Ma passion pour ce film a tellement pris de l'ampleur que ça fini par dériver vers un milieu que je n'affectionnais pas particulièrement à l'origine, l'écriture.
A force de rêver de dragons et de faire chou blanc dans la rechercher de fanfictions en français, j'ai eu l'idée de mettre mes idées sur papier.
Ce qui a donnée ma première fanfiction sur Dragons que vous pouvez découvrir sur fanfiction.net ici : https://www.fanfiction.net/s/7798311/1/Le-souvenir-du-combat
Pour l'heure il y a 9 chapitres de publiés et il me faut en général plus d'un mois pour faire un chapitre, enfin dans le meilleur des cas....
Remerciement :
Je suis très reconnaissante pour le travail de ma bêta Tigrou19, qui prend le temps de corriger mes fautes que j'ai le tallant de faire. Vraiment à grand merci à toi Tigrou, dont vous pouvez retrouver le profil ici : https://www.fanfiction.net/u/1111726/Tigrou19
Note :
L'histoire principale se situe quelques semaines après la bataille.
Elle est principalement centrée sur Harold, mais met en valeur des personnages secondaires comme Krokmou, Stoïck, Gueulfor, Astrid. L'histoire met en avant les relations entre les personnages, illustrée par des moments de leur vie sur différentes périodes (enfance, présent...). Et enfin des scènes du film passées sous silence seront racontées.
Bien entendu l'univers du film « Dragons » appartient à DreamWorks et à Cressida Cowell.
~LE SOUVENIR DU COMBAT~
Les souvenirs de l'enfance d'Harold et la vie qui mène juste après la bataille, rythme l'histoire. Maintenant pour le village, les dragons sont sources de prospérité, mais aussi de problèmes. Harold se doute qu'arrêter le combat ne veut pas dire arrêter la rancœur dans le coeur des gens.
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Chapitre n°2 : Les paroles de Monika.
Stoïck doit gérer les déboires de son fils qui n'est qu'un petit garçon.
N'hésitez pas à donner votre avis ça fait toujours plaisir.^^
Je posterais les chapitres suivants dans les prochains jours sur le forum.
A force de rêver de dragons et de faire chou blanc dans la rechercher de fanfictions en français, j'ai eu l'idée de mettre mes idées sur papier.
Ce qui a donnée ma première fanfiction sur Dragons que vous pouvez découvrir sur fanfiction.net ici : https://www.fanfiction.net/s/7798311/1/Le-souvenir-du-combat
Pour l'heure il y a 9 chapitres de publiés et il me faut en général plus d'un mois pour faire un chapitre, enfin dans le meilleur des cas....
Remerciement :
Je suis très reconnaissante pour le travail de ma bêta Tigrou19, qui prend le temps de corriger mes fautes que j'ai le tallant de faire. Vraiment à grand merci à toi Tigrou, dont vous pouvez retrouver le profil ici : https://www.fanfiction.net/u/1111726/Tigrou19
Note :
L'histoire principale se situe quelques semaines après la bataille.
Elle est principalement centrée sur Harold, mais met en valeur des personnages secondaires comme Krokmou, Stoïck, Gueulfor, Astrid. L'histoire met en avant les relations entre les personnages, illustrée par des moments de leur vie sur différentes périodes (enfance, présent...). Et enfin des scènes du film passées sous silence seront racontées.
Bien entendu l'univers du film « Dragons » appartient à DreamWorks et à Cressida Cowell.
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~LE SOUVENIR DU COMBAT~
Les souvenirs de l'enfance d'Harold et la vie qui mène juste après la bataille, rythme l'histoire. Maintenant pour le village, les dragons sont sources de prospérité, mais aussi de problèmes. Harold se doute qu'arrêter le combat ne veut pas dire arrêter la rancœur dans le coeur des gens.
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Chapitre 1 : La recherche du bougeoir
Krokmou se trouve avec Harold lorsqu'il tombe sur un objet spécial, mais avant tout c'est l'organisation de la maison qui est racontée.
.~.✾.~.
La décision d'installer la chambre d'Harold au rez-de-chaussée avait conduit à réaliser plusieurs aménagements dans la maison du chef. Ainsi, Stoïck avait laissé sa chambre à son fils et s'était simple aménagé un espace pour dormir
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis la bataille. Harold vivait désormais avec sa nouvelle jambe. Bien qu'il ait réussi son adaptation avec sa prothèse, le jeune viking avait compris qu'une jambe artificielle, aussi sophistiquée soit-elle, ne remplacerait jamais son véritable pied. En effet, se déplacer avec une prothèse était plus difficile que ce qu'il avait pu imaginer.
Bien sûr, Harold ne montrait jamais à ses proches les souffrances et les difficultés de sa convalescence. Il n'y avait que Krokmou que le garçon ne pouvait duper sur ses souffrances, c'était peine perdue comme si le dragon pouvait voir à travers lui et vice-versa.
Pour qu'Harold n'ait plus à monter les escaliers qui conduisent à l'étage trop souvent, l'ancienne chambre de son père, située au rez-de-chaussée, serait désormais la sienne. Stoïck avait pris cette décision car il trouvait l'équilibre de son fils sur sa nouvelle jambe encore fragile. Il était vrai que gravir régulièrement cet escalier exigu et escarpé était vraiment délicat, surtout avec une prothèse. Pour faciliter l'accès à l'étage, une rampe avait été installée pour Harold elle était la bienvenue, comme elle l'était pour Stoïck, même s'il ne l'avouerait jamais. Le chef des Berk tenait à sa fierté, particulièrement devant son garçon.
Stoïck n'avait pas pris l'ancienne chambre de son fils, il avait préféré aménager un espace pour dormir au rez-de-chaussée. Désormais, la maison comprenait une nouvelle pièce : la chambre, nouvellement installée, avait pris l'emplacement du garde-manger. Rien de compliqué n'avait été fait pour les travaux : des cloisons avait simplement été installées pour créer un espace intime. La pièce n'était pas grande et ne contenait que le strict nécessaire.
