les bras l'un de l'autre et je la serrai de toutes mes forces, je m'accrochai à elle comme si ma vie en dépendait. Je resserrai mon étreinte pour la sentir encore plus proche de moi, j'avais besoin de ressentir sa présence, de savoir qu'elle était vraiment là avec moi.

– Je suis… désolé… de ne pas avoir été là, murmurai-je entre deux sanglots. Je t'aime Astrid, je t'aime tellement !

– Chut… Je suis là maintenant, dit-elle en me caressant les cheveux d'une main tremblante.

Elle prit ensuite ma tête entre ses mains.

– Et je t'aime… ajouta-t-elle, les larmes aux yeux.

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28Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Jeu 8 Oct 2015 - 0:27

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
CHAPITRE 11

Il était là. Harold était de retour sur Beurk. La vie allait pouvoir reprendre son cours normal, enfin presque. Il était maigre et il tenait à peine en équilibre sur ses jambes. Toute la bande s'accumulait autour de lui. Harold était de retour parmi nous et ses devoirs de chef aussi mais toute cette pression retombait trop vite sur lui à mon goût. Il se tenait à mes côtés et je le maintenais contre moi en l'entourant d'un bras. Ingrid arriva peu après les autres et s'avança vers nous pour prendre Harold dans ses bras.

- Ingrid ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? lui demanda-t-il.

- Je suis là, c'est tout ce qui compte, fit-elle, émue et soulagée de le revoir.

Toute la foule finit par s'agglutiner autour de nous, nous allions étouffer. Je sentais qu'Harold était mal à l'aise, il ne tenait plus. Il s'évanouit dans mes bras.

- Harold ! m'écriai-je. Réveille-toi ! Je t'en supplie Harold, réveille-toi !Une voix au loin s'éleva au-dessus des autres.

- Ecartez-vous ! Laissez passer ! hurla Gueulfor.

Valka et lui arrivèrent à mes côtés et ils m'aidèrent à soutenir Harold.

- Mais laissez le respirer enfin ! cria Valka.

- Il est inconscient ! dis-je, paniquée.

- On va l'emmener dans votre hutte pendant que Gueulfor va chercher Gothik d'accord ? Tout ira bien.

J'acquiesçai d'un hochement de tête et nous amenâmes Harold jusqu'à chez nous. Nous l'allongeâmes sur le lit et je m'assis à son côté en lui tenant la main de toutes mes forces. Je ne pouvais pas le perdre. Valka tentait de me rassurer du mieux qu'elle pouvait mais elle aussi était terrifiée. Gueulfor arriva enfin avec Gothik et elle se mit tout de suite au travail. Elle commença par écouter son cœur et elle nous assura qu'il battait, c'était déjà ça. Harold était dans un sale état mais on réussirait à le guérir, je l'espérai de tout mon cœur. Gothik nous demanda de lui retirer ses vêtements afin qu'elle puisse le soigner correctement. Gueulfor sortit de la pièce et nous commençâmes par lui enlever son haut et nous finîmes par son bas et ses chaussures. On put alors constater l'étendue des blessures. Il n'avait pas grand-chose sur le torse mise à part quelques égratignures superficielles. Nous examinâmes ses jambes et nous fûmes forcées de constater que son moignon s'était infecté lorsque nous retirâmes son pied artificiel. Ensuite, nous le soulevâmes par les épaules afin d'observer d'éventuels dommages sur son dos. Et ce que je vis me glaça le sang. Harold avait de vilaines traces de fouet qui se répandaient de haut en bas, le long de son dos. Et comme pour signer son œuvre, Drago l'avait gratifié de sa plus belle preuve de compassion. Harold avait été marqué par Drago pour toujours. Cette cicatrice, je la verrai tous les jours en me levant chaque matin et toute ma vie elle sera là pour me rappeler que c'est à cause de moi qu'Harold a vécu toutes ces atrocités. Je m'effondrai au pied du lit. Valka posa une main rassurante sur mon épaule.

- Astrid... Ce n'est pas de ta faute...

Je relevai la tête d'un coup.

- Bien sûr que c'est de ma faute ! S'il ne m'avait pas écouté, on serait parti tout de suite et...

- Vous vous seriez fait capturer tous les deux et on n'aurait pas pu vous sauver. Mais vous êtes là, tous les deux et sains et saufs. C'est tout ce qui importe.

Je regardai Harold et lui saisis la main tout en la serrant très fort puis l'embrassai.

- Drago va payer pour ce qu'il a fait.

Gothik et Valka gardèrent le silence un moment puis finirent par aller chercher des draps, de l'eau et des pommades en tout genre pour soigner le chef. Je les aidai dans leur tâche, à partir de maintenant, je ne voulais plus lâcher Harold d'une semelle. Valka et moi l'allongeâmes sur le ventre afin que Gothik puisse appliquer une préparation visqueuse sur les brûlures causées par le fouet sur son dos. Elle s'occupa ensuite de sa jambe infectée et utilisa plusieurs médications les plus étranges les unes que les autres. Et lorsqu'elle eût fini tout ça, elle nous expliqua qu'il avait surtout besoin de se reposer mais qu'il ne tarderait pas à se réveiller en raison de son manque de nutrition évident. Valka me laissa seule avec lui pour aller préparer ce dont il aurait besoin à son réveil.

Je m'accrochais à la main d'Harold comme si sa vie en dépendait.

Valka avait raison, je devais me contenter qu'Harold soit là et en vie, que nous soyons tous les deux en vie et enfin réunis après ces cinq mois de torture. J'étais tellement heureuse de le retrouver, il m'avait tellement manqué. Vivre sans lui avait été un cauchemar. J'avais tant de choses à lui dire et surtout une à lui annoncer. Je mis instinctivement une main sur mon ventre puis je saisis celle d'Harold et la posai délicatement dessus.

- On va être une famille Harold, murmurai-je, on va avoir un bébé...

Je savais qu'il ne m'entendait pas mais je ressentais le besoin de le lui dire. J'avais tellement hâte de lui annoncer que j'étais enceinte mais je devais encore attendre un petit peu, ça faisait beaucoup à encaisser d'un coup. Je le regardais en souriant puis finis par m'assoupir à ses côtés.

Quand je me réveillai, Harold dormait toujours et sa main était toujours serrée dans la mienne. Je me levai du lit et me replaçai correctement sur ma chaise tout en l'observant. Il gémissait dans son sommeil et il avait cette expression torturée que je ne supportais pas, il devait vraiment avoir mal. Je n'osais même pas imaginer tout ce qu'on lui avait fait subir là-bas... Mais il allait bien falloir que je le sache, c'était hors de question qu'il garde ça pour lui, en parler lui ferait le plus grand bien et nous permettrait d'avancer.

La porte s'ouvrit soudain et une jeune femme brune aux yeux verts entra. Ingrid. Mon pilier, ma confidente, ma force, ma meilleure amie.

- Salut, chuchota-t-elle.

Je lui souris pour toute réponse. Elle prit une chaise pour s'asseoir à côté de moi puis passa un bras autour de mon épaule.

- Alors, tu tiens le coup ? Ça va ? me questionna-t-elle.

Je lui pris la main qu'elle avait sur mon épaule et la serrai affectueusement.

- Ça va, soufflai-je.

- Bien.

Elle posa ses mains sur mes épaules et se détacha momentanément de moi pour s'asseoir sur sa chaise et elle reposa de nouveau sa main sur mon épaule droite en me souriant.

- Tu sais, tout le monde s'inquiète pour vous au village, on me demande comment tu vas et si Harold s'en sort.

- Il ne s'est pas encore réveillé.

- Ça ne saurait tarder, dit-elle avec enthousiasme.

- Je l'espère, soupirai-je.

- Mais arrête d'être aussi pessimiste Astrid ! s'exclama-t-elle en me poussant légèrement.

- Je suis seulement réaliste Ingrid. Tu as vu comme moi dans quel état il est revenu... Il est très faible et s'il ne survit pas... sanglotai-je.

- Astrid...

Sa voix se brisa. Elle me prit dans ses bras et j'éclatai en sanglots.

- J'ai eu tellement peur ! J'ai cru le pire et maintenant il est là entre la vie et la mort et je ne peux rien faire ! m'écriai-je.

Je ne pouvais plus contrôler les spasmes qui me traversaient le corps alors je laissais tout sortir, mes craintes, ma colère, mes peines, tout. Et Ingrid me supportait, autant sur le plan physique que psychologique. Elle était là pour moi.

- Là... Ça va aller tu vas voir, dit-elle doucement.

Elle me releva la tête et essuya une larme avec son pouce. Elle me sourit et nous nous prîmes une dernière fois dans les bras avant qu'elle ne reparte au Grand Hall. Je reposai ma tête sur le lit à côté d'Harold et je sombrai de nouveau dans le monde des songes.


- Astrid ?

Je me réveillai en sursaut quand je constatai qu'Harold avait ouvert les yeux. Je me relevai précipitamment pour le prendre dans mes bras et nous nous serrâmes si fort que les larmes coulèrent d'elles même sur mon visage.

- Tu es là... murmurai-je.

- Je suis là, dit-il en resserrant son éteinte.

Nous restâmes ainsi jusqu'à ce que je parvienne à recouvrir mes esprits.

- Oh Harold ! J'ai eu tellement peur pour toi mais Thor soit loué, tu es en vie ! m'exclamai-je.

- Et je compte bien vivre encore un bon moment pour être avec toi, déclara-t-il amoureusement.

- Avec nous... avouai-je.

Il fit sa mine troublée de quand il ne comprenait pas ce que je disais.

- Harold, dis-je en serrant sa main de nouveau, je sais que tu viens juste de rentrer et qu'on vient à peine de se retrouver, j'avoue que ça fait déjà beaucoup de choses à encaisser mais je ne peux pas garder ça plus longtemps pour moi alors...

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Astrid ? demanda-t-il d'une voix inquiète.

Je pris délicatement ses mains et les posai sur mon ventre rond avec prudence. Je maintins ses mains dessus et pris une grande inspiration.

- Je suis enceinte... articulai-je dans un murmure, émue.

- Astrid... C'est génial ! s'exclama-t-il, ému à son tour.

Il me prit dans ses bras et nous nous étreignîmes d'un nouvel amour, un amour débordant.

Je le regardai, souriant en contemplant son visage, j'approchai son visage du mien pour l'embrasser. J'avais besoin de lui montrer à quel point il m'avait manqué.

