Bon bah je balance ma critique! (Merci à Auro qui a corrigé les fautes
)
Après le Zilla de Roland Emmerich (Independance Day), qui fût une amère déception, le dinosaure radioactif revient sur les terres de l'Oncle Sam selon la vision de Gareth Edwards (Monsters, Rogue One). Au vu des chiffres du box-office, 530 millions de dollars de recette dans le monde, une suite est vite envisagée. Très tôt, nous avons la confirmation de la présence de 3 des monstres les plus iconiques de la Toho...
Attention spoilers présents dans la critique.
Nul besoin de rappeler l'histoire du film, attaquons le vif du sujet.
Dès l'introduction des logos de la Warner et de Legendary, nous sommes plongés dans l'univers du film : fond en peintures rupestres représentant les Titans, bruits de pas lourds qui se rapprochent, musique stridente. Aussitôt, un prologue se déroulant lors des événements de 2014. Godzilla y apparaît alors comme un destructeur. Le cri, celui de 1954, retentit bruyamment. Brusque coupure. Retour au présent. Présentation des trois principaux personnages.
Le côté humain, contrairement à ce que beaucoup de critiques pensent, est pour ma part bien réalisé. Certes, on oubliera facilement tous les noms de soldats, mais concernant la famille Russel, nous nous y attachons et chaque acte suit une logique (plus difficilement pour la mère). Le personnage de Charles Dance est peut-être sous-exploité, avec un court temps à l'écran. Les acteurs sont globalement tous bons. Millie Bobby Brown est à la hauteur, Kyle Chandler également. Seuls se démarquent Charles Dance et Ken Watanabe, qui sont à la hauteur de leurs personnages et de leurs ambitions.
L'apparition de chaque Titan est effectuée selon un ordre, un par un, nous laissant apprécier chacun d'entre eux avant la traditionnelle bataille. Mike Dougherty connaît et aime ces monstres, et cela se voit. Tout en respectant les films originaux, il leur crée une nouvelle mythologie. Mothra apparaît en tant que larve lors de sa naissance, lors d'une scène dominée par le bleu et le rouge, créant un agréable mélange. Godzilla apparaît dans une scène angoissante, dans un silence religieux où seuls quelques dialogues sont présents. Rodan lui, sort d'un volcan en pleine éruption dans un déluge de flammes. Ghidorah se présente dans une scène très sombre, où la seule lumière provient de ses rayons. Chacun présentant un thème musical particulier, et réussi. Leurs combats sont également très bien chorégraphiés et filmés, avec passion et c'est un régal à chaque plan. Le film bénéficie d'une belle palette de couleurs, chose qui a tendance à être oubliée dans les blockbusters actuels...
On peut noter leurs apparitions presque divines et le mettre en lien avec le scénario.
(Attention : ce qui va suivre n'est en aucun cas à sortir de son contexte. Aucune déclaration n'a été faite de la part du studio si mon analyse est véridique ou non, et je n'ai à dire ni du bien, ni du mal, d'aucune religion.)
Durant une quinzaine de minutes, nous avons toute une réécriture de la Bible :
Mothra, apparaissant seulement sous la forme d'une lumière dans le ciel, guide les humains vers Godzilla, qui est laissé pour mort dans l'"Atlantide". Elle symboliserait presque parfaitement l'Esprit Saint. Ensuite, il s'agit du Dr. Serizawa qui, dans une scène forte en émotion, accompagnée d'une musique dramatique avec des chœurs splendides, portera vers Godzilla une ogive nucléaire. En le faisant avec peine, il s'agit là d'une nouvelle représentation du chemin de la Croix. Puis s'ensuit la "résurrection" (ou "Rebirth" comme est le track de cette scène) de Godzilla, avec son thème musical parfaitement réinterprété.
La musique parlons-en. Toutes les musiques suivent la trame classique des blockbusters actuels. Du moins c'est ce que l'on serait tentés de dire, or, ce n'est vrai que lors des scènes de dialogues ou de mineures scènes d'action. Car le compositeur Bear McCreary nous montre réellement de quoi il est capable lors des scènes d'actions dantesques qu'il se doit d'accompagner. Le "Old Rivals" nous révèle Godzilla et son thème, accompagné des chœurs sonnant presque comme "sataniques" pour Ghidorah. Avec "Rodan", scène où nous découvrons un nouveau Kaiju, McCreary déchaîne toutes ses percussions, où certains moments sonneront "primitifs", "tribaux", accompagnés d'un aspect militaire sur certains instants. Nous retrouvons à la fin de "A Mass Awakening" un passage où lors de la naissance de la phalène Mothra, son thème personnel est de nouveau magnifiquement interprété et, là aussi, d'une puissance tribale incroyable. "Goodbye Old Friend", ou seulement quelques percussions et un énorme chœur effectuent une montée en puissance pour nous livrer un track fort et d'une importance capitale, aussi bien pour le film que pour l'album. Le suivant "Rebirth" est grandiose : il s'agit de la première apparition du thème principal de Godzilla et il a été réécrit avec une volonté de respect envers le compositeur original (Akira Ifukube) tout en voulant lui donner une dimension encore plus divine. S'ensuit "Battle in Boston", où tous les thèmes de chaque monstre s'enchaînent, séparés par des notes de blockbusters banales certes, mais diablement efficaces. L'album se clôture sur une interprétation instrumentale du Mothra's song, qui est absolument magnifique et conclut en beauté cette B.O. Il s'agit clairement d'un gros point fort du film.
Que dire de plus... Les amateurs de films de monstres et kaijus, ainsi que de catastrophes seront comblés. Le film nous livre ce qu'il nous avait promis, même plus. La mythologie des Kaijus est respectée, les fans et le public lambda seront conquis. Un moment parfois magique, parfois tragique, mais tout bonnement spectaculaire et qui mérite d'être vu sur l'écran le plus grand possible.