Stoïck avait eu la possibilité de donner la nouvelle chambre à Harold, mais son fils était jeune et avait besoin de place pour entreposer une partie de ses petites affaires, ou une grosse bête mangeuse de poissons. Bien que le dragon dormît la plupart du temps à l'extérieur, en particulier sur le toit, il aimait certains soirs dormir auprès de son ami. Mais son coin préféré dans la maison était devant le feu. Il pouvait passer des heures à se prélasser devant les flammes à se faire rôtir les écailles.
.~.§.~.
Ce jour-là, Harold monta à l'étage pour récupérer un bougeoir qui devait normalement se trouver sur une étagère. Mais les étagères étaient remplies à ras bord d'objets divers et ne facilitaient pas la tâche. On pouvait y trouvait un tas de choses sans aucune utilité telles que des coquillages, des jouets ou encore des pierres. Il y avait aussi des livres, des feuilles jaunies par le temps... Bref tout un tas de petites bricoles qu'un enfant entasse facilement au fil des ans.
Harold, devant les étagères, se gratta la tête.
- Mais où est passé ce maudit bougeoir ? Je suis sûr que je l'ai vu il y a pas longtemps…
Harold était frustré, sa mémoire lui disait une chose alors que ses yeux en disaient une autre. Il décida de reculer de quelques pas pour avoir une vue d'ensemble des étagères et ses yeux finirent par se poser sur l'objet qui jouait à cache-cache.
- Enfin ! Le voilà celui-là !, déclara-t-il satisfait.
Malheureusement le bougeoir se trouvait sur la deuxième étagère donc hors de portée pour lui.
- C'est pas grave, je vais monter sur le bureau comme d'habitude, expliqua-t-il d'un ton serein à son ami.
Krokmou se tenait devant l'encadrement de la porte, installé sur les marches de l'escalier, il regardait avec curiosité ce que bricolait Harold. Très vite, le dragon comprit que quelque chose chagrinait son ami. En effet, le garçon fronçait les sourcilles constatant que le tabouret et le bureau avaient disparu de la pièce. Pour l'aménagement de sa nouvelle chambre, on les avait descendus pour les installer au rez-de-chaussée.
- Et zut ! J'aurai dû descendre ce bric-à-brac avant !
Par chance son lit demeurait encore dans la pièce puisqu'il en disposait d'un nouveau.
- De toute façon c'est le bougeoir que je veux, je m'occuperai du reste plus tard. En montant sur la tête de lit, je pense que j'ai une chance de l'attraper.
.~.§.~.
Harold mis au point son idée et essaya d'attraper l'objet en montant sur la tête de lit. Il se retrouva dans une position que Krokmou jugeait bancale et très risquée. Il avait sa bonne jambe sur la tête de lit, l'autre pendue dans le vide, l'une de ses mains accrochée à une étagère et l'autre essayant désespérément d'attraper l'objet récalcitrant. Malgré tous ses efforts, le bougeoir était toujours hors de portée. Alors, Harold prit le risque de se pencher davantage. A force de tendre le bras toujours plus loin, il frôla le bougeoir du bout des doigts et sentit son plan aboutir.
- Ha ! J'y suis presque, presque..., bredouilla-t-il.
Plus Harold se penchait et plus Krokmou écarquillait les yeux, effrayé. Ne pouvant plus y tenir, il poussa un cri d'angoisse.
- Krokmou ! Ne me déconcentre pas, s'il te plaît !
Ses efforts finirent par payer, le bougeoir se rapprocha d'avantage et Harold réussit enfin à le saisir.
- C'est bon !, annonça-t-il heureux de sa victoire.
Mais au même moment Harold perdit l'équilibre et s'étala à plat ventre sur le sol dans un fracas épouvantable. Dans sa tentative désespérée d'arrêter sa chute, il s'accrocha aux étagères emportant une partie de leur contenu dans sa dégringolade. Bam! Bim! Bom! Certains des bibelots tombèrent sur son dos, mais d'autres choisirent sa tête pour atterrir.
Le jeune viking, avec le bougeoir dans sa main, déterminé à ne pas le lâcher, était étalé à plat ventre sous un monticule d'objets. Krokmou inquiet, se précipita vers son ami. Harold accueillit avec plaisir, la tête de son ami dragon qui se colla contre lui pour l'aider à se relever.
- Ca va mon grand, c'est pas comme si c'était ma première chute surtout ces derniers temps, dit-il d'une voix cajoleuse à son ami.
Il s'empressa de lui gratter le cou pour le rassurer et lui faire comprendre que tout allait bien.
.~.§.~.
Notre petit Viking, doté d'un grand talent pour mettre la pagaille, rangeait tant bien que mal les objets tombés des étagères, quand ses yeux se posèrent sur une petite boîte en métal. Harold se figea un instant et prit la petite boîte, lourde d'émotions et de souvenirs, dans ses mains.
C'était une petite boîte en métal un peu cabossée et poussiéreuse. Elle n'était pas très rectangulaire mais robuste. Harold se souvenait de l'avoir lui-même fabriquée à la forge il l'avait conçue pour qu'elle supporte la chaleur. Quand sa maison avait été ravagée par les incendies, la boîte ainsi que son contenu avaient bien tenu. Harold ouvrit la boîte en métal, constatant avec soulagement que son contenu était toujours là. Il prit l'objet dans sa main, puis déposa la boîte sur le lit. Afin de bénéficier d'une meilleure lumière pour regarder sa trouvaille, il sortit de son ancienne chambre et commença à descendre les escaliers.
C'était une toupie en bois poli avec de petites décorations sculptées tout autour de son axe, elle n'avait pas changé : la même que dans ses souvenirs ! Il s'assit sur la dernière marche et s'apprêta à faire tourner la toupie. Le coeur d'Harold se serra un bref instant, dans ses souvenirs la toupie tournait toujours de façon parfaite. Mais maintenant pourrait-elle le faire encore après être restée si longtemps enfermée dans la boîte ? Malgré certaines craintes, il prit l'extrémité de la toupie avec ses doigts et la lança pour la faire tourner, chose qu'elle fit sans problème.