- La vie sans toi n'a vraiment aucun sens... avoua Harold.

Je l'embrassai de nouveau pour toute réponse. On frappa à la porte puis quelqu'un entra.

- Et bien... On dirait que le chef a fini par se réveiller...

Ingrid s'accouda au mur.

- Mais il s'est trompé de nourriture... ajouta-elle avec sarcasme, un sourire en coin.

Harold et moi nous regardâmes, gênés, puis nous nous détachâmes l'un de l'autre.

- Bon retour parmi nous, lança-t-elle à Harold. Je vais prévenir Valka, déclara-t-elle à mon intention. A toute à l'heure !

Ingrid partie, nous pouvions reprendre là où nous nous étions interrompus mais au lieu de ça, nous nous mîmes à rire.

- Je suis désolée, Ingrid est parfois... agaçante, lâchai-je.

- Vous pourriez être sœurs toutes les deux, ironisa-t-il.

- Ne complique pas sa situation, elle a déjà eu assez de problèmes avec ça. C'est elle la chef des Parenvrille maintenant et c'est mieux comme ça, crois-moi.

- Je n'en doute pas une seconde Astrid, c'est une précieuse alliée pour Beurk.

- Et une précieuse amie, ajoutai-je.

- Et une précieuse amie, répéta-t-il tout en me serrant dans ses bras.

La porte s'ouvrit en grand sur notre intime étreinte. Valka entra, suivie de Gothik et Gueulfor, et accourut pour se trouver au niveau d'Harold et moi, je m'écartai. Elle caressa la joue de son fils en souriant puis le serra dans ses bras. Elle lui chuchota quelque chose à l'oreille que je ne perçus pas et elle s'écarta de lui, laissant la place à Gueulfor qui sourit à Harold en le serrant brièvement contre lui. Il lui donna une tape sur l'épaule.

- C'est bon de te revoir, gamin.

Harold sourit sans dire un mot et je pus me replacer à ses côtés. Gothik s'avança, un bol de soupe en mains, et elle le lui tendit. Harold le prit en la remerciant.

- Bois, c'est une infusion préparée par Gothik elle-même, elle te redonnera des forces, informa Valka.

Harold but la totalité du contenant avant qu'on ait eu le temps de dire ouf. Valka sortit de la chambre un bref instant avant de revenir avec un plateau remplie de bonnes choses.

- Tu dois avoir faim, dit-elle en le déposant devant son fils. J'ai préparé ça avec Gueulfor, ajouta-t-elle comme si ça avait une quelconque importance, Valka cuisinait très bien.

- Merci, merci beaucoup...

- C'est normal voyons, qu'est-ce que tu attends ? Mange ! s'exclama Valka.

Harold ne se fit pas prier, il était affamé. Il mangea entièrement le contenu du plateau pendant que Valka et Gueulfor lui racontaient de quelle façon j'avais géré le village durant son absence.

- Elle s'est très bien débrouillée tu sais, intenta Gueulfor.

- Elle a été très forte, renchérit Valka.

- J'en suis sûr, dit-il en se tournant vers moi, me gratifiant d'un large sourire.

Ils en faisaient trop, j'avais aussi eu mes moments de faiblesse et j'aurais sûrement perdu espoir si Ingrid n'avait pas été là...

Ils continuèrent de parler ainsi de moi jusqu'à ce qu'Harold ait fini de manger.


- Tu te sens capable de tenir debout ? lui demandai-je.

- Je pense que oui, mais...

- Lève-toi, fis-je.

Il s'assit sur le bord du lit et je lui tendis sa prothèse pour qu'il l'enfile. Le remède de Gothik avait déjà fait son effet, la plaie de son moignon n'était presque plus infectée. Il parvint à se mettre debout en s'appuyant sur moi et je l'aidai à marcher, nous rejoignîmes les autres dans le foyer. J'avançai avec lui jusqu'à la porte.

- Prêt ?

- Mais prêt pourquoi ? demanda-t-il, incrédule.

Je poussai la porte et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous nous retrouvâmes devant tous les villageois qui acclamaient le retour de leur chef sur Beurk. Tout le village était devant notre hutte à applaudir et crier le nom d'Harold. Harold était tellement naïf... Il ne s'y attendait pas du tout et il était heureux. Les autres sortirent de la hutte en se plaçant derrière nous.

- Le village organise un banquet pour ton retour ! confia Gueulfor.

- Je crois que je vais rester ici, je suis pas encore tout à fait remis...

- T'inquiètes pas, on comprend, répondit Gueulfor.

- Je reste avec toi, dis-je.

- Non Astrid, va t'amuser avec les autres, tu en as besoin.

- C'est de toi que j'ai besoin, souris-je.

- Bon, dans ce cas, on vous laisse, rétorqua Valka.

- Tous au Grand Hall ! s'exclama Gueulfor, suivi de tous les villageois.

Quelques uns d'entre eux restèrent encore un peu pour présenter leurs vœux de rétablissement à Harold et nous offrir des cadeaux en tout genre. Une fois tous partis, nous pûmes enfin rentrer à l'intérieur. J'accompagnai Harold jusqu'à notre chambre et l'aidai à retirer sa prothèse.

- Ça va ? demandai-je, inquiète.

- Oui ne t'inquiètes pas, tu aurais pu aller faire la fête avec tout le monde, tu sais.

- Harold, il est hors de question que je te lâche ne serait-ce qu'une seule seconde, d'accord ? En plus, Gothik m'a donné des instructions pour toi.

- Ah vraiment ? dit-il en m'interrogeant du regard. Quel genre d'instructions ? insista-t-il.

- Des instructions pour te soigner.

- Ah.

Je partis chercher une bassine d'eau chaude ainsi que la crème visqueuse à mettre sur son dos, de l'alcool et quelques crèmes de la confection de Gothik. Je revins quelques minutes après avec tout mon matériel dans les bras que je déposai à l'extrémité du lit. Je m'assis à côté d'Harold.

- Tend ta jambe.

Je nettoyai la plaie de son moignon et appliquai la crème de Gothik dessus. Harold me regarda faire sans dire un mot, c'était assez troublant.

- Tu me rappelles la fois où tu m'avais soignée dans ta hutte quand je m'étais cassé le bras avec le vol d'essai numéro trois...

Je souris, c'était ce jour là qu'il m'avait embrassé pour la première fois. Je rougis intérieurement.

- Tu n'avais pas été très malin sur ce coup-là, d'ailleurs.

- Mais ça nous avait bien aidés, pas vrai ? dit-il en caressant ma joue.

Il s'approcha de mon visage.

- Je t'aime Astrid Hofferson...

Et il m'embrassa comme pour la toute première fois. Je lui rendis son baiser et nous nous décollâmes l'un de l'autre. Je lui caressai les cheveux et lui souris.

- Retire ton haut maintenant.

Il le retira entièrement puis je lui demandai de se tourner et je commençai à nettoyer les traces de fouet avec l'eau chaude, j'appliquai ensuite l'alcool et je sentis Harold tiquer mais c'était pour son bien. Je finis par apposer la crème gluante sur son dos.

- Harold... Il faut que je te le demande... Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ?

- Astrid...

- J'estime que j'ai le droit de savoir ! Ne garde pas ça pour toi Harold...

Il ne répondit rien sur le coup alors je continuai d'étaler la crème épaisse sur ses cicatrices. Et il finit par parler.

- Après qu'ils t'aient emmené, je me suis retrouvé seul avec Drago et quelques uns de ses gardes. Il m'a expliqué ce qu'il voulait obtenir de moi et ses plans envers les peuples du Nord et ensuite ses hommes m'ont amené à mon cachot et... ils m'ont battu pour... s'amuser.

Sa voix se brisait déjà, je n'aurais peut-être pas dû lui demander ça mais il poursuivit.

- Mais ensuite, j'ai été tellement soulagé de ne pas te voir enfermée dans un cachot à côté de moi que ça m'a permis de tenir. J'étais persuadé que tu avais réussi à leur échapper. Les premiers mois ont été les moins pénibles, je devais entraîner des dragons pour Drago et puis j'avais le droit d'assister à quelques uns de ses repas alors j'en profitais pour manger. Ça se passait bien jusque là mais il y a environ un mois, à un des entraînements, le dragon dont je m'occupais ne voulait pas que je lui pose de selle alors je n'ai pas insisté mais Drago s'est énervé et a voulu m'obliger à le faire et... j'ai refusé.

Il ravala un sanglot. Je touchai avec prudence la cicatrice située sur son omoplate droite.

- Donc c'est bien Drago qui t'a fait ça... lâchai-je.

Je posai mes mains autour de ses épaules et il serra ma main droite avec ferveur. J'appuyai ma tête contre son dos.

- Il m'a puni et à partir de là, ça a dégénéré... Je me faisais battre au fouet au moins une fois par semaine...

Il se tourna vers moi et prit ma tête entre ses mains, il avait les larmes aux yeux.

- Astrid... Tu es la seule raison qui fait que je sois encore là aujourd'hui...

Il me prit dans ses bras et me serra de toutes ses forces contre lui, il finit par éclater en sanglots. Je le soutins du mieux que je pouvais.

- C'était horrible... J'ai cru que... que je ne te reverrai jamais Astrid... Je t'aime... Je t'aime tellement Astrid...

Je finis par craquer moi aussi, je pleurai et nos larmes se mêlèrent ainsi que nos sanglots répétitifs. Nous restâmes un bon moment comme ça puis nous finîmes par nous calmer et nous nous endormîmes dans les bras l'un de l'autre.

xXx

Une semaine avait passé depuis mon retour sur Beurk, j'avais repris des forces grâce à Astrid, elle m'était d'un grand soutien. Elle m'avait également amené voir Erik, mon oncle. J'avais beaucoup discuté avec lui et j'avais compris qu'il n'était pas fautif, il n'avait été qu'un malheureux pion dans le plan de Drago. Erik était un homme bon, brave et loyal, on pouvait lui faire confiance. De plus, il connaissait tellement de choses sur les furies nocturnes... Des choses auxquelles personne ne s'attendait. Astrid et lui m'avaient raconté la façon dont les bébés furies nocturnes étaient nés. C'était incroyable, il y avait encore tant de choses à apprendre... A ce rythme là, le livre des dragons ne serait jamais achevé, c'était Varek qui allait être content. Les bébés furies, qui n'étaient plus vraiment des bébés d'ailleurs, étaient adorables, Krokmou s'en occupait merveilleusement bien, notamment grâce à cet instinct de protection qui était inné chez lui. Krokmou, mon meilleur ami avec qui je volais de nouveau. Ça m'avait beaucoup manqué... tout ça. Cette sensation de liberté que je partageais avec ma mère. Ma mère, Gueulfor, Astrid... Ils avaient géré pendant mon absence. A présent, c'était à moi de reprendre les rennes.

- Si je vous ai réuni ici aujourd'hui, c'est bien pour discuter avec vous du conflit qui nous guette... Comme vous le savez, une guerre contre Drago Poinsanklan est engagée et nous ne pourrons pas y échapper. Drago est complètement fou et sans pitié, il n'abandonnera jamais. C'est pourquoi nous devons l'arrêter, ensemble. Combien de clans avez-vous réussi à rallier à notre cause ? Questionnai-je.

- Les Exilés, les Ratisés, les tribus du Grand Nord et quelques clans du Sud, répondit Rustik.

- Les Parenvrilles se battront pour toi Harold, ajouta Ingrid, un sourire en coin.

- Merci Ingrid. Rustik, il faudra que tu me donnes le nombre exact des tribus qui nous suivront.

- Pas de problème Harold.

- Sachant ça, il faut que je vous fasse part de ce que j'ai appris à Göteborg... Drago m'a fait part de ses plans de bataille...

- Vraiment ? s'étonna Varek.

- Trop bien ! s'exclama Kranedur.

Sa sœur lui donna un coup dans les côtes.

- Arrête, c'est sérieux là ! le disputa-t-elle.

- Roh... Ça va, pas besoin de crier... répliqua Kranedur en faisant la moue.

- Qu'est-ce que tu as pu apprendre ? demanda Ingrid.

Je leur expliquai alors la façon dont Drago voulait pénétrer sur Beurk et quand il désirait frapper. Je les informai également de l'existence de son armée de dragons qu'il avait l'intention d'utiliser contre nous et de quelle manière. Je leur détaillai l'entraînement que ces dragons avaient subi ainsi que le nombre d'homme dont disposait Drago et la formation qu'ils avaient, je décrivis ainsi les stratégies de batailles pour lesquelles ils s'étaient établis suivis de leurs points forts et de leurs faiblesses.

- Bien sûr, ces stratégies ne sont sûrement plus d'actualité mais ça vous donne une idée de ce que Drago pouvait avoir en tête, conclus-je.

- Alors il nous reste trois mois... lâcha Astrid.

- Trois mois c'est peu mais c'est largement suffisant pour des vikings comme nous ! s'exclama Rustik.

- Rustik a raison les amis, on est des vikings... ça a toujours été un métier à risques ! ajoutai-je.

Tout le monde se leva en levant le poing bien haut pour me prouver leur approbation en criant. Ceci clôtura la réunion du conseil.

Une fois que tout le monde fut sorti de la Grande salle, Astrid vint me voir en m'agrippant l'épaule par derrière. Je me retournai.

- Je suis si fier de toi mon chef adoré... dit-elle, les mains nouées derrière mon cou.

Je l'agrippai par la taille tout en l'attirant à moi.

- Merci Astrid... merci pour tout.

Elle m'embrassa brièvement sur les lèvres puis me serra de nouveau dans ses bras, elle se détacha ensuite de moi, une main sur chacune de mes épaules.

- Allez, file, je suis sûre que tu meurs d'envie d'aller voler !

Je lui laissai un baiser sur la joue et lui souris avant de partir rejoindre Krokmou pour nous envoler. Astrid me connaissait parfaitement, elle savait qu'après ce genre de réunion, j'avais besoin d'évacuer la pression. Elle me comprenait. Et je lui en étais infiniment reconnaissant. Je me retrouvai bientôt dans les airs sur le dos de Krokmou, accompagné de ses trois petits. Nous volâmes longtemps en direction de l'est pour finalement nous poser sur l'une des îles alentours. Je descendis de mon dragon sans trop de mal et m'assit sur le rebord d'un des sommets de l'île qui surplombait l'océan glacial. Krokmou vint aussitôt se joindre à moi. Je lui caressai affectueusement la tête.

- Ah ça t'avait manqué à toi aussi, pas vrai mon grand ? lui demandai-je.

Il hocha la tête en grognant.

- Les petits ont eu l'air d'apprécier notre petite virée en tous cas... Regarde moi ça, ils sont tellement épuisés qu'ils tombent de sommeil les pauvres, ricanai-je. Ah t'en as de la chance mon grand...

Il acquiesça en inclinant légèrement sa tête tout en fermant les yeux et émettant un petit rugissement affirmatif. Je m'appuyai sur son dos pour contempler le ciel.

- Tu sais, moi aussi je vais bientôt devenir papa...

- Roar, roar... aquiesça-t-il.

- Si tu savais à quel point ça me terrifie ! J'ai peur de ne pas être à la hauteur... Comment je suis sensé le devenir sans jamais y avoir été préparé ? Et Astrid me tuera si je commets ne serait-ce qu'une seule erreur !

Krokmou m'administra un coup de queue sur la tête.

- Aïe !

Je le regardai, il me lança un regard noir.

- Bon, c'est vrai, elle ne me tuera pas mais elle sera très énervée...

Je continuai d'observer le ciel.

- Mais tu sais, j'ai aussi très hâte de rencontrer ce petit être... Et puis Astrid est tellement heureuse depuis qu'elle sait qu'elle est enceinte... J'ai envie de voir son sourire gravé sur ses lèvres à jamais.

Krokmou émit une sorte de ronronnement.

- Tu as raison mon grand, j'apprendrais sur le tas...

Les semaines se succédèrent ainsi que les mois. Beurk se préparait du mieux qu'elle pouvait à la guerre. La forge tournait à plein régime, Gueulfor devait subvenir aux nécessités du village qui aurait besoin de beaucoup d'armes le moment venu. Je l'aidai dans sa lourde tâche afin que chaque villageois puisse bénéficier d'une arme personnelle. Rustik et les jumeaux s'occupaient, avec l'aide d'autres villageois, de la construction de diverses armes de défense comme des catapultes ou des balistes. Eret, ma mère et mon oncle ainsi que Baquet, Mulch et tant d'autres s'occupaient de la protection du village, ils avaient renforcé et amélioré certaines infrastructures afin qu'elles résistent mieux aux éventuels chocs mais c'était aussi et surtout pour limiter les dégâts. Varek, Ingrid, Astrid et moi nous chargions de l'élaboration d'un plan de bataille pour contrer les diverses attaques de Drago, plan qui était à présent déjà bien avancé, il ne restait plus qu'à l'affiner. Nous avions décidé ensemble des manœuvres à suivre durant la bataille. Eret mènerait l'attaque navale, il se trouverait sur les premiers rangs... Varek commanderait la défense de l'île assisté d'Erik tandis qu'Ingrid et moi mènerions le front d'attaque avec Rustik et les jumeaux. Les enfants, les jeunes mères et les personnes âgées seraient mis à l'abri dans le Grand Hall sous la protection de ma mère et de mes meilleurs hommes. J'avais demandé à Astrid de se joindre à eux mais celle-ci avait refusé catégoriquement, elle voulait se battre, c'était une guerrière. J'avais fini par la raisonner, non sans mal, en lui disant que dans son état, ce n'était même pas envisageable. Elle avait fini par céder.

Drago n'avait toujours pas attaqué, d'après ce qu'il m'avait fait part, il devait attaquer dans environ un mois, au début des premières gelées d'hiver. Il ne nous restait plus qu'un mois pour nous préparer. C'était la raison pour laquelle je réunissais tous les dragonniers à l'académie toutes les semaines depuis un petit moment. Nous entraînions les dragons à se défendre et à combattre des dragons en armures. J'avais autorisé Astrid à s'entraîner avec nous malgré la désapprobation des autres dragonniers, mais je faisais ça pour lui faire plaisir. En plus, c'était elle qui se débrouillait le mieux malgré sa grossesse à présent bien visible. J'avais tendance à la surprotéger, elle voulait seulement me prouver qu'elle n'était pas faible.

- Non Rustik ! Tu fais n'importe quoi ! s'écria Astrid.

Elle grimpa sur Tempête.

- Pose-toi, je vais te montrer de quelle manière il faut s'y prendre... soupira-t-elle.

Elle réalisa la figure manquée par Rustik à la perfection avant de se poser à ses côtés.

- Voilà, c'est comme ça qu'il faut faire. Si tu ne fais pas tous ces gestes dans le bon ordre et dans un temps très rapide, c'est la vie de tes hommes que tu mets en danger... Alors, à qui le tour ? demanda-t-elle en s'adressant au groupe.

Fougueuse. C'était le mot qui la définissait à cet instant précis. Astrid n'avait pas froid aux yeux, elle venait de ridiculiser Rustik devant tout le groupe sans aucun scrupule, ce que ne manqua pas de rappeler Kognedur.

- Je crois qu'on a eu notre dose pour aujourd'hui, décréta Kognedur. Surtout Rustik... conclus-t-elle en éclatant de rire.

Les dragonniers repartirent dans leurs huttes respectives, nous laissant seuls Astrid et moi.

- Alors, comment se sent ma gente dame après s'être bien défoulée sur tout le monde ? lui demandai-je en retenant un fou rire.

- Très dôle... Si tu veux savoir, ta gente dame se sent très bien et le bébé aussi, il n'arrête pas de bouger...

Je m'approchai d'elle avec précaution et tendis des mains hésitantes vers son ventre bien rebondi, qu'elle saisit et posa délicatement dessus. Elle me sourit et je pus sentir des coups de pieds consécutifs à travers sa peau.

- Ouah... C'est incroyable ! m'exclamai-je, quelque peu troublé. Un viking à en devenir !

Astrid émit un petit rire, émue par la situation. Je gardai mes mains autour de son ventre et l'embrassai passionnément sur les lèvres. Je l'invitai ensuite à monter derrière moi sur Krokmou en lui tendant la main, elle passa ses bras autour de ma taille et nous nous envolâmes. J'amenai Astrid à notre sanctuaire secret dans les coins les plus éloignés de l'île. Nous atterrîmes bientôt près de la falaise caractéristique des lieux, la nuit n'allait pas tarder à tomber. Je pris la main d'Astrid et l'amenai à me suivre, nous nous assîmes au bord de la falaise.