- Ouf ! Elle tourne..., murmura-t-il.
Harold était ravi et soulagé de retrouver sa toupie qui parvenait encore à tourner aussi parfaitement. Décidément, il ne se lasserait jamais de la voir tourner sur elle-même encore et encore. Krokmou regarda avec attention cet étrange objet qui bougeait tout seul. Le dragon intrigué ne put se retenir, c'était plus fort que lui, il se risqua à renifler la toupie sans la toucher. Il remarqua que l'objet était constitué de bois, mais surtout qu'il portait l'odeur de son ami. Le dragon tourna la tête pour regarder Harold qui lui adressa un petit sourire. Néanmoins le garçon reposa aussitôt son attention sur la toupie qui tournait, sans se préoccuper du regard curieux du reptile.
Mais rien n'est éternel, l'énergie cinétique se dissipa et la toupie retomba sur le sol.
- C'est triste, chuchota Harold.
C'était toujours ce qu'il pensait quand la toupie s'arrêtait de tourner, car il aurait aimé qu'elle tourne éternellement.
-~.ooOoo.~-
Cet objet, enfermé dans la boîte en métal depuis si longtemps, était un cadeau de son père. Par contre, il ne se souvenait plus où son père avait pu avoir cette toupie. Il était en revanche sûr qu'il était très jeune quand son papa avait déposé ce cadeau entre ses petites mains d'enfant. Impossible de savoir dans sa tête si c'était pour une occasion particulière, ou un jour parfaitement banal. Mais il se souvenait encore des heures qu'il avait passées à la faire tourner que ce soit sur une table, le sol de la hutte, ou même dans une minuscule flaque d'eau... Néanmoins, cette toupie était surtout rattachée à un jour particulier et tous les autres jours qui avaient suivi, quand il avait croisé la route de... Bom !
Un bruit de chute avait retenti derrière la porte de la maison. Krokmou se redressa les yeux grands ouverts, pupilles rétrécies et les battants de sa tête au garde-à-vous. Harold se leva aussi vite que son ami et prit le soin de mettre la toupie dans sa poche. La porte s'ouvrit avec son grincement habituel et laissa apparaître Stoïck qui fit tomber un gros poisson sur le sol, mais Harold n'en voyait qu'une partie qui dépassait de l'encadrement de la porte. Son père tâchait visiblement de reprendre son souffle après s'être trimbalé le poisson jusqu'à la maison.
- Maudit escalier, brailla-t-il pour lui-même, les années commencent à se faire sentir...
Le chef du village réalisa à cet instant que son fils et son dragon étaient dans la grande pièce. Harold et Krokmou le regardèrent un peu interloqué, à cause du vacarme qu'il avait causé en arrivant devant la maison.
- Harold ! Tu es rentré de ta promenade dans les airs avec Krokmou ? Ça s'est bien passé ?
- Oui très bien, nous sommes tombés sur plusieurs courants chauds forts agréables. Au fait, j'ai retrouvé un vieux bougeoir qui traînait dans ma chambre, comme ça je n'utiliserais plus un des tiens.
Tout en brandissant l'objet sans préciser que récupérer le bougeoir lui avait sûrement coûté quelques bleus, voire même quelques bosses sur la tête.
- Très bien, ha ! Regardez ce que je vous ramène pour le déjeuner, ça vous va ?
Stoïck affichait un visage radieux en révélant entièrement le poisson qui, il fallait le reconnaître, était drôlement impressionnant. Certes, Stoïck adorait ramener de belles prises à la maison, ça avait toujours été un vrai plaisir pour lui, mais son fils n'étais jamais arrivé à comprendre une telle passion...
Quand Harold et Krokmou découvrirent le poisson dans son intégralité, ils écarquillèrent les yeux, mais pas pour les mêmes raisons.
- Tu n'as pas trouvé plus petit dans l'immensité de l'océan ?, lança-il sur un ton sarcastique.
Harold était sidéré par la taille du poisson alors que son père se contenta simplement de hausser les épaules.
- Aujourd'hui non, c'est ça qui s'est pris dans mes filets, et puis il était hors de question que je rejette à la mer un morceau pareil ! Donc je te laisse le soin de commencer à le préparer mon garçon.
Stoïck déposa le poisson sur la table et reprit le chemin de la porte pour prendre le panier de nourriture de Krokmou.
.~.§.~.
Harold s'apprêta à dire quelque chose, mais son père était déjà parti en fermant la porte derrière lui. Le garçon tourna la tête et découvrit que Krokmou agitait la queue comme un véritable toutou. Le dragon regarda son ami avec des pupilles rondes de bonheurs, car il savait que il y aurait des restes.
- Plus qu'à se mettre au travail mon grand gourmand.
Il prit un couteau et voulut commencer à dépecer le poisson, mais – à croire que le poisson avait senti la mort arrivée – d'un seul coup, il s'agita comme un déchaîné et en profita pour éclabousser la tunique d'Harold avec l'eau qui lui restait sur ses écailles.
- Génial, papa tu n'as... C'est vrai il est déjà parti, soupira Harold.
Krokmou regarda avec des yeux amusés le poisson qui s'agitait dans tous les sens sur la table. On pouvait dire que son père avait ramené un poisson frais, car plus frais cela aurait été difficile.
- Attends, calme-toi petit poisson, dit-il d'une voix calme.
Tu parles d'un petit morceau que m'a encore ramené mon père,songea Harold.
- Rends-toi à l'évidence, tu es foutu ! Qui plus est il n'y a pas d'eau ici.
Néanmoins, le poisson n'était pas du tout décidé à capituler, il avait de l'énergie à revendre.
- Et bien aux grands mots les grands remèdes, c'est que je commence à avoir une petite faim.