- Quel beau spectacle, tu ne trouves pas ? lui fis-je remarquer.

- J'avoue que ça me rappelle pas mal de souvenirs, confia-t-elle dans un sourire, une main posée sur son ventre et l'autre serrée dans la mienne.

- Ça fait plus d'un an maintenant... émis-je.

Elle se blottit contre moi et je l'enveloppai de mes bras.

- Il y a environ un an, on était là, sur cette falaise à observer le coucher du soleil... tout comme aujourd'hui, dit-elle d'une voix rêveuse.

- Et on est là, sur le point de fonder une famille et...

Astrid tourna la tête et posa ses mains sur mes joues humidifiées de quelques larmes.

- Harold... Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle, inquiète.

- C'est que... Je me rends compte qu'on est des adultes maintenant, on va être parents et on prépare une guerre ! Et je me dis que... jamais la présence de mon père ne m'avait autant manqué...

Je laissai ma tête retomber sur l'épaule droite d'Astrid, elle caressa mon dos en longueur avec douceur tandis que mes sanglots redoublèrent.

- J'aimerai tellement qu'il soit là... Il me manque...

Astrid ne répondit pas, il n'y avait rien à dire de toute façon. J'avais seulement besoin de la sentir auprès de moi. Elle resserra son étreinte.

- Merci... soufflai-je.

Elle se détacha de moi et passa une main dans mes cheveux.

- Merci pour quoi ? demanda-t-elle.

- Merci d'être toujours là pour moi et de m'apporter ton soutien.

- Harold, je t'aime, c'est tout, sourit-elle.

- Et c'est déjà beaucoup Astrid...

Nous repartîmes aussitôt la fin du couché du soleil en direction du village. Nous atterrîmes peu après devant notre hutte, j'aidai Astrid à descendre et avant que nous ne rentrions à l'intérieur, on aperçut les silhouettes de deux personnes s'avancer pour enfin s'embrasser. Curieux, nous nous rapprochâmes des deux ombres, main dans la main, avant de constater qu'il s'agissait d'Ingrid et de Varek. Nous nous éloignâmes instantanément afin de les laisser tranquilles...

- On dirait que c'est officiel maintenant... lâcha Astrid.

- Je suis content pour eux, tu ne l'es pas ?

- Si, si mais Ingrid aurait pu m'en parler... répondit-elle, quelque peu vexée.

Je posai une main sur son épaule et l'obligeai à me regarder dans les yeux, elle sourit. Nous éclatâmes de rire et nous nous ramassâmes chez nous.

xXx

La nuit qui avait suivie cette merveilleuse soirée avait été une des plus calmes et des plus sereines que nous avions eues depuis des mois. Peu à peu, Harold avait repris confiance en lui et il se faisait de plus en plus à l'idée de devenir père, j'en étais très heureuse. Les jours se poursuivirent ainsi jusqu'à ce matin là. Nous fûmes réveillés par les cors du village qui indiquait l'approche imminente d'un ennemi sur notre île. Drago était là et il était venu pour nous détruire, ce qu'il ignorait cependant, c'était que nous étions prêts.

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29Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Mar 3 Nov 2015 - 23:59

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
CHAPITRE 12


– Astrid, réveille-toi ! criai-je en la secouant légèrement mais assez pour qu'elle ouvre les yeux.

Elle se réveilla en sursaut et se frotta les yeux avant de constater le bruit des cors du village.

– Oh non… souffla-t-elle.

Elle se leva précipitamment et vint trouver mes bras, nous nous serrâmes fort l'un contre l'autre. Je me détachai un peu d'elle pour lui caresser la joue d'un pouce. Je lui souris amèrement. Elle retint une larme.

– Il va falloir y aller…

– Non, non ! Je ne veux pas qu'on se sépare ! Pas encore une fois… sanglota-t-elle en me serrant dans ses bras de toutes ses forces.

Je lui caressais le dos pour la rassurer du mieux que je pouvais quand ma mère arriva en catastrophe.

– Harold… commença ma mère avant de se raviser.

– Astrid, Astrid… Calme-toi, l'implorai-je. Ça va bien se passer…

Elle n'était pas rassurée du tout, ce fut avec regrets que je la laissai dans les bras de ma mère. Je l'embrassai sur la joue.

– Je t'aime Astrid.

– Moi aussi Harold, dit elle tristement.

J'adressai un sourire reconnaissant à ma mère et sortis de la maison après avoir récupéré mon épée de feu. Krokmou ne tarda pas à me rejoindre. Jamais je n'avais vu le village autant actif que ce jour-là, chacun avait trouvé sa place et savait ce qu'il avait à faire. J'accourus en direction de la hutte d'Ingrid et lorsque j'arrivai enfin, je la trouvai aux côtés de Varek.

– Ah Harold, enfin ! s'exclama-t-elle.

– On n'attendait plus que toi, ajouta Varek.

– Excusez-moi, j'étais avec Astrid et…

– T'inquiètes, m'assura Ingrid en posant une main sur mon épaule.

Rustik et les jumeaux ne tardèrent pas à nous rejoindre, venant de la pièce d'à côté.

– Alors, où en est la situation ? demandai-je.

– Eret mène l'attaque maritime avec ses hommes, il y a déjà eu beaucoup de pertes… et l'armée de Drago est pratiquement à nos portes… Gueulfor et Erik tentent de freiner son arrivée tant qu'ils le peuvent encore mais Drago sera bientôt là.

– Merci Varek, on va se tenir prêts.

– Bon bah j'y retourne alors !

Ingrid s'avança vers lui et l'embrassa fougueusement puis Varek monta sur Bouledogre avec maladresse. Il en fut tout retourné, le pauvre.

– Suivez-moi ! ordonna Ingrid.

Nous nous dirigeâmes en courant vers la place du village, suivis de très près par nos dragons respectifs. Des centaines de vikings, hommes et femmes, nous y attendaient.

– Ton armée, annonça-t-elle, un sourire au coin de la lèvre.

– Ingrid, je…

– Allez chef, à toi de jouer maintenant…

J'avais peur. Peur de prendre la parole, peur pour tous ces gens qui allaient donner leur vie pour Beurk et qui comptaient sur moi, peur de prendre mes responsabilités. Puis je pensai à Astrid, elle voudrait que je sois fort et que je prenne sur moi. Alors je me lançai :

– Peuple du Nord, vikings, hommes et femmes, le combat que nous allons mener sera difficile, du sang va couler et des larmes vont tomber mais n'oubliez pas la raison de ce combat et rappelez vous les actes de Drago Poinsanklan… N'oubliez pas pour qui vous vous battez et par-dessus tout, n'oubliez pas pourquoi nous nous battons ! Nous nous battons pour la paix ! Pour offrir un monde meilleur à nos enfants ! Alors battez vous pour la paix ! Battez vous pour Beurk !

J'étais monté en puissance au fil de mon cours discours et j'avais hurlé mes dernières phrases. Jamais je ne me serai cru capable d'un tel élan de confiance en moi. La foule répondit par des cris de guerre et des brandissements d'armes. Ingrid, Rustik et les jumeaux s'y mirent aussi, ils motivèrent encore plus les troupes. Et tous crièrent mon nom… Cela me fit un drôle d'effet. Une fois cette agitation terminée, chacun prit le commandement de son unité et je me retrouvai aux commandes de toute une armée avec pour bras droit Ingrid.

– Formez les rangs et tenez-vous prêts ! ordonnai-je.

Je me retournai et me retrouvai face à Ingrid qui m'observait d'un air sournois.

– Quoi ? demandai-je.

– On dirait que tu y prends goût.

– Prendre goût à quoi ?

– A commander des armées bien sûr ! s'exclama-t-elle comme si c'était une évidence.

– C'est pas mon truc Ingrid…

– Oh allez Harold, avoue que c'est excitant !

– Je ne vois pas ce qu'il y a d'excitant à mener une guerre Ingrid. C'est sérieux ce qu'on fait.

Elle fit la moue et baissa la tête puis se reprit et posa une main sur mon épaule.

– Ça va pas toi…

Je ne répondis rien, sur le coup. Bien sûr que je n'allais pas bien ! Avec toute cette pression qui reposait sur mes épaules, j'avais du mal à réfléchir correctement. De plus, je m'inquiétais énormément pour Astrid, j'espérai plus que tout qu'il ne lui arrive rien. Alors oui, il était normal que je ne me sente pas bien et que je sois en stress total. Je finis par hocher la tête négativement.

– Harold, tu sais je peux comprendre que tout ça t'inquiète mais il faut que tu en fasses abstraction durant la bataille, pour tes hommes et pour le bien de Beurk.

– Non Ingrid, tu ne peux pas comprendre. Astrid est tout pour moi, c'est l'amour de ma vie tu vois ? Et on va devenir parents… alors non, je ne peux pas faire abstraction de tout ça parce que si je fais ça, j'oublie pour quoi je me bats Ingrid…

– Excuse-moi… J'aurais pas dû dire ça… Je sais que toi et Astrid vivez une période très forte en émotion en ce moment et je… Pardon.

Cette fois c'est moi qui posai mes mains sur ses épaules.

– C'est bon Ingrid. C'est moi, je pars au quart de tour en ce moment…

Elle sourit.

– Encore pire qu'Astrid…

Je hochai la tête en souriant. Elle avait réussi à me faire sourire.

A présent, il ne nous restait plus qu'à attendre.

xXx

Valka me conduisit avec les autres femmes et les enfants dans la grande salle. Nous marchions vite et l'agitation était à son comble, les enfants avaient peur et ne lâchaient pas la main de leur mère. Nous traversâmes le village qui s'activait à équiper les guerriers en armes, nous vîmes les troupes s'organiser et les dragons se préparer au combat. Comme j'avais envie d'être avec eux… Nous parvînmes finalement au grand Hall. Valka m'attira dans un endroit reculé de la salle et m'invita à m'asseoir.

– Merci mais je préfère rester debout, répondis-je sèchement.