Harold balaya la pièce du regard dans l'espoir de voir un objet capable de l'aider dans sa tâche. Il finit par poser son attention sur l'une de ses béquilles rangée le long d'un mur. Harold s'empressa de la saisir, comme si le poisson était susceptible de l'attaquer.
- Ne me rends pas la tâche plus difficile, c'est la loi de la nature les plus gros mangent les plus petits, sauf quelques exceptions...
Cependant, le poisson ne l'entendait pas de cette oreille, il s'accrochait désespérément à la vie. Harold prit son courage à deux mains, il brandit la béquille au-dessus de sa cible et tambourina sur le pauvre poisson pour l'assommer. Malgré les coups qu'il subissait le poisson n'arrêtait pas de bouger, à croire que ses écailles étaient en acier, car elles étaient costauds, même plus costaud que sa béquille puisque. Crak ! Elle se brisa en deux.
- C'est pas vrai ! J'avais vraiment pas besoin de ça.
.~.§.~.
A force de taper sur le poisson, la béquille s'était brisée en deux. Tuer un poisson était certes loin d'être son utilité première, mais pour le garçon elle semblait être largement capable de le faire, vu tous les services qu'elle lui avait rendu avant.
Harold consterné, se retrouva avec la moitié de la béquille dans la main et l'autre sur le sol. Il constata que cela n'avait absolument rien changé au problème, le poisson s'agitait toujours autant et pour couronner le tout, il finit même par dégringoler de la table. C'était à présent sur le sol qu'il continuait son manège, au grand désespoir d'Harold... Voyant que son ami ne s'en sortait pas avec la nourriture, Krokmou décida de lui venir en aide en infligeant plusieurs grands coups de queue sur le poisson. Une fois que les redoutables coups de queue du dragon s'étaient abattus sur le résultat de la pêche de Stoïck, le poisson cessa enfin de bouger, visiblement parti rejoindre ses ancêtres.
- Qu'est-ce que je ferais sans toi, mon reptile inutile…
Il gratta le dos noir de Krokmou qui répondit par un grognement satisfait.
- Mais maintenant que le poisson est tombé, je fais comment pour le remettre sur la table ?
En effet, après avoir achevé le poisson, il fallait bien le préparer. Alors, avec l'aide de Krokmou, Harold réussit à le remettre sur la table puis coupa la tête du poisson et s'empressa de la donner à son dragon.
- Tiens, tu l'as bien mérité mon grand !
La tête était le morceau préféré de la furie nocturne. Naturellement il l'engloutit en un clin d'œil. Pendant que le poisson cuisait sur le feu, Harold reposa son attention sur la béquille brisée qu'il tenait entre ses mains, criblées de taches de rousseur. Il était attristé qu'elle soit fichue... Il pouvait en refaire une autre, ce n'était pas le problème, mais cette petite béquille faisait partie de celles qu'il avait beaucoup utilisées après la bataille contre la Mort-Rouge.
La béquille entre sa main, Harold se remémora le jour où Gueulfor les lui avait remises.
-~.ooOoo.~-
Bien que sa prothèse fût censée lui permettre de marcher, Harold avait eu du mal à le croire les premiers temps. Il essayait pourtant, mais au bout de quelques pas, même sur un terrain plat, la chute semblait inévitable. Une fois de plus ce scénario s'était produit à la forge, Harold avait chuté près du four, faute de ne pas avoir su trouver l'équilibre sur ses jambes. Fatigué d'enchaîner les chutes les unes après les autres, il avait collé son dos contre la paroi du four éteint, néanmoins encore chaud du travail de la veille.
Excédé, il avait parlé tout haut sur un ton exaspéré sans se préoccuper des personnes qui pouvaient l'entendre.
- Maudite jambe ! Mais bon sang, comme fait Gueulfor avec sa jambe ?
Harold revoyait parfaitement comme Gueulfor marchait avec aisance sur sa jambe de bois. Contrairement à lui qui n'arrivait pas, ne serait-ce qu'enchaîner deux pas ! Pendant cette petite pause pendant laquelle il avait calmé sa colère, Harold avait observé d'un regard envieux les gens qui déambulaient sur la place du village. Il n'aurait jamais cru qu'il serait à ce point jaloux de personnes qui ne faisaient que marcher naturellement, en mettant un pas devant l'autre. Pour ces gens marcher était un simple mouvement, cela ne ressemblait en rien au parcours du combattant qu'Harold avait souvent le sentiment de mener.
Gueulfor s'était dirigé vers Harold qui avait fait mine de ne pas l'avoir remarqué.
- Du temps Harold, du temps, avait-il dit avec compassion. Mais surtout des béquilles, car là tu vois, tu veux aller trop vite.
Gueulfor avait tendu une paire de béquilles à son jeune apprenti qui les avait saisies avec hésitation.
- Mais je t'ai jamais vu avec des béquilles ?
- Ca ne veut pas dire que j'en ai pas utilisé et que j'en possède pas. Harold, il faut que tu comprennes : tu as une partie de ta jambe en moins, c'est donc sur ton moignon que repose le poids de ton corps, malheureusement ton moignon n'est pas ton pied. Du coup pour marcher, c'est plus difficile de mettre le poids sur le reste de ta jambe que sur ton pied, étant donné qu'à l'origine ça ne marche pas comme cela. Sans compter que les réflexes naturels que tu as eu toute ta vie pour marcher, sont complètement chamboulés. Il faut donc que tu te réadaptes, il faut que tu rééduques ton corps et même ta tête avec ce membre en moins que tu complètes avec ta prothèse.
- Ca va prendre du temps ?, demanda-t-il d'une voix inquiète.
Gueulfor l'aida à se relever.
- Pour toi oui ! Vu comme tu es pressé, mais ça va finir par venir, tu verras. Surtout si tu écoutes mes conseils, car je parle d'expérience mon garçon, avait-il exprimé avec humour.