J'avais déjà du mal à digérer le fait de me retrouver ici, elle n'allait pas en plus m'obliger à m'asseoir. Ma place n'était pas ici avec tous ces pauvres gens. J'étais censée les protéger et ça n'était pas en restant ici que j'allais le faire… Je me rappelai subitement les propos d'Harold : Je t'en pris Astrid, pour une fois dans ta vie, sois raisonnable… Si tu ne le fais pas pour moi, fais le pour le bébé. Et il avait posé ses mains sur mon ventre. Je posai instinctivement les miennes dessus. Harold avait raison, ce n'était pas raisonnable mais en même temps, ça me rongeait de l'intérieur de rester ici à ne rien faire qu'attendre. Je me promenai entre les petits groupes de villageois, certaines femmes chantaient des chants d'espérance tandis que d'autres racontaient de vieilles légendes héroïques aux enfants. Je m'arrêtais quelques fois pour écouter, moi aussi, ces fables oubliées. Je discutais avec les gens et essayais de les rassurer en leur donnant espoir. Je poursuivis mon déambulement dans la grande salle jusqu'à ce que je retourne auprès de Valka.

– Tu as vraiment l'étoffe d'une femme de chef, déclara-t-elle.

Je lui souris et vint m'asseoir à côté d'elle pour la serrer dans mes bras.

– Merci Valka… soufflai-je.

Mais nous fûmes interrompus par un bruit de cors. Drago avait pénétré dans l'enceinte de Beurk.

xXx

– Krokmou, ça va mon grand ? m'inquiétai-je.

– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Ingrid.

– Il a senti quelque chose…

– DRAGONS ! hurlèrent les troupes.

Ingrid et moi levâmes la tête simultanément. Des dragons en armure peuplaient le ciel. Gueulfor et Erik arrivèrent en courant, suivis de leurs hommes, en criant que Drago arrivait. Ingrid et moi réagîmes tout de suite en prenant en charge les dragonniers et ainsi gérer l'attaque aérienne. Rustik et les jumeaux firent de même. Gueulfor et Erik quand à eux, prirent le commandement des armées terrestres. Les hommes de Drago se dirigèrent par centaine vers la place du village en détruisant tout sur leur passage, le combat venait de commencer.

Jamais je n'avais assisté à une guerre et encore moins participé. La notion de combat était nouvelle pour moi alors lorsque je vis arriver les trentaines de dragons en armures que j'avais entraînés à Göteborg, il me fallut un peu de temps avant que je ne donne mes ordres. Je les observai un instant et c'est là que je remarquai que quelque chose clochait.

– Attendez ! criai-je en arrêtant mes hommes d'un signe de la main.

– Quoi ? Qu'est-ce qui se passe encore ? râla Rustik.

– Leurs yeux… Regardez leurs yeux ! Ils ont été conditionnés ! m'exclamai-je.

– Tu veux dire que ? commença Ingrid.

– Oui… Ils ont été programmés pour nous tuer… soufflai-je.

Je m'adressai à la totalité des dragonniers à haute voix.

– Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à l'entraînement ? Et bien… C'est d'autant plus valable maintenant ! Ces dragons sont redoutables alors redoublez de vigilance !

– A l'attaque ! finit Ingrid.

Et nous nous lançâmes. Nous tuâmes des dragons. Je suivais Krokmou dans chacun de ses mouvements, luttant contre des dragons dépourvus de toute âme et bien plus forts que ce que je ne me l'étais imaginé. Cependant, je n'avais pas l'impression d'être acteur du combat, c'était Krokmou qui bataillait pour me protéger. Moi, je n'étais que spectateur de toute cette tuerie, tout se passait si vite… Je n'arrivais plus à analyser la situation… jusqu'à ce que je tombe, que nous tombions. Krokmou et moi tombâmes en plein milieu des combats singuliers qui opposait mon armée à celle de Drago. La violence de ces luttes m'impressionnait, je n'avais jamais vu des hommes se battre ainsi… entre eux. Un guerrier n'hésitait pas à planter une épée dans le dos de son adversaire ou à le priver d'un de ses membres. Les hommes de Drago et les miens s'entretuaient sous mes yeux. L'odeur du sang était partout et les cris des guerriers mêlés à ceux des victimes apeurées retentissaient sur le champ de bataille. Un des ennemis fonça sur moi, il m'écarta loin de mon dragon. Je ne pouvais plus compter que sur moi-même pour m'en sortir. Il frappa avec son épée au niveau de mon bras, le coup fut sec et la douleur aussi. Heureusement, il ne m'avait que légèrement touché grâce à mon épaulette qui avait amorti le coup. Je sortis mon épée de feu dans la seconde qui suivit, il fallait que je riposte vite avant que la lutte ne tourne en sa faveur. Je lui enflammai le bras et parvins à me dégager de son emprise. Je courus à travers les combats acharnés auxquels se livraient les hommes tout autour de moi, non sans mal. J'utilisais mon épée pour les repousser un maximum et jetais un coup d'œil à droite, à gauche, cherchant Krokmou du regard mais je ne le voyais nulle part. Dans ma course incertaine et dangereuse, je finis indéniablement par tomber. Je maudissais vraiment ma jambe métallique par moment. Je commençais à me faire piétiner quand je sentis une main me tirer par le col, ça y est c'était la fin.

– Mais qu'est-ce que tu fiches ici Harold ?!

– Gueulfor ? m'étonnai-je en ouvrant les yeux.

Il me posa à terre.

– Alors ? insista-t-il.

– Oui… hum… Je suis tombé et… Krokmou il a… Je sais pas où il est…

– Monte. On va essayer de voir où qu'il est en prenant d'la hauteur.

Je me plaçai derrière lui sur Grump et nous survolâmes Beurk afin de le retrouver. La bataille faisait rage, du point de vue d'ensemble, on voyait que Beurk résistait bien aux attaques cependant les troupes ennemies ne semblaient pas reculer pour autant. Et je ne voyais toujours pas Drago. Mais où se cachait-il bon sang ? Je n'eus pas le temps de réfléchir à la question, Krokmou était là, juste en dessous de nous, il était sur le point de se faire abattre par une troupe de trappeurs de Drago.

– Là ! hurlai-je en le pointant du doigt.

Grump nous fit descendre aussitôt auprès de lui. J'empêchai une flèche d'atteindre sa cible et de toucher Krokmou en plein cœur. J'accourus auprès de lui pour me placer sur son dos, je lui tapotai affectueusement la tête.

– Ça va aller mon grand, je suis là… allez, on décolle ! m'écriai-je.

Gueulfor fit de même et les dernières flèches ne purent nous atteindre. Il m'adressa un signe de tête et je repartis avec Krokmou auprès des autres dragonniers. J'examinai mon dragon au passage et ne constatai rien d'alarmant, seulement une petite entaille au niveau de l'oreille gauche et quelques autres égratignures. Il avait échappé belle mais pour combien de temps encore ? Si nous n'étions pas arrivé à tant, il serait peut être mort à l'heure qu'il est… Si je n'arrivais déjà pas à protéger mon propre dragon, comment pouvais-je protéger tous les autres de Drago ? Toute cette agitation m'avait presque fait oublier la raison première pour qu'il fasse cette guerre, il cherchait à anéantir tous les dragons de ce monde. Je remarquai alors que le champ de bataille sur lequel les hommes se déchaînaient était couvert d'un nombre infime de carcasses de dragons morts. Le combat ne faisait que commencer.

xXx

Ça faisait plus de cinq heures que la bataille faisait rage dehors. Ma patience avait ses limites et je crois qu'elle les avait largement dépassées. J'arrêtai de balancer ma jambe en rythme et me levai puis commençai à faire les cent pas en réalisant des allers et venus dans la grande salle en croisant les bras.

– Astrid, je t'en pris, assied-toi…

– Non, je ne veux pas m'asseoir ! C'est insoutenable, j'en peux plus de ne pas savoir ce qui se passe ! Je veux savoir ! m'énervai-je.

– Astrid… Calme-toi… Tu as dit tout à l'heure que tu avais des crampes au niveau du bas-ventre, est-ce qu'elles sont parties ?

– Non… Ça me fait super mal… En plus, le bébé n'arrête pas de me donner des coups de pieds, c'est insupportable…

– C'est parce qu'il sent que tu es stressée… Raison de plus pour venir t'asseoir.

– Mais non ! Je ne suis pas bien, assise… Ah…

Je serrai les dents, je ne voulais pas être faible, je ne le devais pas.

– Astrid…

– Ça va. Je vais bien, dis-je en reprenant ma respiration. Je vais aller demander aux hommes s'ils en savent plus sur ce qui se passe à l'extérieur.

– Astrid, tu es déjà allée leur demander il y a moins d'une heure de cela et ils t'ont dit qu'ils n'avaient aucune information… .

– Mais peut-être en ont-ils à présent ? émis-je, quelque peu agacée.

Je partis en direction du milieu du grand Hall mais avant d'avoir pu faire un mètre, j'eus un haut le cœur tellement les crampes se faisaient de plus en plus rapprochées. De plus, les coups de pieds ne cessaient pas. Je me tins le ventre d'une main et m'appuyai sur un des piliers en bois de la salle, de l'autre. La tête commençait à me tourner, j'entendis la voix de Valka m'appeler puis accourir auprès de moi.

– Astrid ! Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Valka, visiblement très inquiète.

– Je… j'ai mal à la tête… et les crampes sont de plus en plus violentes… soufflai-je.

Valka me soutint par une épaule et m'obligea à m'asseoir lorsque nous arrivâmes près d'un banc. Elle passa sa main sur mon front puis l'essuya avec un mouchoir.

– Tu es brûlante et trempée de sueur… Peut-être que…

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que je hurlai en la tenant par les épaules. C'était comme si la douleur m'avait transpercée le ventre. Je sentis aussitôt un liquide chaud se déverser de moi et mouiller mes vêtements.

– Oh mes dieux ! s'exclama Valka en souriant. Astrid ! Le bébé arrive !

Je tombai des nues.

– Quoi ? Maintenant ? Là tout de suite ? sanglotai-je.

– Je vais chercher Gothik !

– Non, non reste avec moi Valka ! Je suis désolée pour toute à l'heure… Reste !

Elle resta alors auprès de moi et chargea quelqu'un d'aller chercher Gothik.

– Tu verras, tout se passera bien, dit-elle d'une voix posée.

Seulement, j'étais plus effrayée qu'autre chose. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait… je n'étais pas si émotive d'habitude.

– Mais c'est trop tôt ! Je ne suis pas prête et je devais faire ça avec Harold, on devait le faire ensemble ! Oh mes dieux, je n'y arriverai jamais sans lui… Oh Valka, je t'en prie, va le chercher, va chercher Harold ! sanglotai-je.

– Astrid, calme-toi. Je vais y aller, d'accord ?

J'hochai la tête et Gothik arriva accompagnée de deux autres femmes, des guérisseuses sans doute. Valka me laissa toute seule avec elles et partit trouver Harold.

– Je reviens vite ! me lança-t-elle.

Je me levai avec difficulté et on m'amena dans un coin de la grande salle, à l'abri des regards indiscrets. Elles m'installèrent sur une des tables de la salle où elles avaient disposé une couche épaisse de draps.

– Et maintenant, soufflez.

xXx

– Rustik ! criai-je.

Je ne le distinguais plus à travers les flammes qui dévoraient les écuries de dragons. Des catapultes avaient incendié les écuries et nous tentions de sauver les bébés dragons ne sachant pas encore voler coincés à l'intérieur. Tout le monde était sorti les bras chargés de nouveaux nés sauf Rustik qui demeurait à l'intérieur. Je l'appelai une nouvelle fois, pas de réponse.

– Harold, on doit encore évacuer tous ces dragons… intervint Ingrid.

– Mais on peut pas l'abandonner !

– Harold…

Une boule de feu se forma dans l'incendie, Rustik en sortit, un peu embrasé mais vivant.

– Rustik ! Ouais, ouais… Ouais ! s'exclama-t-il en toussant.

– Rustik ! J'ai cru que tu étais…

– Mort ? Enfin Harold… ironisa-t-il.

J'étais soulagé, Rustik n'avait rien et nous allions pouvoir poursuivre notre sauvetage improvisé. Nous nous éloignâmes des écuries et nous nous dirigions vers l'académie quand je vis ma mère arriver sur Jumper à toute vitesse dans notre direction.

– Harold ! s'écria-t-elle.

Elle arriva enfin, essoufflée, et se mit à mon niveau pour me parler.

– Maman ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

– Harold, il faut que tu viennes. C'est très important… commença-t-elle.

– Mais je ne peux pas quitter la bataille ! Je suis à la tête d'une armée de dragonniers et…

– Astrid est en train d'accoucher !

– Que… quoi ?

– Tu vas être papa ! sourit-elle, émue.

– Quoi, maintenant ? Mais je…

– Vas-y Harold ! Je prendrai le commandement en ton absence. Fonce !

Je laissai donc mes amis sous l'autorité d'Ingrid et rejoignis ma mère pour qu'elle m'emmène auprès d'Astrid. Je survolai une fois de plus la bataille qui battait toujours son plein en dessous de nous. Nous arrivâmes finalement derrière la grande salle, ma mère m'invita à pénétrer à l'intérieur et nous laissâmes nos dragons à l'extérieur, malgré la désapprobation de Krokmou. Nous slalomâmes en travers des femmes et des enfants pour arriver dans un coin de la grande salle où des rideaux faits de deux draps avaient été dressés. J'hésitai alors à entrer.

– Allez, vas-y, elle t'attend, prononça ma mère avant de me pousser à l'intérieur.

Astrid était allongée sur une table, les jambes écartées et le dos relevé, elle souffrait. Je courus la rejoindre pour me placer à ses côtés. Lorsqu'elle me vit, elle éclata en sanglots. Je la serrai fort contre moi.

– Oh Harold… J'ai eu si peur pour toi… Je suis désolée…

– Chuut… Je suis là maintenant, murmurai-je tout en lui caressant le visage.

– Allez Astrid, on y retourne, dicta une des femmes qui accompagnaient Gothik. Un, deux, trois… Poussez !

Le visage d'Astrid se crispa en faisant ce que lui demandait la guérisseuse mais elle hocha la tête de par et d'autre, complètement démunie.

– J'y arrive pas ! gémit-elle.

Je ne savais pas quoi faire pour l'aider alors je lui pris la main et lui maintins le dos pour la soutenir.

– Allez mon amour, tu vas y arriver ! l'encourageai-je.

Alors elle poussa une nouvelle fois en serrant ma main très fort cette fois et elle émit un long cri de souffrance avant de reprendre sa respiration.

– On voit sa tête ! s'écria Valka.

Astrid tourna la tête vers moi en souriant, je lui souris à mon tour.

– Encore un p'tit effort Astrid… dis-je en lui caressant le dos.

– Allez-y poussez !

Astrid poussa de toutes ses forces, elle hurla de douleur et bientôt ses hurlements furent couverts par d'autres cris, ceux d'un bébé, notre bébé.

– C'est une petite fille, déclara l'une des femmes.

Gothik coupa la dernière chose qui reliait notre fille à sa mère et nous présenta un nouveau-né sale et recouvert de sang. Astrid reprenait à peine sa respiration que Gothik lui colla le tout petit être dans les bras. Elle la prit avec prudence et la cala délicatement dans ses bras. Un large sourire se dessina sur ses lèvres, elle était comblée.

– Harold… On a fait ça… souffla-t-elle, émue.

Je lui caressai les cheveux et l'embrassai sur la joue, j'étais le plus heureux des hommes.

– Félicitations Astrid… Tu t'es battue jusqu'au bout.

– Merci Harold, merci.

Je m'apprêtai à lui répondre quand un énorme bruit retentit dans toute la salle, c'était une explosion.

– Je vais voir ce que c'était.

– Harold ! cria Astrid.

Je sortis et je vis des hommes tenter de renforcer la grande porte qui venait d'être fragilisée.

– Harold ! Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama ma mère.

– Il faut que j'aille voir ce qui s'est passé dehors !

J'accourus hors du grand Hall et me dépêchai de me rendre devant celui-ci. Lorsque j'y parvins enfin, Ingrid était là avec quelques autres hommes à protéger la porte de la grande salle des attaques de… Drago. Il était sur un énorme dragon et riait à gorge déployée du sort de mes hommes. Je me joignis à eux pour les aider et Drago m'adressa la parole.

– Ah ! Voilà enfin le maître des dragons ! Je croyais que tu ne sortirais jamais de ton trou… lâcha-t-il.

– Drago…

– Mais maintenant, on va enfin pouvoir en finir !

Il avait hurlé la fin de sa phrase. Il se mit à tirer partout sur tout ce qui bougeait mais sa véritable cible, c'était moi. Je tournai la tête pour voir où se trouvait Ingrid quand je l'entendis hurler :

– Harold ! Attention !

Elle se posta devant moi avant que je ne me prenne le tir de Drago. La violence du choc me propulsa une dizaine de mètres plus loin, je cherchai à scruter les environs mais je voyais flou puis plus rien.

Il faisait noir, je détestais le noir. J'avais peur du noir parce que je ne voyais rien du tout et ça m'angoissait alors j'allumai une bougie. J'étais tout seul à la maison, Papa n'était pas encore rentré. Alors je l'attendis en faisant un dessin. Et une heure plus tard, j'entendis la lourde porte de la maison s'ouvrir, j'accourus en direction de la porte pour aller voir Papa.

– Papa ! m'écriai-je.

Il me prit dans ses bras et me fit un gros câlin. J'aimais bien quand Papa me faisait des câlins comme ça.

– Je suis venu te dire au revoir, Fils. Papa part pour un long voyage, d'accord ?

Je boudai, je n'aimais pas quand il partait longtemps.

– Pourquoi tu pars toujours longtemps Papa ?

– Harold, tu sais que c'est pour trouver le nid des dragons. Je dois partir longtemps, c'est comme ça. Et puis, Geulfor sera là.

– Mais moi je veux que tu restes avec moi !

– Fils…

Je ne voulais plus l'écouter, je montai dans ma chambre pour m'y enfermer. Je m'assis sur mon lit, ramenai mes jambes contre moi et me mis à pleurer. J'étais triste que Papa s'en aille, il ne voulait jamais m'écouter…

Au bout d'un moment, j'entendis de gros pas venir de l'escalier, Papa était en train de monter. Vite, j'essuyai mes larmes du revers de mon bras et me mis sous les épaisses couvertures. Papa entra avec une bougie dans les mains. Il savait que j'avais peur du noir. Il la posa sur ma table de chevet, à côté de moi. Il se pencha ensuite sur moi et m'embrassai sur le front. Je le pris dans mes petits bras et le serrai très fort.

– Bonne nuit Papa.

– Bonne nuit Fils.

Je posai la tête sur l'oreiller et il me borda. Il se releva ensuite et partit en direction de la porte mais avant qu'il ne sorte, je lui adressai la parole encore une fois avant qu'il ne s'en aille.

– Je t'aime Papa.

J'entendis la porte se fermer.

– Moi aussi Harold, moi aussi.


Je sentis que mes yeux étaient sur le point de s'ouvrir mais je replongeai une nouvelle fois dans le néant.

Krokmou avançait lentement vers moi avec ces yeux terrifiants. Je l'implorai de se reprendre mais il continua d'avancer.

– Non, arrête !

Et c'est alors que mon père surgit de nulle part.

– Fils ! s'écria-t-il.

– P'pa non ! Non ! hurlai-je.

Mon père me poussa et ce fut lui qui se prit le tir meurtrier de Krokmou.


Mon père m'avait sauvé la vie et Ingrid venait de faire exactement la même chose.

J'ouvris les yeux. Krokmou se trouvait au-dessus de moi et me protégeait avec ses ailes. Je regardai autour de moi et vis Ingrid à terre, quelques mètres plus loin. Je me levai précipitamment et courrai la rejoindre. Je la pris dans mes bras, elle respirait encore mais son visage était très pâle et ses yeux presque fermés.

– Ingrid ! Je t'en prie reste avec moi, Ingrid ! criai-je.

– Harold… souffla-t-elle.

– Oui ? sanglotai-je.

– Merci… dit-elle en fermant les yeux.

– Non ! Non, Ingrid ! Ne me laisse pas ! Ingrid !

Ingrid était morte dans mes bras. Aucun mot ne parvenait à décrire ma douleur. Elle était comme une sœur pour moi. Je pleurai en serrant son corps froid, sans vie contre le mien, inconsolable.

J'en avais assez qu'on cherche toujours à me protéger, mon père, Ingrid, Gueulfor, Krokmou, Astrid… Je ne pouvais plus permettre que ce genre de choses arrive encore, il en était hors de question. J'allais mettre un terme à tout ça, une bonne fois pour toute.