Gueulfor avait pris une fausse position hautaine, affichant une tête haute avec une main droite sur son torse gonflé. Ce qui avait réussi à détendre l'atmosphère et Harold avait même laissé échapper un rire léger.
- Mais surtout des exercices, avait-il poursuivi, que tu devras faire régulièrement, viens je vais te montrer.
.~.§.~.
Après cette discussion, Harold, au plus grand étonnement de tout le monde, avait suivi les conseils de Gueulfor au pied de la lettre, ou presque. Durant sa convalescence Harold n'était pas seul, il avait son père et Astrid pour l'aidaient. D'ailleurs Harold avait espéré qu'Astrid ne remarquerait pas que les chutes se produisaient le plus souvent quand elle était là. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour être dans les bras de la femme qu'on aime. Après tout une jambe en moins pouvait bien avoir quelques avantages, mais l'aide la plus importante restait celle de Krokmou.
Au fond cela était normal puisque ces deux êtres ne se quittaient quasiment jamais. Cependant, Harold avait remarqué que Krokmou était souvent là au bon endroit et au bon moment. Devant certaines difficultés qu'Harold rencontrait, la tête de la furie nocturne apparaissait comme par magie. Harold ne croyait pas que cela soit dû au fruit du hasard mais qu'importe pour le jeune garçon, c'était quelque chose de rassurant et de motivant. Avec soulagement, il avait constaté que plus les semaines passaient et moins le besoin de prendre les béquilles se faisait ressentir. Sûrement grâce à l'aide et aux conseils qu'Harold avait reçu, mais aussi d'un dragon qui avait pris une habitude naturelle d'être là quand il fallait. Tout cela avait accru d'autant plus les liens qui les unissaient.
Harold avait passé des semaines à aider Krokmou pour qu'il puisse voler de nouveau comme un dragon. Puis paradoxalement, Krokmou avait mis des semaines à aider Harold pour qu'il puisse se déplacer comme un homme.
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis la bataille. Harold vivait désormais avec sa nouvelle jambe. Bien qu'il ait réussi son adaptation avec sa prothèse, le jeune viking avait compris qu'une jambe artificielle, aussi sophistiquée soit-elle, ne remplacerait jamais son véritable pied. En effet, se déplacer avec une prothèse était plus difficile que ce qu'il avait pu imaginer.
Bien sûr, Harold ne montrait jamais à ses proches les souffrances et les difficultés de sa convalescence. Il n'y avait que Krokmou que le garçon ne pouvait duper sur ses souffrances, c'était peine perdue comme si le dragon pouvait voir à travers lui et vice-versa.
Pour qu'Harold n'ait plus à monter les escaliers qui conduisent à l'étage trop souvent, l'ancienne chambre de son père, située au rez-de-chaussée, serait désormais la sienne. Stoïck avait pris cette décision car il trouvait l'équilibre de son fils sur sa nouvelle jambe encore fragile. Il était vrai que gravir régulièrement cet escalier exigu et escarpé était vraiment délicat, surtout avec une prothèse. Pour faciliter l'accès à l'étage, une rampe avait été installée pour Harold elle était la bienvenue, comme elle l'était pour Stoïck, même s'il ne l'avouerait jamais. Le chef des Berk tenait à sa fierté, particulièrement devant son garçon.
Stoïck n'avait pas pris l'ancienne chambre de son fils, il avait préféré aménager un espace pour dormir au rez-de-chaussée. Désormais, la maison comprenait une nouvelle pièce : la chambre, nouvellement installée, avait pris l'emplacement du garde-manger. Rien de compliqué n'avait été fait pour les travaux : des cloisons avait simplement été installées pour créer un espace intime. La pièce n'était pas grande et ne contenait que le strict nécessaire.
Stoïck avait eu la possibilité de donner la nouvelle chambre à Harold, mais son fils était jeune et avait besoin de place pour entreposer une partie de ses petites affaires, ou une grosse bête mangeuse de poissons. Bien que le dragon dormît la plupart du temps à l'extérieur, en particulier sur le toit, il aimait certains soirs dormir auprès de son ami. Mais son coin préféré dans la maison était devant le feu. Il pouvait passer des heures à se prélasser devant les flammes à se faire rôtir les écailles.
.~.§.~.
Ce jour-là, Harold monta à l'étage pour récupérer un bougeoir qui devait normalement se trouver sur une étagère. Mais les étagères étaient remplies à ras bord d'objets divers et ne facilitaient pas la tâche. On pouvait y trouvait un tas de choses sans aucune utilité telles que des coquillages, des jouets ou encore des pierres. Il y avait aussi des livres, des feuilles jaunies par le temps... Bref tout un tas de petites bricoles qu'un enfant entasse facilement au fil des ans.
Harold, devant les étagères, se gratta la tête.
- Mais où est passé ce maudit bougeoir ? Je suis sûr que je l'ai vu il y a pas longtemps…
Harold était frustré, sa mémoire lui disait une chose alors que ses yeux en disaient une autre. Il décida de reculer de quelques pas pour avoir une vue d'ensemble des étagères et ses yeux finirent par se poser sur l'objet qui jouait à cache-cache.
- Enfin ! Le voilà celui-là !, déclara-t-il satisfait.
Malheureusement le bougeoir se trouvait sur la deuxième étagère donc hors de portée pour lui.
- C'est pas grave, je vais monter sur le bureau comme d'habitude, expliqua-t-il d'un ton serein à son ami.
Krokmou se tenait devant l'encadrement de la porte, installé sur les marches de l'escalier, il regardait avec curiosité ce que bricolait Harold. Très vite, le dragon comprit que quelque chose chagrinait son ami. En effet, le garçon fronçait les sourcilles constatant que le tabouret et le bureau avaient disparu de la pièce. Pour l'aménagement de sa nouvelle chambre, on les avait descendus pour les installer au rez-de-chaussée.
- Et zut ! J'aurai dû descendre ce bric-à-brac avant !
Par chance son lit demeurait encore dans la pièce puisqu'il en disposait d'un nouveau.
- De toute façon c'est le bougeoir que je veux, je m'occuperai du reste plus tard. En montant sur la tête de lit, je pense que j'ai une chance de l'attraper.
.~.§.~.
Harold mis au point son idée et essaya d'attraper l'objet en montant sur la tête de lit. Il se retrouva dans une position que Krokmou jugeait bancale et très risquée. Il avait sa bonne jambe sur la tête de lit, l'autre pendue dans le vide, l'une de ses mains accrochée à une étagère et l'autre essayant désespérément d'attraper l'objet récalcitrant. Malgré tous ses efforts, le bougeoir était toujours hors de portée. Alors, Harold prit le risque de se pencher davantage. A force de tendre le bras toujours plus loin, il frôla le bougeoir du bout des doigts et sentit son plan aboutir.
- Ha ! J'y suis presque, presque..., bredouilla-t-il.
Plus Harold se penchait et plus Krokmou écarquillait les yeux, effrayé. Ne pouvant plus y tenir, il poussa un cri d'angoisse.
- Krokmou ! Ne me déconcentre pas, s'il te plaît !
Ses efforts finirent par payer, le bougeoir se rapprocha d'avantage et Harold réussit enfin à le saisir.
- C'est bon !, annonça-t-il heureux de sa victoire.
Mais au même moment Harold perdit l'équilibre et s'étala à plat ventre sur le sol dans un fracas épouvantable. Dans sa tentative désespérée d'arrêter sa chute, il s'accrocha aux étagères emportant une partie de leur contenu dans sa dégringolade. Bam! Bim! Bom! Certains des bibelots tombèrent sur son dos, mais d'autres choisirent sa tête pour atterrir.
Le jeune viking, avec le bougeoir dans sa main, déterminé à ne pas le lâcher, était étalé à plat ventre sous un monticule d'objets. Krokmou inquiet, se précipita vers son ami. Harold accueillit avec plaisir, la tête de son ami dragon qui se colla contre lui pour l'aider à se relever.
- Ca va mon grand, c'est pas comme si c'était ma première chute surtout ces derniers temps, dit-il d'une voix cajoleuse à son ami.
Il s'empressa de lui gratter le cou pour le rassurer et lui faire comprendre que tout allait bien.
.~.§.~.
Notre petit Viking, doté d'un grand talent pour mettre la pagaille, rangeait tant bien que mal les objets tombés des étagères, quand ses yeux se posèrent sur une petite boîte en métal. Harold se figea un instant et prit la petite boîte, lourde d'émotions et de souvenirs, dans ses mains.
C'était une petite boîte en métal un peu cabossée et poussiéreuse. Elle n'était pas très rectangulaire mais robuste. Harold se souvenait de l'avoir lui-même fabriquée à la forge il l'avait conçue pour qu'elle supporte la chaleur. Quand sa maison avait été ravagée par les incendies, la boîte ainsi que son contenu avaient bien tenu. Harold ouvrit la boîte en métal, constatant avec soulagement que son contenu était toujours là. Il prit l'objet dans sa main, puis déposa la boîte sur le lit. Afin de bénéficier d'une meilleure lumière pour regarder sa trouvaille, il sortit de son ancienne chambre et commença à descendre les escaliers.
C'était une toupie en bois poli avec de petites décorations sculptées tout autour de son axe, elle n'avait pas changé : la même que dans ses souvenirs ! Il s'assit sur la dernière marche et s'apprêta à faire tourner la toupie. Le coeur d'Harold se serra un bref instant, dans ses souvenirs la toupie tournait toujours de façon parfaite. Mais maintenant pourrait-elle le faire encore après être restée si longtemps enfermée dans la boîte ? Malgré certaines craintes, il prit l'extrémité de la toupie avec ses doigts et la lança pour la faire tourner, chose qu'elle fit sans problème.
- Ouf ! Elle tourne..., murmura-t-il.
Harold était ravi et soulagé de retrouver sa toupie qui parvenait encore à tourner aussi parfaitement. Décidément, il ne se lasserait jamais de la voir tourner sur elle-même encore et encore. Krokmou regarda avec attention cet étrange objet qui bougeait tout seul. Le dragon intrigué ne put se retenir, c'était plus fort que lui, il se risqua à renifler la toupie sans la toucher. Il remarqua que l'objet était constitué de bois, mais surtout qu'il portait l'odeur de son ami. Le dragon tourna la tête pour regarder Harold qui lui adressa un petit sourire. Néanmoins le garçon reposa aussitôt son attention sur la toupie qui tournait, sans se préoccuper du regard curieux du reptile.
Mais rien n'est éternel, l'énergie cinétique se dissipa et la toupie retomba sur le sol.
- C'est triste, chuchota Harold.
C'était toujours ce qu'il pensait quand la toupie s'arrêtait de tourner, car il aurait aimé qu'elle tourne éternellement.
-~.ooOoo.~-
Cet objet, enfermé dans la boîte en métal depuis si longtemps, était un cadeau de son père. Par contre, il ne se souvenait plus où son père avait pu avoir cette toupie. Il était en revanche sûr qu'il était très jeune quand son papa avait déposé ce cadeau entre ses petites mains d'enfant. Impossible de savoir dans sa tête si c'était pour une occasion particulière, ou un jour parfaitement banal. Mais il se souvenait encore des heures qu'il avait passées à la faire tourner que ce soit sur une table, le sol de la hutte, ou même dans une minuscule flaque d'eau... Néanmoins, cette toupie était surtout rattachée à un jour particulier et tous les autres jours qui avaient suivi, quand il avait croisé la route de... Bom !