Varek et les autres dragonniers arrivèrent peu de temps après l'incident, il était bouleversé. Suffisamment de monde s'occupait d'Ingrid à présent, je pouvais y aller. On tenta de me retenir mais j'étais plus déterminé que jamais. J'enfourchai Krokmou et décollai à toute vitesse. Mon objectif, trouver Drago. Krokmou et moi épiâmes les environs à toute vitesse mais Drago ne fut pas difficile à trouver, il était niché sur le bord de l'île avec son imposant dragon. Dès que je fus assez proche de lui, je demandai à Krokmou d'actionner son tir plasma le plus puissant et le fis tomber de son dragon. Krokmou nous posa à seulement quelques mètres de lui, je descendis et lançai mon épée de feu sur son pic tranchant. Je ne ratai pas ma cible, je pris son pieu, récupérai mon épée au passage et le menaçai avec les deux, le faisant reculer. Il mit les deux mains en avant tout en riant sans retenue, démentiellement.

– Alors que va me faire le Maître des dragons maintenant qu'il a des armes en mains ? ricana-t-il.

Il pouvait bien rire autant qu'il voulait, il ne me faisait plus peur. J'avançai de nouveau vers lui plus menaçant cette fois.

– Tu n'avais pas le droit ! Elle n'avait rien fait ! hurlai-je. Elle était innocente ! m'écriai-je.

La rage crispa mes paroles.

– Tu vas payer pour ce que tu as fait Drago… Pour tout ce que tu as fait…

Je fonçai sur lui et lui plantai son pieu dans la poitrine en plein dans le cœur. Il ramena instinctivement ses deux mains sur l'arme qui venait de le tuer et en reculant, tomba de la berge et sombra dans l'océan.

Des acclamations suivirent ce geste fait sous le coup de la colère. Je venais de mettre fin à la guerre. Je m'envolai sur le dos de mon dragon en direction de la grande salle qui avait été rouverte. Je me précipitai à l'intérieur et atterris directement dans les bras d'Astrid qui m'attendaient en larmes. Nous nous serrâmes fort l'un contre l'autre.

– Harold… Qu'est-ce que tu as fait ? sanglota-t-elle.

Je posai ma tête sur son épaule, démuni et perdu, les larmes aux yeux.

– J'ai tué Drago… déclarai-je d'une voix à peine audible.

Elle s'écarta légèrement de moi pour poser ses mains sur mes épaules et observer mon visage.

– Harold…

– Je sais, je sais… Ce n'était pas la solution ! Mais tu vois Astrid, j'en ai marre qu'on me protège… C'est à moi de vous protéger ! Un chef protège les siens…

Elle me ramena dans ses bras pour me serrer de nouveau contre elle.

– Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? demanda-t-elle au bout d'un moment.

– J'ai besoin de voir notre fille d'abord, je t'expliquerai après.

Elle me prit la main et je la suivis jusqu'à l'autre bout de la salle, ma mère nous y attendait, le bébé dans les bras. Elle transféra le bébé dans ceux d'Astrid qui s'avança vers moi pour me déposer le nouveau-né à son tour. Je calai notre fille du mieux que je pus et la berçai légèrement.

– Bonjour toi… dis-je en chuchotant doucement.

Mes nerfs tombèrent et une larme coula sur ma joue, j'étais tellement heureux.

– Ma petite dragonne… souris-je. Je t'aime déjà tellement si tu savais… Papa sera toujours avec toi… toujours… dis-je en lui déposant un petit baiser sur le haut du crâne.

– Ingrid. Elle s'appelle Ingrid, déclara Astrid en se penchant derrière moi, posant sa tête sur mon épaule en me serrant contre elle.

– Ingrid… souris-je, ému.



– Tu es sûr de toi ? demanda-t-elle.

– Oui, je suis sûr de moi Astrid. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

– Très bien, alors.

– Allons-y.

Je la pris par la taille et nous avançâmes dehors, main dans la main jusqu'au centre du village. Astrid me laissa prendre place sur la petite estrade aménagée avant de rejoindre les autres villageois rassemblés autour de moi. J'attendis le silence et je me lançai.

– Peuple de Beurk, aujourd'hui est un jour de deuil pour chacun d'entre nous, ici présent. Certes, nous avons remporté la bataille contre Drago mais la tristesse et la peine causées par ses actes resteront. Un chef protège les siens et aujourd'hui, je n'ai pas réussi à vous protéger. On m'a souvent dit que j'étais un homme de paix mais j'ai tué un homme aujourd'hui. J'étais censé être capable de rassembler dragons et vikings mais regardez ce carnage ! Des centaines de milliers de dragons et d'hommes sont morts aujourd'hui ! Ce genre de combats sanglants n'aura plus jamais lieu parce que je peux encore faire une chose pour nous protéger tous. Je déclare l'exil des dragons.

Les contestations commencèrent à monter au sein des vikings de Beurk, je repris aussitôt, me forçant à élever la voix.

– Des hommes comme Drago, il y en a eu de tout temps et il y en aura de tout temps. Si ce n'est pas lui qui les extermine, ce sera quelqu'un d'autre ! Tant que les dragons vivront avec nous, ils ne seront pas en sécurité et nous non plus. C'est pourquoi je demande cet exil, pour le bien de tous. Je sais que c'est très dur pour vous, moi le premier mais c'est la meilleure solution, croyez-moi.

Un silence de plomb commença à s'installer quand ils se mirent petit à petit à faire un signe que je n'eus aucun mal à reconnaitre. Il s'agissait du salut de mon père, un poing levé vers le haut. Bientôt ce fut la totalité du village qui réalisa le salut viking. Ils venaient d'approuver ma décision.

Les adieux furent extrêmement difficiles. Tous les vikings et leurs dragons s'étaient réunis sur la place du village pour leur dire au revoir une dernière fois. C'était très émouvant de voir l'amour que nous leur portions s'exprimer de cette façon. Je ne les exilai pas pour rien, et mon peuple le savait. Si nous voulions les préserver de l'extinction qui les guettait, c'était la meilleure chose à faire.

J'arrivai aux côtés de Krokmou, Astrid et Tempête, les bras chargés. Je caressai la tête de mon dragon en le regardant droit dans les yeux, je luis souris faiblement. Je lui présentai l'aileron autonome que j'avais inventé pour lui et qu'Astrid avait refait. Il se mit à reculer, je le retenus.

– Hey… Krokmou… Je sais que ça ne te plaît pas tout ce qui est en train de se passer. Mais si je fais ça, c'est pour ton bien, tu le sais, reniflai-je.

Il se colla contre moi et me lécha la tête. J'émis un petit rire et le serrai une nouvelle fois contre moi.

– Merci mon grand.

Je lui installai son nouvel aileron et vérifiait son fonctionnement avant de me replacer face à lui.

– Et voilà. Ça te servira sûrement plus qu'à moi… dis-je en plaisantant.

Astrid arriva derrière moi et s'avança vers Krokmou, elle le prit dans ses bras.

– Au revoir Krokmou, merci pour tout ce que tu as fait pour nous… murmura-t-elle.

Elle desserra son étreinte et posa une main sur mon épaule avant de retourner derrière moi. Je pris une dernière fois Krokmou dans mes bras.

– Je t'oublierai jamais mon grand, t'es mon meilleur ami… On se reverra dans le Valhalla…

Il sembla rechigner et émit un triste grognement. Je finis par le relâcher et reculai pour me retrouver dans les bras d'Astrid qui m'agrippa la taille en me serrant fort contre elle, elle me soutenait du mieux qu'elle pouvait.

Tous les dragons se réunirent autour de Krokmou qui me regarda une dernière fois avant de s'envoler. Tous les autres le suivirent et quelques battements d'ailes plus tard, tous les vikings étaient déjà aux bords de l'île en train de les acclamer et de leur adresser un dernier au revoir de la main. Deux larmes coulèrent sur ma joue tandis que j'observais les dragons s'envoler au loin pour toujours.

Quatre ans plus tard…

– Papa ! Parle-moi encore des dragons ! s'exclama Ingrid.

– Ingrid, il se fait tard…

– S'il te plaît ! insista la petite brune aux yeux bleus.

Astrid pénétra à l'intérieur de la chambre et s'assis sur le lit, à côté de sa fille.

– Allez Harold, si ça lui fait plaisir ! renchérit Astrid.

Je soupirai. Comment pouvais-je refuser quoi que ce soit aux deux plus grandes femmes de ma vie ?

– Très bien, qu'est-ce que tu veux savoir ?

– Racontes moi comment tu es devenu ami avec Kokmou !

Je ris de bon cœur.

– Ah ma chérie, c'est Krokmou…

– Oups… Pardon, s'excusa-t-elle en souriant.

Je me rapprochai d'elle et d'Astrid et commençai mon récit.

– Quand j'étais petit, les dragons peuplaient ce monde…

FIN.

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30Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Sam 14 Nov 2015 - 22:10

alittlebutterfly

alittlebutterfly
C'était vraiment une super fanfiction, Raf! Ca me fait toujours plaisir de la lire et relire. La fin m'a fait un petit pincement au cœur, vu ton petit clin d'œil à Dragons 3 ( Je sens que le cinéma va se transformer en une rivière de larmes des Dragonites, moi la première). D'ailleurs ton idée de faire accoucher Astrid pendant la bataille m'a faite sourire car j'y avais pensé également comme scénario possible (mais très improbable) pour le film;
En tout cas bravo! Tu comptes nous en écrire une autre par hasard?

31Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Sam 14 Nov 2015 - 22:15

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
Merci beaucoup ! Ça me fait vraiment plaisir Smile Bah je voulais respecter le début des livres de Cressida Cowell parce qu'il ne faut pas oublier que c'est grâce à elle que cette histoire existe Wink Ah oui tu y avais pensé ? x) Je compte écrire des OS mais je ne sais pas encore si j'écrirai une fanfiction entière sur Dragons mais j'écrirai sûrement une autre fic sur un autre univers Wink Merci encore ! Very Happy

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32Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Mar 21 Fév 2017 - 8:53

Phenix du Valhalla

Phenix du Valhalla
Eh ben...

Pour les autres, il est possible qu'il y est du spoil, donc si vous n'avez pas lu la dite fanfiction, déjà qu'est ce que vous ici, en page 2 ? Et puis enfin, GO FAST LA LIRE !!!

Déjà, fanfiction plus longue et plus mature que la première (en même temps, l'âge des protagonistes n'est pas le même) et je trouve splendide que tu puisses jouer avec cela
Enfin, ça se trouve, tu ne l'avais pas fait exprès Laughing mais c'est ce que j'ai ressenti !