-~.ooOoo.~-
Un bruit de chute avait retenti derrière la porte de la maison. Krokmou se redressa les yeux grands ouverts, pupilles rétrécies et les battants de sa tête au garde-à-vous. Harold se leva aussi vite que son ami et prit le soin de mettre la toupie dans sa poche. La porte s'ouvrit avec son grincement habituel et laissa apparaître Stoïck qui fit tomber un gros poisson sur le sol, mais Harold n'en voyait qu'une partie qui dépassait de l'encadrement de la porte. Son père tâchait visiblement de reprendre son souffle après s'être trimbalé le poisson jusqu'à la maison.
- Maudit escalier, brailla-t-il pour lui-même, les années commencent à se faire sentir...
Le chef du village réalisa à cet instant que son fils et son dragon étaient dans la grande pièce. Harold et Krokmou le regardèrent un peu interloqué, à cause du vacarme qu'il avait causé en arrivant devant la maison.
- Harold ! Tu es rentré de ta promenade dans les airs avec Krokmou ? Ça s'est bien passé ?
- Oui très bien, nous sommes tombés sur plusieurs courants chauds forts agréables. Au fait, j'ai retrouvé un vieux bougeoir qui traînait dans ma chambre, comme ça je n'utiliserais plus un des tiens.
Tout en brandissant l'objet sans préciser que récupérer le bougeoir lui avait sûrement coûté quelques bleus, voire même quelques bosses sur la tête.
- Très bien, ha ! Regardez ce que je vous ramène pour le déjeuner, ça vous va ?
Stoïck affichait un visage radieux en révélant entièrement le poisson qui, il fallait le reconnaître, était drôlement impressionnant. Certes, Stoïck adorait ramener de belles prises à la maison, ça avait toujours été un vrai plaisir pour lui, mais son fils n'étais jamais arrivé à comprendre une telle passion...
Quand Harold et Krokmou découvrirent le poisson dans son intégralité, ils écarquillèrent les yeux, mais pas pour les mêmes raisons.
- Tu n'as pas trouvé plus petit dans l'immensité de l'océan ?, lança-il sur un ton sarcastique.
Harold était sidéré par la taille du poisson alors que son père se contenta simplement de hausser les épaules.
- Aujourd'hui non, c'est ça qui s'est pris dans mes filets, et puis il était hors de question que je rejette à la mer un morceau pareil ! Donc je te laisse le soin de commencer à le préparer mon garçon.
Stoïck déposa le poisson sur la table et reprit le chemin de la porte pour prendre le panier de nourriture de Krokmou.
.~.§.~.
Harold s'apprêta à dire quelque chose, mais son père était déjà parti en fermant la porte derrière lui. Le garçon tourna la tête et découvrit que Krokmou agitait la queue comme un véritable toutou. Le dragon regarda son ami avec des pupilles rondes de bonheurs, car il savait que il y aurait des restes.
- Plus qu'à se mettre au travail mon grand gourmand.
Il prit un couteau et voulut commencer à dépecer le poisson, mais – à croire que le poisson avait senti la mort arrivée – d'un seul coup, il s'agita comme un déchaîné et en profita pour éclabousser la tunique d'Harold avec l'eau qui lui restait sur ses écailles.
- Génial, papa tu n'as... C'est vrai il est déjà parti, soupira Harold.
Krokmou regarda avec des yeux amusés le poisson qui s'agitait dans tous les sens sur la table. On pouvait dire que son père avait ramené un poisson frais, car plus frais cela aurait été difficile.
- Attends, calme-toi petit poisson, dit-il d'une voix calme.
Tu parles d'un petit morceau que m'a encore ramené mon père,songea Harold.
- Rends-toi à l'évidence, tu es foutu ! Qui plus est il n'y a pas d'eau ici.
Néanmoins, le poisson n'était pas du tout décidé à capituler, il avait de l'énergie à revendre.
- Et bien aux grands mots les grands remèdes, c'est que je commence à avoir une petite faim.
Harold balaya la pièce du regard dans l'espoir de voir un objet capable de l'aider dans sa tâche. Il finit par poser son attention sur l'une de ses béquilles rangée le long d'un mur. Harold s'empressa de la saisir, comme si le poisson était susceptible de l'attaquer.
- Ne me rends pas la tâche plus difficile, c'est la loi de la nature les plus gros mangent les plus petits, sauf quelques exceptions...
Cependant, le poisson ne l'entendait pas de cette oreille, il s'accrochait désespérément à la vie. Harold prit son courage à deux mains, il brandit la béquille au-dessus de sa cible et tambourina sur le pauvre poisson pour l'assommer. Malgré les coups qu'il subissait le poisson n'arrêtait pas de bouger, à croire que ses écailles étaient en acier, car elles étaient costauds, même plus costaud que sa béquille puisque. Crak ! Elle se brisa en deux.
- C'est pas vrai ! J'avais vraiment pas besoin de ça.
.~.§.~.
A force de taper sur le poisson, la béquille s'était brisée en deux. Tuer un poisson était certes loin d'être son utilité première, mais pour le garçon elle semblait être largement capable de le faire, vu tous les services qu'elle lui avait rendu avant.
Harold consterné, se retrouva avec la moitié de la béquille dans la main et l'autre sur le sol. Il constata que cela n'avait absolument rien changé au problème, le poisson s'agitait toujours autant et pour couronner le tout, il finit même par dégringoler de la table. C'était à présent sur le sol qu'il continuait son manège, au grand désespoir d'Harold... Voyant que son ami ne s'en sortait pas avec la nourriture, Krokmou décida de lui venir en aide en infligeant plusieurs grands coups de queue sur le poisson. Une fois que les redoutables coups de queue du dragon s'étaient abattus sur le résultat de la pêche de Stoïck, le poisson cessa enfin de bouger, visiblement parti rejoindre ses ancêtres.
- Qu'est-ce que je ferais sans toi, mon reptile inutile…
Il gratta le dos noir de Krokmou qui répondit par un grognement satisfait.
- Mais maintenant que le poisson est tombé, je fais comment pour le remettre sur la table ?
En effet, après avoir achevé le poisson, il fallait bien le préparer. Alors, avec l'aide de Krokmou, Harold réussit à le remettre sur la table puis coupa la tête du poisson et s'empressa de la donner à son dragon.
- Tiens, tu l'as bien mérité mon grand !
La tête était le morceau préféré de la furie nocturne. Naturellement il l'engloutit en un clin d'œil. Pendant que le poisson cuisait sur le feu, Harold reposa son attention sur la béquille brisée qu'il tenait entre ses mains, criblées de taches de rousseur. Il était attristé qu'elle soit fichue... Il pouvait en refaire une autre, ce n'était pas le problème, mais cette petite béquille faisait partie de celles qu'il avait beaucoup utilisées après la bataille contre la Mort-Rouge.
La béquille entre sa main, Harold se remémora le jour où Gueulfor les lui avait remises.
-~.ooOoo.~-
Bien que sa prothèse fût censée lui permettre de marcher, Harold avait eu du mal à le croire les premiers temps. Il essayait pourtant, mais au bout de quelques pas, même sur un terrain plat, la chute semblait inévitable. Une fois de plus ce scénario s'était produit à la forge, Harold avait chuté près du four, faute de ne pas avoir su trouver l'équilibre sur ses jambes. Fatigué d'enchaîner les chutes les unes après les autres, il avait collé son dos contre la paroi du four éteint, néanmoins encore chaud du travail de la veille.
Excédé, il avait parlé tout haut sur un ton exaspéré sans se préoccuper des personnes qui pouvaient l'entendre.
- Maudite jambe ! Mais bon sang, comme fait Gueulfor avec sa jambe ?
Harold revoyait parfaitement comme Gueulfor marchait avec aisance sur sa jambe de bois. Contrairement à lui qui n'arrivait pas, ne serait-ce qu'enchaîner deux pas ! Pendant cette petite pause pendant laquelle il avait calmé sa colère, Harold avait observé d'un regard envieux les gens qui déambulaient sur la place du village. Il n'aurait jamais cru qu'il serait à ce point jaloux de personnes qui ne faisaient que marcher naturellement, en mettant un pas devant l'autre. Pour ces gens marcher était un simple mouvement, cela ne ressemblait en rien au parcours du combattant qu'Harold avait souvent le sentiment de mener.
Gueulfor s'était dirigé vers Harold qui avait fait mine de ne pas l'avoir remarqué.
- Du temps Harold, du temps, avait-il dit avec compassion. Mais surtout des béquilles, car là tu vois, tu veux aller trop vite.
Gueulfor avait tendu une paire de béquilles à son jeune apprenti qui les avait saisies avec hésitation.
- Mais je t'ai jamais vu avec des béquilles ?
- Ca ne veut pas dire que j'en ai pas utilisé et que j'en possède pas. Harold, il faut que tu comprennes : tu as une partie de ta jambe en moins, c'est donc sur ton moignon que repose le poids de ton corps, malheureusement ton moignon n'est pas ton pied. Du coup pour marcher, c'est plus difficile de mettre le poids sur le reste de ta jambe que sur ton pied, étant donné qu'à l'origine ça ne marche pas comme cela. Sans compter que les réflexes naturels que tu as eu toute ta vie pour marcher, sont complètement chamboulés. Il faut donc que tu te réadaptes, il faut que tu rééduques ton corps et même ta tête avec ce membre en moins que tu complètes avec ta prothèse.
- Ca va prendre du temps ?, demanda-t-il d'une voix inquiète.
Gueulfor l'aida à se relever.
- Pour toi oui ! Vu comme tu es pressé, mais ça va finir par venir, tu verras. Surtout si tu écoutes mes conseils, car je parle d'expérience mon garçon, avait-il exprimé avec humour.
Gueulfor avait pris une fausse position hautaine, affichant une tête haute avec une main droite sur son torse gonflé. Ce qui avait réussi à détendre l'atmosphère et Harold avait même laissé échapper un rire léger.
- Mais surtout des exercices, avait-il poursuivi, que tu devras faire régulièrement, viens je vais te montrer.
.~.§.~.
Après cette discussion, Harold, au plus grand étonnement de tout le monde, avait suivi les conseils de Gueulfor au pied de la lettre, ou presque. Durant sa convalescence Harold n'était pas seul, il avait son père et Astrid pour l'aidaient. D'ailleurs Harold avait espéré qu'Astrid ne remarquerait pas que les chutes se produisaient le plus souvent quand elle était là. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour être dans les bras de la femme qu'on aime. Après tout une jambe en moins pouvait bien avoir quelques avantages, mais l'aide la plus importante restait celle de Krokmou.
Au fond cela était normal puisque ces deux êtres ne se quittaient quasiment jamais. Cependant, Harold avait remarqué que Krokmou était souvent là au bon endroit et au bon moment. Devant certaines difficultés qu'Harold rencontrait, la tête de la furie nocturne apparaissait comme par magie. Harold ne croyait pas que cela soit dû au fruit du hasard mais qu'importe pour le jeune garçon, c'était quelque chose de rassurant et de motivant. Avec soulagement, il avait constaté que plus les semaines passaient et moins le besoin de prendre les béquilles se faisait ressentir. Sûrement grâce à l'aide et aux conseils qu'Harold avait reçu, mais aussi d'un dragon qui avait pris une habitude naturelle d'être là quand il fallait. Tout cela avait accru d'autant plus les liens qui les unissaient.
Harold avait passé des semaines à aider Krokmou pour qu'il puisse voler de nouveau comme un dragon. Puis paradoxalement, Krokmou avait mis des semaines à aider Harold pour qu'il puisse se déplacer comme un homme.
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Chapitre n°2 : Les paroles de Monika.
Stoïck doit gérer les déboires de son fils qui n'est qu'un petit garçon.
N'hésitez pas à donner votre avis ça fait toujours plaisir.^^
Je posterais les chapitres suivants dans les prochains jours sur le forum.
Dernière édition par Zaphir le Sam 17 Mai 2014 - 22:48, édité 1 fois