Donc alors, une suite directe à Dragon 2 pour imaginer Dragon 3.

Comme la première fanfic, de nombreux moments de rires légers mais plaisants et de surprises à commencer, direct, par le mariage qui est très beau.
Inspirée de faits historiques pour mener cette scène a bien ? Parce qu'à la lire, j'avais vraiment l'impression que les vikings se mariaient de cette façon.

Et puis vient les scènes de couple entre Harold et Astrid qui, ma foi, sont très intéressantes et plus que plausibles. La protection excessives d'Harold maintenant qu'Astrid est devenue sa femme.
On rentre dans le monde des adultes et ça, c'est bien amené de part les scènes de disputes.

On garde assez le respect des œuvres dragonnières précédentes même si j'ai l'impression que Rustik s'est bien calmé en grandissant xD contrairement à Kranedur qui, à mon plus grand plaisir, reste comme il a toujours été.
Gueulfor toujours aussi protecteur envers son petit Harold, la présence de Valka qui ne se débrouille pas si mal et le retour d'Ingrid !  Surprised
Et évidemment, The retour of grand bad méchant, plus déterminé que jamais.

J'ai pensé faire un cas par cas pour les chapitres mais... trop long (c'est pas la flemme, mais j'ai peur qu'avec la longueur de mon texte, les autres lecteurs pensent qu'il s'agirait d'un épilogue Razz ).

Tu abordes un sujet original, et encore plausible, en faisant apparaitre un autre furie nocturne, mais là où s'est original, c'est que ce furie soit au pluriel !
Une île entière de furies nocturnes ! Shocked

Et puis, ta petite signature, j'ai envie de dire Raf ^^
Les scènes érotiques !
Non, mais à quel âge tu as écris cette fanfiction ? Parce que oser te mouiller comme ça dans... Non, c'est bizarre ça... Parce que oser écrire ça, faut le faire ^^
A 20 ans, il m'arrive d'être parfois gêné à la lecture et à l'écriture de ces genres de scènes.
Après, je n'ai rien contre ; c'est juste que personnellement, j'adorais écrire comme toi des ébats amoureux avec un tel sens du détail sans que cela ne tombe dans le "so much".
Aurait-on à faire à la E. L. James française ? (après maintes réflexion, j'ai encore des doutes pour savoir si c'est un compliment ou pas... Mais on va dire que oui ^^)

Après ces ébats, le moment que l'on attend tous : le bébé !
Et *paf*, grande claque inattendue avec la première fausse couche qui m'a chagriné pour Astrid.
Ça change en effet des histoires où les premiers grossesses se passent dans le meilleur des mondes.

On saute un petit peu ; tant de choses à dire ! mais allons à l'essentiel !
(si tu veux une critique de quelques pages, tu me le dis Very Happy )
La scène de torture est amenée et est parfois déroutante.
L'imagination du frère de Valka est originale.

Mais c'est la bataille finale qui reste dans les annales et mémoires !
Cette alliance entre vikings et autres clans est juste immense !
Je n'ai pu retenir une petite larme à la chute d'Ingrid... Sad Cruelle auteur que tu es...

Et, enfin, la référence aux livres de Cressida Cowell : Quand j'étais petit, les dragons peuplaient ce monde…
Cependant, j'aurais attendu une scène de séparation plus déchirante entre Harold et Krokmou ; entre les vikings et les dragons en général.

En somme, le contenu est plaisant à lire et à imaginer (oui, j'imagine ce que je lis, ça arrive ^^)

Mais si il ne devait y avoir que du positif dans les critiques/avis, à quoi cela servirait-il d'écrire ?

Et oui, il y a des points qui m'ont laissés... perplexe.
Pas tant sur le fond, mais plutôt sur la forme.
J'explique : le faite d'alterner discours d'Harold et d'Astrid (et d'autres personnages) est une bonne idée que tu arrives à mettre en place mais dont j'ai eu quelques problèmes à partir du chapitre 2, si bien que j'ai renommé ta fanfiction en How to train your Inception !
Les paragraphes en italiques m'ont posés quelques problèmes de compréhension mais après quelques relectures intensives, j'ai fini par comprendre ! C'est juste dommage, personnellement, d'avoir été coupé dans ma lecture par ce problème.
Après, je n'ai pas eu les loisirs d'observer tout les avis fait sur ta fanfiction et ça se trouve, je suis le seul guignol qui n'arrive pas à les lire  clown M'étonnerait pas...

En suite, dans le fond.
De nombreux passages m'ont laissés assez amusé parce que improbables (encore une fois, de manière totalement personnelle, pitié, ne me lapider pas !)
Par exemple, le moment où Astrid annonce à Harold qu'elle est enceinte... Bon, la scène est émouvante mais j'aurais attendu autre chose d'Harold que "Ouah..." xD
Et je ne reviendrais pas sur mon avis strictement personnel pour ce qui est du "je t'aime" ; tu trouves cela plaisant de le mettre, je ne peux que te laisser faire, c'est ta fanfiction ^^

Pour résumer : on ne perd pas un style qui plaît (cette variation de ce dicton est déroutante - -')
Plaisant, original, respectueux de l’œuvre, émouvant, (mon dictionnaire des synonymes va y passer) ça m'a réellement plu de lire une nouvelle fanfiction portant ta signature ! Wink
On ne pourrait qu'encourager à une belle poursuite du plaisir d'écrire et de faire rêver !

https://www.senscritique.com/PhenixduXib

33Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Mar 21 Fév 2017 - 13:12

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
Eh ben! Dis moi, tu fais toujours des commentaires aussi long ? x) Je plaisante bien sûr ! J'adore les commentaires comme les tiens, construits et fondés. C'est ça qui m'aide à avancer !

Je te remercie pour tous tes compliments ainsi que tes critiques ! Je ne vais pas revenir sur tout ce que tu as dit mais tout de même.

En ce qui concerne le mariage, c'est normal que tu aies eu cette impression car j'ai fait des recherches sur internet avant de me lancer Wink

Je suis contente que tu aies trouvé ma fiction originale en tous cas ! Je voulais en fait qu'elle soit réaliste mais en même temps assez fidèle au film d'où le dosage du drama qui n'est pas trop important mais avec ma petite touche personnelle (les ébats) parce que ça m'énerve de toujours voir des œuvres exclusivement sur l'etotique ou exclusivement sur de l'aventure ou de la romance... j'aime bien mélanger les genres ! Parce que je trouve que c'est ça la vie Wink c'est pas que de la romance ou que de l'aventure, c'est tout mélangé !

Après pour ce qui concerne le combat final j'ai beaucoup travaillé dessus parce que c'est pas trop mon point fort mais je suis contente du résultat ^^ Ensuite pour la fin avec la séparation bah en fait c'est compliqué de faire ce genre de scène parce que je l'imagine très bien dans ma tête mais c'est une scène émotionnellement très forte alors c'est compliqué d'écrire ce qu'ils peuvent ressentir à ce moment là... j'aurais pu en rajouter mais ils se devaient d'être forts alors c'est compliqué ^^'

Pour ce qui concerne les scènes etotiques je ne sais pas si c'est ma signature mais bon x) C'est vrai que je fais toujours en sorte d'en dire beaucoup sans en dire trop et tout ça de façon romantique x) mais ton explication était meilleure xD Bah j'ai commencé à écrire ma fic en 2014 et j'avais 16 ans donc voila tu as ta réponses ^^ Après je conçois que tout le monde ne soit pas à l'aise avec ce genre de scène mais pour moi cest quelque chose de naturelle et il ne faut pas en avoir peur ^^ Enfin voila quoi x)

Ah et j'ai oublié de parler de la référence ! Oui je l'ai mise parce que j'y tenais et je suis sûre qu'ils la mettront dans le film Wink

Alors en ce qui concerne les critiques et bien je pense que tu as raison. C'est sur que l'on est un peu perdu au début dans ma fic avec ces changement de points de vue et les flashback en italique mais on s'y fait ^^ mais c'est vrai que je devrais peut être les préciser au début (c'est juste que le fait de le mettre ça enlève de son charme je trouve)

Aha bah après moi je trouvais que ça pouvait lui correspondre parce qu'il manque souvent de mots Harold en général mais bon x) Je voulais pas qu'il fasse trop niais non plus donc voilà x)

Merci en tous cas ! Et si tu as d'autre choses à dire surtout ne te retiens pas envoie moi un mp si tu préfères ! J'adore avoir des avis et conseils !

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34Voilà qui tu es - Page 2 Empty Genial Mer 24 Mai 2017 - 22:18

nova

nova
J'ai ADORÉ... C génial! C tellement bien écrit... Petit bémol: Trop de détail pendant les scènes...très......chaude! (tu vois de quoi je parle?)
Sinon parfait!
Si tu peux en refaire refaisant...J'ADORE!!!!!

35Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Jeu 25 Mai 2017 - 0:13

Invité


Invité
Moi aussi j'ai adoré ce fanfiction (c'est un de mes préférés). Bon après pour les scènes très "chaudes", les détails ne me dérangent pas plus que ca. C'est vrai que c'est assez compliqué de trouver un fanfiction sans scènes erotiques. Raf, je trouve que tu écris TROP bien ! Et le scénario est juste topissime, logique, original... tout ce que j'aime quoi ! J'espère que tu vas continuer d'en écrire (tu as un don pour ca) Very Happy

36Voilà qui tu es - Page 2 Empty Re: Voilà qui tu es Jeu 25 Mai 2017 - 20:45

Rafxsulfuslovestory

Rafxsulfuslovestory
Merci beaucoup à toutes les deux ! Ça me fait très plaisir ce que vous me dites car c'est exactement ce que je cherche à faire quand j'écris mes fanfics. Je veux que ça ressemble le plus possible à ce qui pourrait se passer Smile

Par contre, vous êtes un peu jeunes pour lire le genre de scènes que j'ai pu écrire dans le chapitre 6... Donc je comprends que ça ait pu te choquer Nova :/ Donc fais plus attention à ce que je mets en entête ^^ Si je mets que c'est du rated M/Ma c'est que cela comporte des scènes de sexe explicites ^^'

Sinon, ne vous inquiétez pas, j'ai écrit beaucoup d'autres fanfics pour Dragons sur fanfiction.net : https://m.fanfiction.net/u/6099148/ Smile
Et je continue d'en écrire actuellement ^^ J'espère qu'elles vous plairont !

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